L'effervescence qui régnait chez le Canadien à quelques heures du match très attendu face aux Bruins de Boston ne laissait aucun doute: on n'a jamais été aussi proches d'une atmosphère de séries éliminatoires qu'aujourd'hui.

«On sait à quel point ils nous haïssent, ils savent à quel point on les hait. C'est peut-être la raison pour laquelle j'ai eu autant de succès contre eux», a confié Max Pacioretty, qui s'est placé au centre de la rivalité avec les Bruins cette saison.

«Je suis gonflé à bloc en vue de ce soir, c'est dur à décrire, a ajouté l'Américain de 22 ans. Ce qui s'est arrivé auparavant est du passé, ce qui a été dit a été dit, et là c'est le temps de faire tout ce qu'il faut pour gagner.»

En trois matchs face aux Bruins cette saison, Pacioretty a inscrit quatre buts et ajouté deux mentions d'aide, ce qui le place au sommet des marqueurs de son équipe face aux éternels rivaux.

Mais l'ailier de puissance s'est également retrouvé au centre des hostilités en jouant du coude avec Zdeno Chara, tout juste après avoir marqué le but vainqueur en prolongation lors de la dernière visite des Bruins au Centre Bell, au début janvier.

«J'ai toujours bien joué contre eux et je sais que j'ai un peu une cible dans mon dos», a souligné Pacioretty, qui croit que certains adversaires ayant voulu s'en prendre à P.K. Subban ont aussi mis le feu aux poudres cette saison.

La rivalité entre le Canadien et les Bruins a beau être qualifiée d'historique, les joueurs qui enfilent l'un des deux uniformes ne se mettent pas à vivre cette rivalité comme par magie.

«Ce n'est pas un automatisme car à ma première saison, je ne le ressentais pas autant, a décrit Pacioretty. Mais à mesure que l'on a disputé des parties rudes contre eux, ça a nourri ma haine envers eux. C'est la même chose pour les autres joueurs de l'équipe.

«La rivalité ne vient pas autant des discussions qui l'entourent que de notre propre expérience.»

Prélude aux séries

Ce n'est pas encore un match de séries, mais c'est clairement en pensant au printemps que le Tricolore se prépare à affronter les Bruins. L'avantage de la glace en séries a déjà été établi comme un enjeu de cette rencontre, et Jeff Halpern y voit aussi le possible prélude à un rendez-vous entre ces deux équipes le mois prochain.

«Il y a plusieurs rencontres au fil d'une saison où tu te dis «ça passe ou ça casse», mais ce match-ci met vraiment la table pour les séries, a expliqué Halpern. En regardant le classement, on voit que les Bruins sont une équipe que l'on pourrait vraiment affronter en première ronde.

«Le match de ce soir à une énorme incidence sur notre saison, mais je pense que notre façon de répondre à la suite du dernier match contre eux est encore plus importante. Ça pourrait signifier beaucoup une fois rendu en séries.»

Cammalleri et Sopel seront là

Michael Cammalleri et Brent Sopel étaient de retour à l'entraînement, mardi, et même s'ils ont subi des traitements à l'issue de l'exercice matinal, ils seront du match de ce soir.

Sopel sera jumelé au vétéran Paul Mara, dont le style de jeu se prête à un affrontement Canadien-Bruins.

«Je vais jouer mon match, c'est-à-dire faire des jeux simples, jour de façon robuste et défendre mes coéquipiers si c'est nécessaire», a décrit Mara.

Le vétéran de 31 ans a laissé sa place à Alexandre Picard puis à Yannick Weber lors des deux derniers matchs. Il est heureux de retrouver le nouveau venu Sopel, qui change de partenaire comme il change de chaussettes ces jours-ci.

«Sopel a été très bon jusqu'ici, a décrit Mara. C'est un vétéran contre lequel il est difficile de jouer. Il est solide défensivement, il excelle en infériorité numérique, il bloque des lancers et il est tout ce dont cette équipe a besoin.»

Outre Picard et Weber, Tom Pyatt sera également laissé de côté. Avec le retour de Cammalleri sur la patinoire, Benoit Pouliot est retourné à la gauche de David Desharnais et Ryan White.