Durant le camp d'entraînement, Raphael Diaz voulait apprendre au contact de joueurs de la Ligue nationale. Mais il risque d'avoir mieux encore, soit la chance d'amorcer la saison sur l'un des trois duos défensifs.

Diaz a fait de rapides progrès dans la hiérarchie des défenseurs du Canadien, doublant au passage le Russe Alexei Yemelin, à qui l'on pensait octroyer un rôle plus important en début de saison.

Or, Diaz est jumelé à Jaroslav Spacek depuis une semaine et tout semble indiquer qu'il aura un poste régulier en début de calendrier. Assez inespéré pour un nouveau venu qui s'attendait lui-même à amorcer le calendrier avec les Bulldogs de Hamilton.

«Je veux me battre pour mon poste, a expliqué le Suisse de 25 ans. Je vais le mériter en gagnant mes batailles à un contre un, en effectuant de bonnes premières passes et en gardant mon jeu simple. Je suis content parce que je sens que je maîtrise de plus en plus mon espace entre la ligne bleue et nos attaquants.»

Si Diaz semble avoir surpassé Yemelin lors du camp d'entraînement, c'est en raison de son ajustement plus rapide au hockey de la LNH.

«Jouer sur une plus petite patinoire n'est certainement pas plus facile, a indiqué Diaz. L'intensité est tellement supérieure à ce que je voyais en Europe. Le jeu est également beaucoup plus physique et j'ai dû m'ajuster.»

Diaz avouait après les premiers matchs que les adversaires arrivaient vite en sa direction. Il tentait d'éviter les contacts.

Or, au fur et à mesure que le camp a progressé, il s'est familiarisé avec le rythme, et cet ajustement n'est pas passé inaperçu.

«Raphael en a surpris plusieurs à ce camp, indiquait Josh Gorges lundi. On le connaissait très peu à son arrivée à Montréal mais plus le camp avançait, plus il se démarquait. Il est calme avec la rondelle, il prend les bonnes décisions et il est très intelligent.

«C'est simple: il s'améliore chaque jour.»

Diaz apprend vite

Diaz admet que les choses vont bien, mais qu'il lui reste plusieurs éléments à peaufiner.

«Je dois jouer davantage en ligne droite, a-t-il indiqué. En Suisse, il y a beaucoup plus de passes d'un défenseur à l'autre et plus de jeu est-ouest. C'est une mauvaise habitude dont je dois me débarrasser.

«Ici, il n'y a qu'une direction, et c'est go! go! go!»

Diaz a surpris jusqu'à maintenant par sa maturité, son humilité et son sincère désir d'apprendre.

«Venir ici était la meilleure chose qui puisse m'arriver», a-t-il confié.

Diaz a entre autres bénéficié du soutien de Jaroslav Spacek qui lui donne volontiers des conseils, qu'il s'agisse du travail autour du filet ou du jeu en zone neutre.

«Il semble plus prêt pour la LNH que je ne l'étais à mon arrivée», constate le vétéran Spacek, qui avait joué en République tchèque et dans la Ligue élite de Suède avant de faire le saut dans la LNH. 

«Il apprend vite. C'est sûr que le jeu a changé par rapport à ce que c'était il y a 13 ou 14 ans, mais Diaz est un très bon patineur et c'est ce qui est recherché de nos jours. Il déplace également très bien la rondelle.»



La rédemption de Spacek?

Quant à Spacek, qui est âgé de 37 ans, il est arrivé au camp d'entraînement en meilleure forme physique et en a récolté les fruits. Il a davantage été question de Scott Gomez, mais Spacek aussi espère faire amende honorable pour une saison plus difficile l'an dernier.

Et ironiquement, celui que plusieurs amateurs voulaient envoyer aux Îles Mouc-Mouc l'année dernière pourrait aider à stabiliser la ligne bleue du Tricolore cette saison.

«Je veux offrir du jeu fiable en défense et si l'on me confie un plus jeune défenseur, je vais lui donner des conseils, a-t-il mentionné. Je suis désormais un défenseur de troisième duo. On m'a enlevé du temps de jeu en avantage numérique mais j'évoluerai davantage en infériorité numérique.

«Je veux surtout aider les gars le plus possible.»

Photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Jaroslav Spacek