«Vous savez, les choses changent vite au hockey.»

La dernière fois que quelqu'un nous a sorti ce cliché, c'était quelques heures avant le premier match de la saison du Canadien. L'agent de Yannick Weber, Larry Kelly, répondait à un appel de La Presse et voulait calmer le jeu devant la situation de son client.

Weber venait de connaître un camp d'entraînement décevant et, un peu à contrecoeur, allait commencer la saison à l'aile droite. Or, deux matchs plus tard, Chris Campoli et Jaroslav Spacek sont sur la touche et le Suisse de 23 ans est de retour à la ligne bleue. Que disiez-vous déjà, monsieur Kelly?

«C'est dommage que des coéquipiers tombent au combat, mais ça me donne l'opportunité de faire mentir (la direction) et de démontrer ce que je peux faire en défense», a mentionné Weber au terme de l'entraînement de mardi.

«Ça ne me dérangeait pas de jouer à l'aile, même si ce n'est pas là où je me sens le plus à l'aise. En revanche, je me suis senti confortable dès le moment où l'on m'a demandé de retourner à la ligne bleue. Ça a bien été en avantage numérique comme en infériorité.

«Je veux leur montrer que c'est mon rôle et que c'est ce que je veux.»

Si Weber n'entend pas lâcher le morceau cette fois-ci, c'est que de telles occasions pourraient ne plus se présenter très souvent. Il veut se gagner la faveur de son entraîneur - un entraîneur qui a perdu un peu de son stoïcisme, mardi, lorsqu'il a été question de Weber..

«Les gens ont paniqué parce que j'avais le sentiment qu'il n'avait pas connu un bon camp d'entraînement, a expliqué Jacques Martin. On a décidé de le faire jouer à l'aile droite parce qu'on avait un poste à combler. Il peut le faire et il nous a aidés. Quand on a eu besoin d'un défenseur, on a fait appel à ses services. Et il a été l'un de nos meilleurs défenseurs, dimanche à Winnipeg!»

Le retour de Weber à la ligne bleue fait en sorte que quatre des six défenseurs en uniforme jeudi, face aux Flames de Calgary (Subban, Weber, Diaz et Emelin) totaliseront 135 matchs d'expérience dans la LNH.

Le leadership des vétérans Hal Gill et Josh Gorges n'aura jamais été aussi utile!

«Gill et Gorges n'ont pas l'impact de Raymond Bourque sur la glace, mais ils influencent leur partenaire de jeu et savent bien gérer le match à travers leur temps d'utilisation et leur jeu de position, a indiqué Martin. Ces deux vétérans-là sont déterminants pour nous.»



Palushaj devra convaincre autrement

Aaron Palushaj en est un autre pour qui les choses ont vite changé. Rappelé lundi soir de Hamilton, Palushaj commençait à peine à se remettre de sa réaffectation au terme du camp d'entraînement.

«J'étais très déçu et il a fallu que je me regroupe, que je me retrousse les manches», a-t-il raconté.

Palushaj est un joueur de premier trio dans la Ligue américaine, mais ne peut pas s'attendre à percer rapidement le top 6 du Canadien. Il doit donc gagner ses galons sur le quatrième trio en démontrant d'autres qualités que celles qui lui ont permis de se distinguer avec les Bulldogs.

«Maintenant que j'ai été rappelé, je vais être ici pour de bon», affirme-t-il.

Mais juste au cas, il n'a fait qu'une seule valise...

Photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Aaron Palushaj