Le Canadien avait interviewé Nathan Beaulieu lors du Combine, à Toronto, et l'avait ensuite invité à Montréal avec d'autres joueurs pour terminer sa propre évaluation, deux semaines avant le repêchage. L'équipe en avait profité pour lui montrer la ville.

Bref, la sélection de Beaulieu en première ronde, le 24 juin dernier, n'est pas sortie de nulle part: l'intérêt de l'équipe était évident.

Cette semaine, le défenseur ontarien est de retour dans l'environnement du Tricolore, mais pour la première fois en tant que membre de l'organisation. Il participe avec 11 autres joueurs au second camp de perfectionnement des espoirs du Canadien.

«Jarred Tinordi me l'avait dit et je le vois par moi-même: c'est une organisation de première classe où tout le monde est là pour toi», a expliqué Beaulieu, qui s'entraîne durant l'été en compagnie du précédent choix de premier tour du Tricolore.

«Jarred est un travaillant et même si l'on ne se connaît pas depuis très longtemps, nous sommes déjà de bons amis.»

Ça n'a pas beaucoup ralenti au cours des dernières semaines pour Beaulieu. Il y a eu la conquête de la Coupe Memorial par les Sea Dogs de Saint John, puis le Combine, ensuite des «essais privés» dans quelques organisations, puis le repêchage...

Le défenseur de 18 ans s'est finalement planifié un congé coïncidant avec la journée où on lui prêtait la Coupe Memorial.

Ça ne s'est pas passé comme prévu.

«Nous avions organisé une fête, mais la Coupe Memorial ne s'est jamais rendue à l'avion, a raconté Beaulieu en riant. Ç'a été une fête sans Coupe! Elle est finalement arrivée le lendemain, mais c'était un lundi et mes parents étaient au travail. Je l'ai donc apportée à la plage avec des amis et je me suis baigné avec...»

Corey Perry, un mentor

On le sait, Nathan Beaulieu est le fils de l'entraîneur Jacques Beaulieu, qui dirige aujourd'hui le Sting de Sarnia. L'ancien pilote des Sea Dogs a longtemps été entraîneur adjoint chez les Knights de London, et c'est dans l'environnement des Knights que Nathan a eu ses premiers contacts avec le hockey.

«Quand j'étais petit, je me promenais au milieu du vestiaire des Knights et il y avait autour de moi des joueurs comme Corey Perry et Rob Schremp, se souvient Beaulieu. Je les admirais autrefois, mais maintenant ce sont des amis.»

En effet, Jarred Tinordi n'est pas le seul joueur avec qui Beaulieu s'entraîne l'été. Vous pouvez ajouter les noms de Perry, Schremp et Sam Gagner.

«Perry a été un mentor pour moi, a confié Beaulieu. C'est un joueur de hockey incroyable, mais il est une meilleure personne encore.»

Un oeil sur Équipe Canada junior

Le plus récent choix de première ronde du Canadien prend les bouchées doubles, ces jours-ci, afin de donner à ses patrons une première impression favorable.

Par la suite, il entend tout faire pour participer au prochain Championnat mondial junior.

«Le camp d'entraînement d'Équipe Canada junior a lieu du 2 au 8 août et j'en parlais justement avec Jonathan Huberdeau mercredi: c'est notre objectif de nous tailler une place au sein de l'équipe et de représenter notre pays, a-t-il expliqué.

«Aujourd'hui, j'ai le chandail du Canadien sur le dos, mais je voudrais aussi porter celui du Canada.»

Beaulieu a de bons atouts pour convaincre les dirigeants d'ECJ de lui faire confiance. Parmi eux, un talent inné pour anticiper à tout moment la pression qui vient sur lui.

«Il gère l'échec-avant adverse mieux qu'à peu près tous les joueurs de son âge», a expliqué Rick Dudley, ancien DG des Thrashers d'Atlanta, au Telegraph-Journal.

«Il sait exactement où se trouve le prochain attaquant qui vient vers lui et sait où il doit envoyer la rondelle. Ajoutez à cela un bon gabarit, de très bonnes habiletés de patineur et un puissant tir de la pointe, et il y a de quoi l'aimer. Car ce qu'il fait bien est difficile à enseigner.»

Beaulieu entend continuer de peaufiner l'aspect défensif de son jeu la saison prochaine. Et il compte ajouter une langue seconde à son portfolio.

«Je vais suivre un cours de français l'an prochain à Saint John, a-t-il dit. Je veux en apprendre un peu, ne serait-ce que pour les fans. Et puis, il y a beaucoup de francophones au sein de mon équipe. À mon retour l'an prochain, vous allez voir une amélioration.»