Alexei Yemelin n'a pas mis de temps à se faire remarquer au camp du Canadien. Le défenseur russe a appliqué les plus percutantes mises en échec du premier match intra-équipe, remporté 4-3 en tirs de barrage par l'équipe A des Tomas Plekanec, Michael Cammalleri et Carey Price.

Cammalleri a tranché le débat au sixième tir de la séance, en déjouant le gardien Robert Mayer d'un tir vif des poignets. Le jeune Olivier Archambault, choix de repêchage de juin avait également marqué chez les «Blancs» tandis que Philip DeSimone a été le seul buteur des «Rouges».

En temps réglementaire, Dany Massé, Alexander Avtsin et Cammalleri ont été les marqueurs de l'équipe A. Ben Winnett, deux fois, et Ian Schultz avaient procuré les devants 3-1 à l'équipe B, contre le gardien d'origine française Robin Gusse. Winnett est un joueur invité qui a réussi cinq buts en 40 matchs dans l'uniforme des Wolverines du Michigan, la saison dernière.

Carey Price et Peter Budaj n'ont rien cédé devant le filet, quoiqu'ils ont été peu occupés.

Le vétéran Scott Gomez, de l'équipe B, a dû déclarer forfait en raison d'une blessure mineure au bas du corps, qu'il s'est infligée au cours de la séance d'entraînement précédant la rencontre.

C'est la robustesse de Yemelin, choix de repêchage de 2004 qui s'est longtemps fait désirer, qui a retenu l'attention de la rentrée sur glace du Tricolore, en présence d'environ un millier d'amateurs au Complexe sportif Bell. On aurait peut-être dû lui préciser que ce n'était qu'un match intra-équipe.

«C'est mon troisième camp comme entraîneur du Canadien, et ç'a été un des matchs intra-équipe les plus physiques, a commenté Jacques Martin. Il y a eu de l'intensité et de bonnes mises en échec, le niveau de compétitivité était élevé. Ç'a donné un premier match intéressant.»

Après avoir rudoyé Schultz, Yemelin a envoyé Max Pacioretty les quatre fers en l'air d'un coup de hanche. Le jeune Américain qui en était à son retour officieux depuis l'agression de Zdeno Chara en mars a pris le numéro du Russe, avant de se relever. Plus tard, Yemelin a tenté de le faire culbuter devant son filet et Pacioretty lui a adressé des reproches. Aaron Palushaj a également été une des victimes du Russe, qui a par ailleurs démontré une belle mobilité.

«Il a pincé un joueur très durement au centre de la glace, à un moment donné. Nous allons lui suggérer de garder les patins sur la glace quand la saison s'amorcera», a souligné le nouveau venu Erik Cole.

Le défenseur Josh Gorges s'est dit impressionné par l'athlète natif de Togliatti, «un jeune homme costaud qui ne se complique pas la tâche».

Pas une verte recrue

Selon le gardien Yann Danis, qui a évolué dans la KHL en Russie la saison dernière, Yemelin était le meilleur défenseur de l'équipe AK Bars de Kazan. Il n'est pas une verte recrue à l'âge de 25 ans. Il faisait même partie de l'équipe nationale russe. Martin a apprécié ce qu'il a vu de lui.

«Il préconise un style physique et c'est un bon patineur qui peut apporter une dimension intéressante à notre groupe de défenseurs», a-t-il relevé.

Yemelin a une bonne compréhension de l'anglais, mais il ne s'exprime pas dans la langue de Shakespeare.

Il a indiqué qu'il a tenté d'impressionner les dirigeants de l'équipe, dès le début du camp.

«J'ai déjà vu plusieurs matchs de la Ligue nationale à la télévision et des joueurs en Russie m'avaient prévenu qu'il y avait des joueurs rapides ici. J'étais prêt pour ça», a-t-il fait dire à l'interprète qui a fait le lien entre les journalistes et lui.

Yemelin a expliqué qu'il ne s'est pas présenté en Amérique avant cette saison simplement parce qu'il était sous contrat en Russie.

Il a dit se plaire énormément à Montréal. Il peut miser sur le soutien de son compatriote Andrei Markov et du Bélarusse Andrei Kostitsyn, qui lui facilitent sa période d'adaptation.