À moins d'un revirement de taille, les Penguins de Pittsburgh vont probablement devoir se passer de Sidney Crosby pour le reste de la saison régulière.

En entrevue téléphonique avec La Presse, Patrice Brisson, agent du joueur vedette des Penguins, a confirmé que son célèbre client n'a toujours pas repris l'entraînement, et qu'il souffre encore de symptômes reliés à une commotion cérébrale subie en janvier.

«Pour Sidney, les symptômes persistent, et il faut être très prudent avec ça, a reconnu l'agent québécois. Il progresse tranquillement, mais c'est difficile de prévoir quoi que ce soit dans son cas. Ça fait déjà huit semaines qu'il ne joue pas et on sait tous que la deuxième commotion cérébrale est toujours pire que la première.»

En coulisses, on chuchote de plus en plus que le joueur de Cole Harbour ne pourra pas jouer d'ici la fin de la saison régulière. On raconte même que Crosby pourrait peut-être avoir à patienter jusqu'au mois de mai pour enfiler de nouveau son équipement... à condition, bien sûr, que les Penguins soient encore des séries à ce moment-là.

Brisson concède qu'il commence à se faire tard.

«Va-t-il jouer avant la fin de la saison régulière? On est au début du mois de mars, il reste six semaines à la saison régulière et il n'a pas encore recommencé à patiner, même pas en solitaire... C'est vraiment difficile à dire. Sidney va bien, son moral est bon et il passe beaucoup de temps à lire et à s'informer sur les commotions cérébrales. Mais il n'est plus le même. Les symptômes sont encore là, il ne se sent pas comme il se sent normalement, et il le sait. Il n'est pas comme il est d'habitude.»

Crosby était en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière lorsqu'il a été frappé à la tête par l'attaquant David Steckel, alors un membre des Capitals de Washington, lors de la Classique hivernale du 1er janvier. Quatre jours plus tard, contre le Lightning de Tampa Bay, il a reçu un autre coup à la tête, cette fois par le défenseur Victor Hedman. Ni Steckel ni Hedman n'ont été punis par la ligue à la suite de ces incidents.

Même s'il n'a pris part qu'à 41 rencontres cette saison, le joueur vedette des Penguins demeure en tête des compteurs de son club, avec une récolte de 32 buts et 34 passes.

Selon Brisson, Crosby aimerait revenir au jeu le plus vite possible, mais lui et les Penguins vont jouer de prudence.

«Sidney n'a que 23 ans, a tenu à rappeler Brisson. L'équipe va s'assurer qu'il soit remis à 100% avant de lui permettre de jouer. Il est un compétiteur hors-pair. Par contre, il va faire attention et il ne va pas se mettre dans une position pour compromettre sa santé. C'est sûr qu'il veut jouer, mais le problème avec les commotions cérébrales, c'est que ce n'est jamais pareil. Ça varie de joueur en joueur. Ça peut prendre une semaine, un mois, on ne le sait jamais.»

Des solutions?

Brisson souhaite maintenant que cette importante blessure subie par l'un des joueurs les plus connus de la LNH ait un effet positif.

«C'est sûr que la blessure à Sidney fait parler dans les bureaux de la ligue. Je pense qu'il va y avoir d'autres discussions sur les coups à la tête, je pense qu'il va y avoir des ajustements. Il va falloir parler aux joueurs, les écouter pour trouver des solutions. On ne pourra peut-être pas éliminer tous les coups, le hockey demeure un sport physique et violent, mais au moins, on pourrait minimiser leur impact.»

Certains observateurs militent déjà en faveur de peines plus sévères et d'amendes plus salées, mais Brisson croit avoir une solution assez simple.

«J'ai une paire de protège-coudes que m'avait donnés Luc Robitaille en 2002... Ça ne fait pas si longtemps, ça fait 11 ans. Mais si je les compare avec ce que les gars portent aujourd'hui, ça n'a aucun sens. Ce que portent les joueurs d'aujourd'hui, c'est deux fois plus dur. Puisque les joueurs sont maintenant plus costauds et plus rapides, c'est sûr que l'impact du choc est plus fort. Ils se sentent comme Goldorak sur la glace.»

Selon Brisson, l'Association des joueurs devra travailler avec la ligue afin de proposer des solutions au plus vite. «Ce sont les joueurs qui sont sur la glace, ce sont eux qu'on doit écouter», a conclu l'agent.