Du «Frozen Toe» au «Frozen Four», Danny Kristo en a vu de toutes les couleurs cette année.

Sa rocambolesque histoire d'engelure au pied, assurément truffée d'erreurs de jugement, a pimenté une saison qui, pour le reste, a laissé le jeune espoir du Canadien sur son appétit.

C'est d'ailleurs dans le but de trouver de la constance dans son jeu et de dominer le circuit universitaire américain que Kristo retournera l'automne prochain à l'Université North Dakota, plutôt que de faire le saut chez les professionnels.

«Il y a peut-être de la pression chez les joueurs des circuits juniors de passer chez les pros, mais à l'Université North Dakota, j'ai la chance de jouer au sein d'une équipe qui a peut-être la plus forte au pays cette saison, a-t-il expliqué.

«Et nous serons encore très forts l'an prochain.»

Kristo espère reconduire les Fighting Sioux au tournoi final de la NCAA - surnommé le Frozen Four - lors duquel son université s'est inclinée 2-0 face à Michigan en avril dernier.

Et par la même occasion, il compte remplir le rôle de meneur qui revient aux joueurs de troisième année.

«Chaque année nous donne de la maturité et de la force physique. Je vais retourner à l'école l'an prochain où je serai l'un des plus vieux. Je vais devoir être un leader plutôt qu'un "suiveux".»

«Les gens peuvent bien parler... »

Encore considéré comme l'un des principaux espoirs du Canadien à l'attaque, Kristo n'a pas dominé la saison dernière. Il a commencé le calendrier avec un seul but en 20 matchs avant de se ressaisir après le congé de Noël.

«Je travaillais fort en début de saison, mais je ressentais une certaine pression d'avoir été nommé recrue de l'année précédente, a-t-il suggéré.

«Un lent début au sein d'une équipe aussi forte m'a frustré quelque peu. Mais finalement, les rondelles ont fini par trouver le fond du filet et je me sentais très bien en deuxième moitié de saison.»

Le problème pour lui, c'est qu'une mystérieuse escapade nocturne au cours de laquelle il a été victime d'une engelure au pied a bien failli mettre fin à sa saison... et à sa carrière.

«Les premiers jours à l'hôpital ont été un déclic pour moi, a confié Kristo. Il était question du fait que je perde un orteil sinon deux.

«Mais par la suite, mais ils ont stabilisé la situation et dès ce moment-là, la question qui me revenait, c'était de savoir quand je serais en mesure de revenir au jeu.»

Kristo n'en est pas rendu au point où il peut en rire, mais il préfère ne pas s'en faire avec ceux qui mettent en doute sa version des événements.

«Les gens peuvent bien parler, mais je ne m'en soucie pas du tout, a-t-il dit. Ce qui est important, c'est que mes coéquipiers sont à l'aise avec la situation et mes entraîneurs m'ont soutenu.

«Au fond de moi, je sais ce qui s'est produit et je suis à l'aise avec cela.»