Ils sont tous réunis ce week-end au Centre Bell: les dirigeants de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), du midget AAA, de Hockey Canada, Hockey Québec, même le directeur général du Canadien, Pierre Gauthier, et son entraîneur Jacques Martin.

Cette initiative, aussi innovatrice que cruciale, vise à faire le point sur l'état du hockey au Québec.

Le développement des joueurs est évidemment au coeur des débats. Si l'on se fie au nombre de Québécois repêchés par des équipes de la LNH, le constat est inquiétant.

Mais pour Georges Larivière, au centre de toutes les grandes discussions sur le hockey québécois et canadien depuis quelques décennies, le portrait n'est pas si noir.

«On ne peut pas seulement se fier au nombre de joueurs repêchés dans la LNH dans nos analyses, mentionne celui qui sera appelé à donner une conférence ce matin. C'est un aspect que nous ne contrôlons pas, c'est la LNH qui choisit. Il y a eu d'immenses progrès ces dernières années, comme les programmes d'excellence mis sur pied par Hockey Québec et l'augmentation du nombre de matchs le week-end dans la LHJMQ, qui favorise les entraînements.

«Mais ça manque de colle, ajoute-t-il. Le développement du joueur, c'est comme un puzzle, il faut unifier les idées, et le Sommet du hockey québécois constitue un pas dans la bonne direction. Il faut une structure unifiée.»

L'ancien attaquant du Canadien, des Sabres de Buffalo et des Thrashers d'Atlanta, Donald Audette, aujourd'hui entraîneur au niveau midget AAA, se range dans le camp des optimistes lui aussi.»On vient de gagner la médaille d'argent avec l'équipe du Québec des moins de 16 ans, on a battu l'Ontario, mais on n'en a pas entendu parler. Il faut mousser le talent de nos joueurs, ça attirerait encore plus de gens dans les arénas.»

La bonne formule?

Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, a eu l'idée d'un tel rassemblement au terme du repêchage de la LNH en 2010, où le taux de joueurs québécois repêchés dans la Ligue nationale a atteint l'un de ses plus bas niveaux et suscité bien des discussions.

«Ma préoccupation la plus importante, c'est la baisse du nombre de participants, la qualité du talent disponible, affirme le commissaire. Le football a connu le boom le plus important dans le sport amateur parce qu'il est majoritairement pratiqué à l'école dès le jeune âge. Ça facilite le travail des parents parce que les jeunes pratiquent directement là-bas. Est-ce la bonne formule? Il faut s'y attarder.»

Georges Larivière croit au contraire qu'il y a trop de joueurs pour développer efficacement une élite. «Ils sont 60 000 en Suède et 55 000 en Finlande alors que nous avons 108 000 joueurs à nous occuper. À Star Académie, ils font des auditions, ils sélectionnent les plus talentueux et ils valorisent leur talent.»

Donald Audette trouve qu'on doit améliorer les infrastructures. «Nous avons besoin de plus de temps de glace. Nous nous en tirons dans le midget AAA parce que toutes les équipes sont affiliées à une école et que nous pouvons nous entraîner l'après-midi, mais les plus jeunes ne pratiquent pas assez. On remarque plusieurs lacunes techniques lorsqu'ils arrivent dans le midget AAA.»

Trop de joueurs, pas assez de joueurs, mauvais encadrement, patinoires désuètes, incompétence des entraîneurs, mauvaises structures, le Sommet du hockey québécois risque d'être le théâtre de mille constats et de solutions et risque de prendre autant de directions différentes.

«L'important, c'est qu'il y aura discussions et ce sera au comité organisateur de rassembler toutes les idées», mentionne Georges Larivière.

Ce que promet de faire Gilles Courteau, qui proposera des pistes de solutions à la conclusion des débats en fin de journée aujourd'hui.