Le directeur général Pierre Gauthier sera à bord de l'Airbus d'Air Canada avec le reste de l'état-major et des joueurs du Canadien pour faire l'envolée en direction d'Atlanta à 9h ce matin.

Pourquoi s'isoler ainsi à 33 000 pieds d'altitude avec six heures seulement à écouler avant que le couperet ne tombe sur la période des transactions? Parce que le patron du Canadien a de toute évidence terminé son magasinage du printemps.

À moins qu'il n'ait reçu une offre mirobolante au cours de la nuit, ou que l'un de ses homologues ne lui fasse une proposition impossible à refuser d'ici à 15h aujourd'hui (heure de l'Est), le Canadien qui affrontera les Thrashers à Atlanta demain, sera le même club qui a battu les Hurricanes de la Caroline 4-3 samedi au Centre Bell.

Pour le salut de cette équipe et la santé mentale de ses partisans, il est à souhaiter que Carey Price ait profité du congé dominical pour venir à bout de la grippe qui l'a contraint à déclarer forfait samedi.

Mais pour le reste, c'est ce club qui tentera de répéter les exploits du printemps dernier en séries éliminatoires. Sans Andrei Markov, sans Josh Gorges et sans Jaroslav Spacek si les examens auxquels le défenseur tchèque doit se soumettre lundi confirment ce que bien des gens dans l'entourage du Canadien craignent: que sa saison soit terminée en raison d'une blessure à un genou.

En passant, Sopel occupait samedi le casier réservé à Spacek depuis deux ans. L'équipement de Spacek tout comme la plaque sur laquelle était inscrit son nom avaient disparu...

Wisniewski à un bout, Sopel à l'autre

Pierre Gauthier sera sans l'ombre d'un doute critiqué s'il ne fait rien de plus d'ici 15h. Mais s'il reste sur sa position, Gauthier pourra brandir les noms de James Wisniewski et Brent Sopel pour démontrer qu'il a bel et bien amélioré son équipe.

Wisniewski est ordinaire en défense. Mais sa contribution offensive compense ses lacunes défensives. Sopel patine à l'autre bout du spectre: il est tout en défense. Résultat: Roman Hamrlik, qui avait passé plus de 28 minutes sur la patinoire jeudi, contre Toronto, s'est contenté de 17:30 samedi contre la Caroline.

Il n'a pas perdu une seconde d'énergie en désavantage numérique. Un plus pour les vieilles jambes du défenseur. Un plus pour le Canadien. Car non seulement Hamrlik était-il un maillon faible à court d'un homme, il minait ses énergies. Samedi, Sopel et les autres mercenaires du désavantage numérique ont écoulé les quatre pénalités écopées par le Canadien. Dont une infraction de quatre minutes imposée à Scott Gomez en début de match pour bâton élevé.

Bien reposé au lieu d'être exténué, Roman Hamrlik a répondu avec deux passes au cours du match. L'une sur le but gagnant d'Andrei Kostitsyn. L'autre sur le 20e filet de la saison de Tomas Plekanec. Un but qui a permis à Plekanec de devenir le premier joueur du Canadien depuis Stéphane Richer à accumuler cinq saisons de 20 buts avec le Tricolore.

Avec Sopel, le DG du Canadien a donc fait d'une pierre deux coups. Et si Nigel Dawes vient renflouer les trios de soutien d'ici à quelques semaines, cette transaction sera un gros plus pour Gauthier et le Tricolore.

Mais est-ce que ce sera assez?

Il ne restait que le 55

Brent Sopel endossait le chandail numéro 55 samedi au Centre Bell. Il est le quatrième joueur de l'histoire du Tricolore à l'endosser. Tous des défenseurs. Mathieu Descôteaux, en 2000, a été le dernier. Il a été précédé par Igor Ulanov alors que Jack McGill - il a aussi porté le 11 au cours de ses trois saisons entre 1934 et 1937 - a été le premier à l'endosser.

«J'ai toujours porté les numéros 3, 4 ou 5. Le 3 (Émile «Butch» Bouchard), le 4 (Jean Béliveau) et le 5 (Bernard «Boom Boom» Geoffrion) sont accrochés au plafond. Tout comme le 33 (Patrick Roy). J'aurais bien porté le 44, mais c'est le gars assis à côté de moi dans le vestiaire (Roman Hamrlik) qui le porte. Il me restait le 55», a expliqué Sopel après un premier match satisfaisant dans l'uniforme du Canadien samedi.

«J'ai commis ma part d'erreurs, a-t-il d'abord reconnu. Mais en considérant que j'ai rencontré les gars pour la première fois ce matin, que je ne connaissais rien des systèmes et des habitudes des gars, je suis bien content. L'ambiance a toujours été magique ici. Mais de savoir que les gens sont derrière moi quand ils crient mon nom, c'est vraiment spécial. Le meilleur reste à venir», a assuré Sopel après sa première rencontre.