On peut toujours compter sur Jaromir Jagr pour nous dire les vraies affaires.

De mémoire, Jagr avait toujours été l'un des personnages les plus francs et intéressants sur la planète LNH au fil des ans. Manifestement, cela n'a pas changé.

Ainsi, le joueur tchèque de 39 ans a profité de son passage au Centre Bell, ce midi, pour affirmer ceci: s'il est de retour dans la LNH après une absence de trois saisons, c'est surtout grâce au club que lui et ses collègues des Flyers de Philadelphie vont visiter ce soir!

«Montréal, c'est la raison de mon retour, a raconté Jagr après l'entraînement des Flyers. Mon agent s'est mis à discuter d'un contrat avec le Canadien, et ça m'a fait penser à un retour dans la Ligue nationale. Mais ce sont les Flyers qui m'ont démontré le plus d'intérêt, et c'est pourquoi je les ai choisis.»

Par «plus d'intérêt», on présume que le célèbre attaquant veut dire plus de fric aussi. Ainsi, les Flyers ont offert à Jagr la généreuse somme de 3,3 millions de dollars pour un contrat d'une saison, alors que les Penguins de Pittsburgh, eux aussi impliqués dans le derby Jagr cet été, n'ont offert que deux millions de dollars, selon les rumeurs qui circulaient alors. De toute évidence, l'offre de Pierre Gauthier était loin d'être aussi bonne que celle des Flyers.

C'est aussi d'ailleurs pour le fric que Jagr avait mis le cap sur la ligue KHL de Russie en 2008, obtenant à ce moment-là un salaire annuel de 5 millions $ avec le club d'Omsk. Une décision qu'il ne regrette pas... enfin, pas trop.

«On dit que les joueurs là-bas ne jouent pas beaucoup, mais entre les matchs préparatoires, les matchs de saison, les matchs avec l'équipe nationale et les séries, je jouais plus souvent que bien des gars de la Ligue nationale, a-t-il expliqué. Ce qui était plus difficile, c'est les voyages. D'où on était, il fallait souvent compter trois, quatre ou cinq heures de vol pour aller au prochain match, sans parler du décalage horaire à chaque fois. Nous étions en plein milieu de la Russie...»

Avec sept points en huit matchs, Jagr est le deuxième compteur des Flyers en ce début de saison. Ce qui n'est pas si mal pour un type que l'on disait fini, qui n'avait pas joué par ici depuis son divorce avec les Rangers de New York en 2008.

Il faut croire que l'attaquant n'a pas mis de temps à retrouver le rythme. À retrouver son rythme sur les patinoires d'ici.

«Certaines choses ont changé depuis 2008... pour commencer, il y a beaucoup plus de jeunes joueurs! J'ai remarqué que ça patine beaucoup plus qu'avant, que le jeu est plus agressif, qu'il y a moins de clubs qui jouent la trappe, en tout cas parmi ceux qu'on a affrontés jusqu'ici.»

La retraite? Il ne faut pas lui en parler. À la blague, il affirme vouloir jouer pendant 20 ans encore. On devine que la véritable réponse se cache derrière ce vieux cliché usé: un jour à la fois...

«Je suis probablement en meilleure forme que je ne l'étais il y a trois ans. L'âge, ça ne veut rien dire. Regardez Lidstrom, Selanne, Mark Recchi. L'âge n'est pas un problème. Ça veut seulement dire qu'on est plus fatigué après les matchs...»