Dès l'entraînement matinal, le Canadien n'avait pas l'air dans son assiette. Pas suffisamment axé sur la tâche à accomplir.                                                                

Le résultat s'est fait sentir le soir venu: les joueurs n'étaient pas prêts en début de rencontre et ils en ont payé le prix.

«Je leur ai dit au terme de l'exercice matinal que c'était une bonne chose que le match n'ait pas lieu en matinée car ils n'étaient pas prêts, a expliqué Jacques Martin. Or, c'est leur responsabilité de l'être.»

«Les gars zigonnaient ce matin et n'étaient pas prêts, a ajouté Carey Price. On a eu ce qu'on méritait en première période.

«Au moins, on a retrouvé notre concentration en deuxième moitié de rencontre. On a initié le jeu la majorité du temps et l'on s'est mis à jouer comme on le devrait.»

Mais deux bonnes périodes n'ont pas suffi!

Si certains ont pointé du doigt la mauvaise préparation mentale en journée, d'autres disent avoir été piégé par l'excitation du Centre Bell.

«Il y avait trop de nervosité dans notre jeu, ça drainait nos énergies en début de match, a expliqué Tom Pyatt. Ça a fait en sorte qu'on s'est éloigné de notre système.»

«On manquait nos passes et l'on essayait des jeux de dentelle», a précisé Mathieu Darche.



Le rythme perdu



Le Tricolore avait une chance de répéter ce qu'il avait fait lors des deux premiers matchs en marquant tôt dans la rencontre. En effet, les Bruins ont écopé une punition pour avoir eu trop d'hommes sur la glace.

Mais tout juste après qu'elle ait été écoulée, c'est David Krejci qui a lancé les Bruins en avant.

«On avait la chance de se donner du rythme avec l'avantage numérique, mais en donnant un but aux Bruins tout de suite après, on a perdu le momentum au lieu de le gagner», a déploré Martin.

«On savait avant le début de la série que les unités spéciales seraient importantes, a rappelé Brian Gionta. Ça a été dur parce qu'on a eu nos chances, mais sans capitaliser.»

Pourtant, ce n'est pas comme si l'avantage numérique a fait des ravages, ni d'un côté ni de l'autre.

Si l'on tient compte de la fin de la saison régulière, les Bruins sont présentement sur une séquence d'un but en 28 supériorités numériques. Le Tricolore, lui, est 1 en 12 dans cette série...



Quand même en bonne position



Autant Price a gardé son équipe dans le match une fois que le compte eut été de 3-0, autant il s'en voulait pour ses deux largesses, surtout sa mauvaise sortie en début de deuxième qui s'est transformée en cadeau à Rich Peverley.

«J'ai essayé de faire un jeu là où il n'y en avait pas, a admis Price. Mais bon, ces choses-là arrivent.

«On ne s'attendait pas à balayer les Bruins et nous sommes quand même contents de la position dans laquelle on se retrouve.»

Le Tricolore a congé complet d'entraînement, mardi. Un exercice suivra ensuite mercredi en vue du quatrième affrontement, jeudi soir au Centre Bell.

«Ça va faire du bien de se reposer parce que le prochain match promet d'être toute une bataille, a indiqué Hal Gill. Il va falloir se regrouper parce qu'il va falloir travailler comme des fous.»

Chose certaine, ne comptez pas sur Price pour ruminer trop longtemps cette défaite. Le jeune gardien va gérer les choses différemment qu'à ses premières saisons.

«Je le vois depuis l'an dernier, de la façon dont les gars réagissent après une défaite. Ça ne sert à rien de faire des tempêtes dans le vestiaire et de se mettre à sacrer. Tout le monde est très concentré et l'on est prêt à mettre cette défaite derrière nous.»