L'année recrue de P.K. Subban, ça a été l'apprentissage de la gestion des risques et des énergies. Mais ça ne l'a pas assagi pour autant!

Et il ne faudrait surtout pas que ça se produise, insiste Mathieu Darche, car son enthousiasme est trop précieux pour l'équipe.

«On en rit parfois parce que c'est presque trop, a raconté le vétéran Québécois. Si on l'achale, c'est juste pour s'assurer qu'il reste à son affaire. Mais vous devriez le voir courir, sauter et crier avant les matchs!

«On roule des yeux de temps à autre, mais on ne veut pas le restreindre parce que son enthousiasme est contagieux.»

Les joueurs regardent parfois Subban faire ses cabrioles en se demandant d'où lui vient toute cette exubérance.

Jaroslav Spacek l'a beaucoup observé. Et selon lui, c'est la confiance inébranlable en ses moyens qui transparaît le plus chez Subban.

«Si l'on prend de jeunes Européens par rapport aux jeunes Canadiens ou Nord-Américains, la confiance qu'ils affichent ici est incroyable, a observé Spacek. J'aurais aimé avoir ce genre de confiance quand je grandissais, j'aurais peut-être été un joueur différent...»

Le centre d'attention

Cette confiance fait en sorte que Subban ne craint jamais d'être le centre d'attention. Il l'a très certainement été dans les dernières minutes du match contre les Blackhawks de Chicago, mardi.

D'abord la punition controversée qu'il a entraîné à Jonathan Toews, puis le but gagnant en supériorité numérique, et enfin sa flamboyante célébration lorsqu'il est entré en contact avec Carey Price.

«Juste avant que je le frappe, je me suis souvenu que c'était un gars de 6'4 et 230 livres, a raconté Subban. Il n'y avait aucune chance que je remporte ce duel-là.  Ça a été un dur atterrissage sur la glace!»

Cette nouvelle explosion de joie a évidemment fait jaser. Les images faisaient d'ailleurs la une du site internet de la LNH, mercredi.

«Je sais que les gens parlent de ses célébrations - encore hier, je l'ai retenu avant qu'il ne se mette à trop saluer la foule, a raconté Mathieu Darche.

«Mais notre sport a besoin de ça. P.K. est une personnalité et il ne laisse personne indifférent.»

Sa performance dans les moments culminants du match de mardi a bien sûr été grisante pour Subban. Mais celui-ci assure être vite retombé sur Terre.

«C'était pas mal cool comme sensation, a-t-il convenu. J'ai eu quelques-uns moments du genre cette saison, mais ce qui m'a fait le plus plaisir, c'est qu'on qu'on ait assuré notre place en séries.»

Rejoindre Guy Lapointe

Les progrès de Subban, tant sur la glace qu'au plan de la maturité, sautent aux yeux de Jacques Martin.

«Quand on a perdu les services de Josh Gorges, je l'ai approché afin qu'il change son état d'esprit et qu'il mette la défensive en priorité, a raconté l'entraîneur. C'est à partir de ce moment-là que j'ai pu commencer à utiliser Hal Gill et lui contre le meilleur trio adverse, sans pour autant rien enlever à ses habiletés offensives.

«Il est devenu un meilleur défenseur à cause de ça.»

Subban pourrait trouver une autre raison de faire parler de lui d'ici la fin du calendrier s'il marquait son 15e but de la saison. Ça lui permettrait d'égaler le record d'équipe de Guy Lapointe pour le nombre de buts marqués par un défenseur recrue.

«Si ça arrive, ça arrive, mais je n'ai pas pensé à ce genre de chose de toute la saison, a insisté Subban. Laissons les choses arriver. Notre préoccupation doit être sur le fait de bien se préparer en vue des séries.»