On entend parfois dire que les agents sont dans le hockey pour faire du fric. Qu'en récoltant un pourcentage sur le salaire de joueurs millionnaires, leurs services deviennent fort lucratifs.

Les plus critiques iraient jusqu'à les qualifier de parasites.

Gerry Johannson, l'agent de plusieurs joueurs dont Carey Price, balaie ces critiques du revers de la main. Car même s'il est vrai que les agents passent à la caisse lorsqu'ils représentent des joueurs vedettes, ils ont souvent investi des années de travail sans en retirer quoi que ce soit.

«Je travaille avec la majorité des joueurs que je représente depuis qu'ils ont 14 ou 15 ans, explique Johannson.

«Si l'on tient compte du fait que, de nos jours, les premiers contrats professionnels des recrues contiennent beaucoup moins de bonis, on doit travailler avec le joueur pour un minimum de cinq à six ans avant qu'il y ait des possibilités de retour financier.

Les agents gagnent leur vie en touchant des commissions sur les contrats qu'ils négocient. Ces commissions ne sont pas réglementées par l'Association des joueurs mais sont au contraire négociées entre l'athlète et son représentant.

La norme veut que les agents récoltent 3% de la valeur des contrats qu'ils font signer à leur client. Par contre, cette commission peut grimper à 4% dans le cas des premiers contrats professionnels, qui plafonnent sous le million de dollars par année. En revanche, les supervedettes auront beau jeu de négocier à la baisse la commission de leur agent, quelque part autour de 2,5%. Mais il s'agit tout de même d'une ponction faite à partir de contrats plus lucratifs...

Les agents qui dénichent des contrats de commandite pour leur client toucheront là aussi une commission, mais qui cette fois avoisinera davantage les 10%. Normal: il s'agit souvent de commandites rapportant de petites sommes.

«La seule façon de faire de l'argent avec un joueur est de le représenter durant toute sa carrière, affirme Gerry Johannson. Et c'est toujours l'objectif. Si tu fais bien ton travail et que tu maintiens de bons rapports avec ton client, il y a des chances de succès financier. Mais il n'y a pas de raccourcis.»

Répondre aux exigences

De Los Angeles, l'agent Pat Brisson a une lecture toute hollywoodienne des ambitions de certains agents.

«Je pense qu'il y en a plusieurs qui voudraient faire ce travail-là pour le côté glamour, croit l'agent québécois. Ces gens-là s'essaient dans le domaine et voient rapidement que c'est complètement autre chose. Il faut passer bien des étapes avant de fréquenter le glamour!

«J'ai travaillé fort pour être rendu là. Deux de mes clients, Sidney Crosby et Jonathan Toews, sont deux récents capitaines ayant mené leur équipe à la Coupe Stanley. J'ai travaillé fort avec ces gars-là. S'ils font partie de l'élite, c'est parce qu'ils sont extrêmement exigeants envers eux-mêmes.

«Et ils sont très exigeants envers moi aussi.»