Après le commissaire Gary Bettman, c'est au tour d'un autre membre de la direction de la LNH d'affirmer que la décision de ne pas suspendre Zdeno Chara pour son coup sur Max Pacioretty était la bonne.

Cette fois, c'est Colin Campbell, le préfet de discipline du circuit, qui a clairement fait savoir que la Ligue a pris la bonne décision dans le dossier Chara. Invité par La Presse à clarifier sa position, hier lors de la réunion des DG du circuit en Floride, Campbell a fait savoir que ce dossier est devenu trop émotif pour les partisans et les membres des médias de Montréal.

«Il y a ces réactions parce que le match impliquait le Canadien et les Bruins, et parce qu'il s'agit d'une rivalité émotive, a expliqué M. Campbell. Connaissez-vous au moins le règlement 48 de la LNH? Il stipule qu'on ne peut frapper l'adversaire dans son angle mort, et ce n'est pas ce qui est arrivé dans le cas de Chara.»

Campbell a tenu à rappeler que la majorité des DG de la ligue avaient donné leur appui à cette décision.

«Des DG qui n'étaient pas du tout impliqués dans ce match, qui n'ont rien à voir avec le Canadien ou les Bruins, ont dit que c'était la décision à prendre... Quand on prend une décision comme celle-là, il faut mettre de côté l'aspect émotif. Il faut mettre de côté la passion et tenter d'en arriver à la bonne décision. On essaie de rendre notre sport le plus sécuritaire possible et de déterminer quand un joueur va trop loin.»

Campbell, qui n'a pas été impliqué dans l'affaire Chara puisque son fils Gregory est un membre des Bruins de Boston - c'est Mike Murphy, le vice-président des opérations hockey, qui a tranché -, s'est permis de rappeler que Max Pacioretty n'est pas un ange lui non plus quand La Presse a insisté pour l'interroger sur l'incident. «Ah, je croyais que vous parliez du coup de Pacioretty sur Mark Eaton», a-t-il dit, en faisant référence à une charge par-derrière du joueur du Canadien aux dépens du défenseur des Islanders, le 26 décembre à Uniondale.

Selon Colin Campbell, la procédure de la LNH n'est pas non plus à repenser. Après un incident impliquant deux joueurs, la Ligue a l'habitude d'obtenir la version des faits de l'accusé seulement, sans obtenir le témoignage de la victime.

Le préfet de discipline ne voit pas pourquoi il faudrait changer cette façon de faire. «On a toujours fonctionné comme ça... Notre procédé ne prévoit pas de parler aux deux joueurs impliqués.»

De son côté, le commissaire Gary Bettman a répété que le geste de Chara sur Pacioretty n'avait rien d'illégal, et qu'il n'allait pas être illégal non plus dans un an, si jamais la Ligue décide de modifier son règlement 48.

«C'est quelque chose qui fait partie du jeu, quelque chose qui a mené à un accident, et à un résultat horrible aussi, a fait savoir le commissaire. Nous allons étudier la possibilité de faire en sorte que la surface de jeu soit moins dangereuse pour les joueurs, notamment en apportant des changements aux bandes et aux baies vitrées.»