Salaud et illégal, le coup de Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty, mardi soir au Centre Bell? Pas selon les bonzes de la LNH.



Dans une décision aussi inattendue que surprenante, Mike Murphy, vice-président des opérations hockey de la LNH, a jugé que l'imposant défenseur des Bruins de Boston n'avait pas visé son adversaire de manière dangereuse lors du dernier match face au Canadien.

Murphy a rendu sa décision hier après-midi, après avoir discuté au téléphone avec Chara sur l'heure du midi. Entre les branches, on parlait de la possibilité d'une suspension de deux matchs à Chara, mais finalement, ce fut rien du tout.

«Après avoir revu avec attention les bandes vidéo, je ne vois aucune raison d'imposer une sanction additionnelle, a fait savoir Murphy par voie de communiqué. Ce coup est le résultat d'un jeu qui s'est déroulé très rapidement, avec les deux joueurs qui patinaient dans la même direction, et avec Chara qui tentait de rediriger son adversaire contre la bande.

«Je n'ai pu trouver une preuve qui laissait croire, mis à part que ce fut une pénalité méritée pour obstruction, que Chara a visé la tête de son adversaire, qu'il a sauté pour donner une mise en échec qui pourrait être jugée dangereuse. C'est un jeu qui a mené à une blessure, à cause d'un joueur qui a frappé la baie vitrée, et qui a ensuite frappé la glace. En revoyant ce jeu, j'ai aussi pris en considération le fait que Chara n'a jamais été impliqué dans un incident qui a mené à une suspension en 13 ans de carrière.»

Le CH se tient coi

De son côté, la direction du Canadien, fidèle à ses habitudes, s'est abstenue de tout commentaire, si ce n'est cette brève phrase du directeur général Pierre Gauthier, relayée par le département des communications de l'équipe: «La LNH a pris sa décision, et ce n'est pas à nous de poser un jugement sur la place publique.»

Plus tôt en journée, l'entraîneur Jacques Martin avait donné le ton en refusant lui aussi de commenter sur le coup porté par Chara. Dans le vestiaire du Canadien à Brossard, la plupart des joueurs ont eux aussi préféré ne rien dire du tout, sinon souhaiter un retour rapide du collègue Pacioretty.

«Ce fut vraiment dur d'avoir à regarder cette scène-là, a expliqué l'attaquant Scott Gomez. Ça s'est passé si rapidement, je ne sais trop quoi dire. J'étais là sur la glace quand c'est arrivé, et juste le bruit qu'on a entendu... c'était comme un coup de fusil.»

Le Canadien doit revoir les Bruins une autre fois en saison régulière, le 24 mars à Boston, et selon Gomez, personne ne va chercher à venger l'attaque subie par Pacioretty mardi soir. «On ne va pas embarquer là-dedans», a promis l'attaquant.

Pacioretty, lui, va de toute évidence rater ce rendez-vous. Il était encore à l'hôpital hier, victime d'une sévère commotion cérébrale, en plus d'avoir subi une fracture de la quatrième vertèbre cervicale, sans déplacement. On parlait hier d'une absence minimum de deux à quatre semaines dans son cas, ce que n'a pu confirmer son agent, Alexander Schall, dans un courriel envoyé à La Presse.

«Ça va ressembler à quelque chose comme ça, mais les médecins ne peuvent nous dire quand il sera pleinement rétabli», a écrit M.Schall.