James Wisniewski a-t-il seulement été de passage à Montréal?

Le défenseur de 27 ans vient de connaître sa meilleure saison en carrière avec 10 buts et 51 points, et de nombreuses équipes solliciteront ses services sur le marché des joueurs autonomes, le 1er juillet.

Pour Wisniewski, c'est l'occasion ou jamais d'établir son statut dans la LNH en décrochant un contrat à long terme. «Ce que je vise, c'est de me retrouver au sein d'une équipe gagnante, a-t-il expliqué, hier, à La Presse. Je n'irai pas quelque part seulement pour l'argent. Autrement dit, ça ne m'intéresse pas de me joindre à une équipe qui n'est pas bonne, de faire mon argent et mes points, et qu'à la fin de ce contrat, je ne sois pas plus avancé.

«C'est en jouant avec une bonne équipe que l'on s'améliore.»

Le défenseur originaire du Michigan dit avoir adoré son expérience à Montréal et ne demanderait pas mieux que de la poursuivre.

«Je ne pense pas que le Canadien soit si près du plafond salarial et il aura quand même beaucoup d'argent à dépenser, a d'abord posé Wisniewski. Mais est-ce à dire qu'ils vont vouloir me garder?

«On pourrait dire que l'équipe risque d'avoir à choisir entre Andrei Markov et moi. Il n'y a aucun doute que j'aimerais vraiment jouer avec un défenseur du calibre de Markov, mais il ne faut pas oublier que P.K. Subban aura droit à une forte augmentation après la saison prochaine et que le salaire de Carey Price va également gonfler.

«Tout dépend du chemin que le Canadien compte emprunter.» Or, l'agent de Markov, Don Meehan, a fait savoir à La Presse Canadienne hier qu'il discuterait du cas de son client avec Pierre Gauthier d'ici la fin du mois de mai.

On ignore pour l'instant si de semblables pourparlers sont prévus avec le clan Wisniewski.

Enfin en santé

Wisniewski a inscrit 7 buts et 30 points en 43 matchs avec le Tricolore cette saison. Pour acquérir ses services, le 28 décembre dernier, Pierre Gauthier a dû céder aux Islanders un choix de deuxième ronde en 2011 ainsi qu'un choix de 5e tour conditionnel en 2012.

Les conditions liées à cet autre choix? La participation du Canadien aux séries, mais aussi la présence de Wisniewski dans au moins 50% des matchs en séries.

Bref, il y avait une petite méfiance à l'égard de sa capacité de rester en santé.

Wisniewski est heureux d'avoir dissipé les doutes. «Ma dernière opération au genou date de 2008 et je suis en santé depuis deux ans et demi, a-t-il dit. J'ai prouvé que j'étais en mesure de jouer beaucoup et que j'avais pu mettre la malchance de côté.»

Une main amochée

Wisniewski s'est néanmoins blessé durant la série face aux Bruins de Boston, ce qui l'a forcé à rater un match.

«Je me suis blessé à un tendon d'une main dans le deuxième match, pendant mon combat avec Shane Hnidy, et c'était vraiment douloureux, a expliqué l'Américain.

«J'ai aggravé la blessure plus tard dans la série, j'ai donc dû prendre toutes sortes de trucs afin de passer à travers les quatrième et cinquième matchs. Dans le sixième, c'était tout simplement impossible de jouer. Mais au septième, ils ont gelé ma main - entre autres choses - et j'ai pu revêtir l'uniforme.

«La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de fracture et que la blessure va guérir d'elle-même. Ce n'est pas inquiétant à long terme.»

Indifférent au différentiel

Si ses statistiques offensives lui donnent de bons atouts sur le marché, le jeu défensif de Wisniewski reste encore à polir. D'aucuns pointeront vers son différentiel de -14 pour la saison, et surtout le -18 qu'il a cumulé à Long Island.

«Il faut se rappeler que les Islanders ont eu une terrible séquence de défaites à un moment donné (14 matchs sans victoire), a souligné Wisniewski. Or, l'équipe n'était jamais déclassée, elle perdait souvent par la marge d'un but.

«Je me suis souvent retrouvé sur la glace dans la dernière minute de jeu avec les Islanders, et j'ai été sur la patinoire pour pas moins de 13 buts de l'adversaire marqués dans un filet désert! Le différentiel peut être trompeur à plusieurs égards.

«Je crois que le fait que j'aie pu conserver une fiche de +4 avec le Canadien - une des équipes qui a marqué le moins de buts dans l'Association de l'Est - démontre que je ne suis pas une nuisance en défensive.»

Pas si loin avec Pacioretty

Selon Wisniewski, il ne manque pas grand chose au Canadien pour devenir une puissance de la Ligue. À ses yeux, ce qui lui a le plus manqué en séries, ça a été... Max Pacioretty. «Il était vraiment en train de devenir le joueur qu'il peut être, croit Wisniewski. Sans être le plus gros bonhomme, il a une bonne carrure et jouait avec du cran et de la vitesse. Quand il était là, nous avions quatre bons trios qui roulaient.

«Or, la perte de Pacioretty a désynchronisé chacun de nos trios, il y a eu un effet domino qui a affecté tout le monde.»

Cela dit, selon le Wiz, un peu plus de robustesse ne ferait pas de tort au Canadien.

«Mais en même temps, rendu en séries éliminatoires, c'est vraiment une affaire de coeur. Et on a prouvé qu'on en avait beaucoup.»

Arrivé de Long Island, Wisniewski voulait prouver qu'il était en mesure d'être un quart-arrière sur l'avantage numérique au sein d'une équipe qui aspirait davantage à la Coupe Stanley.

«Ça a été absolument parfait, je n'aurais pas pu demander mieux», a-t-il constaté.

Il n'aurait pu demander mieux, mais maintenant il va demander plus.

Et ce n'est pas acquis que ses exigences rencontreront celles de Pierre Gauthier.