Peut-on croire que le joueur autonome le plus convoité en ce moment par les équipes de la Ligue nationale soit un Français? C'est pourtant la réalité.

Le centre Stéphane Da Costa, qui a grandi en banlieue de Paris, vient de terminer sa deuxième saison dans le circuit universitaire américain - avec le Collège Merrimack - et il est reluqué par une vingtaine de formations de la LNH, dont le Canadien.

Da Costa, âgé de 21 ans, est à Toronto avec son conseiller Wade Arnott. Ils y font un dernier blitz de discussions avec quelques directeurs généraux. Certains indices laissent croire que Pierre Gauthier serait l'un d'eux.

Le centre de 5'11 et 180 livres veut prendre une décision dans les prochaines heures car il a l'intention de terminer la présente saison dans la LNH.

Lors des deux dernières années, Da Costa est devenu la vedette de Merrimack, aidant cette institution au programme jadis moribond à retrouver toute sa vitalité.

Les Warriors viennent de connaître la meilleure saison de leur histoire, mais leur parcours vers le Frozen Four a été interrompu samedi par une défaite de 4-3 aux dépens de Notre Dame.

«Stéphane fait d'excellentes passes dans un espace restreint, explique Philippe Roy, entraîneur-adjoint à Merrimack. C'est un très bon fabricant de jeu, mais aussi un marqueur. À son deuxième match seulement à Merrimack, il a marqué cinq buts! Il voyait que ses coéquipiers n'étaient pas prêts pour la qualité de ses passes alors il a pris les choses en main...

«Il me fait penser à Mike Ribeiro en un peu plus grand.»

Une approche dès l'an dernier

Da Costa survolait les rangs mineurs français jusqu'à ce que les dépisteurs le remarquent au Championnat du monde des moins de 18 ans de 2006. C'est alors que des formations américaines l'ont invité à venir parfaire son apprentissage aux États-Unis.

«Il a été ignoré à son année de repêchage parce que son coup de patin laissait à désirer et parce qu'il n'a pas eu de très bonnes statistiques à sa première saison dans la USHL. Mais il s'est beaucoup amélioré», explique un dépisteur de l'une des formations à la poursuite de Da Costa.

Le Tricolore et les Ducks d'Anaheim lui ont fait de l'oeil l'été dernier, après que Da Costa eut été choisi recrue de l'année en première division. Or, le jeune homme a opté pour une autre saison à l'université avant de passer chez les pros.

Il vient d'enregistrer 14 buts et 45 points en 33 matchs à Merrimack et maintenant, c'est toute la ligue qui est à ses trousses.

Le temps d'utilisation

Au fil des ans, les DG ont appris à éplucher les circuits universitaires et européens afin de mettre sous contrat, au printemps, des joueurs non repêchés.

«Ce sont des embauches qui ne coûtent ni choix au repêchage ni jeunes espoirs, ils coûtent seulement de l'argent», explique notre dépisteur.

Toutefois, au cours des dernières années, les attaquants Fabian Brunnstrom et Tyler Bozak, le défenseur Matt Gilroy et le gardien Jonas Gustavsson ont généré beaucoup d'intérêt.. sans tout à fait répondre aux attentes par la suite.

Le résultat sera-t-il différent avec Da Costa?

Le jeune Français recherche un endroit où il pourra rapidement profiter de beaucoup de temps de jeu. C'est d'ailleurs ce qui joue contre le Tricolore à l'heure actuelle.

Même si l'équipe a fait le nécessaire pour traduire son intérêt, elle pourrait difficilement trouver du temps d'utilisation pour un centre recrue alors que David Desharnais et Lars Eller peinent à obtenir un temps de glace intéressant.

On dit que le Wild du Minnesota, les Sénateurs d'Ottawa et les Panthers de la Floride sont les équipes les plus agressives dans le dossier.

Da Costa deviendra sous peu le troisième Français à jouer «en NHL» après Philippe Bozon et Cristobal Huet.