Une journée après que Pierre Gauthier se soit excusé d'avoir heurté les sensibilités des amateurs de hockey en embauchant un entraîneur unilingue anglais, ç'a été au tour de Randy Cunneyworth de commenter le dossier, mardi.

L'entraîneur-chef par intérim du Canadien a indiqué que l'équipe et le hockey demeuraient sa priorité, mais que l'apprentissage du français faisait partie de ses principales préoccupations.

«Ma priorité est de gagner des matchs. La langue c'est secondaire mais c'est quand même très important pour moi, a-t-il déclaré après la séance d'entraînement de mardi à Brossard. Je sais que c'est important ici et j'adorerais pouvoir parler de hockey avec les partisans dans les deux langues.»

Cunneyworth a reconnu qu'il n'a pas eu le temps de s'en faire avec la tempête médiatique qui a suivi son embauche, il y a deux semaines et demie. Tout simplement parce qu'il en avait plein les bras avec ses nouvelles responsabilités au niveau de la glace.

«Il a tellement fallu se concentrer sur le hockey que je n'ai pas eu le temps de m'en faire avec la question de la langue, a-t-il reconnu. Mais soyez assuré que (le français) est quelque chose que j'aimerais continuer d'apprendre.

«D'ailleurs, tu ne peux faire autrement que d'apprendre quand il y a autant de francophones dans l'entourage de l'équipe, a dit Cunneyworth en faisant allusion aux joueurs, mais aussi au personnel d'encadrement. Tu les entends parler et tu comprends ce qu'ils disent parce que tu sais de quoi ils parlent en général.

«J'espère qu'au fil des mois, en étant dans cet environnement, je pourrai me familiariser davantage avec la langue française. C'est un processus continu. Je n'en fais abstraction d'aucune façon, j'y travaille, même si le hockey demeure ma principale préoccupation.

«Je travaille fort pour apprendre le français autant que je peux, aussi vite que je peux. J'espère en savoir assez une fois que des décisions seront prises.»

Décisions qui concerneront l'embauche de l'entraîneur en vue de la saison prochaine.

Cunneyworth a ri de bon coeur quand on lui a lancé, en boutade, que ne pas comprendre le français - et donc les nombreuses critiques à son endroit - était peut-être un avantage.

«Ce n'est pas comme si je lis tous les articles en anglais non plus!, a-t-il lancé. J'entends des choses ici et là, mais je ne m'en fais pas. Ma principale préoccupation, c'est l'équipe et de veiller à ce qu'elle remporte des matchs. Ce n'est pas difficile à faire parce qu'on ne peut s'empêcher de continuer à chercher des moyens de rendre l'équipe meilleure.»

Cunneyworth a par ailleurs refusé de reconnaître que son statut d'entraîneur par intérim faisait de lui un condamné en sursis.

«Le contexte peut être incertain avec n'importe quelle équipe si tu ne gagnes pas», a-t-il fait remarquer.

Malgré le contexte, Cunneyworth a dit adorer le statut et les sensations que lui procurent le fait d'être l'entraîneur d'une des concessions les plus prestigieuses du hockey

«C'est exactement comme je l'espérais. C'est formidable, c'est un grand honneur, a-t-il dit. Je suis très content du soutien que je reçois dans mes efforts pour tenter d'améliorer les choses. Je ne pourrais être plus excité, si ce n'est que gagner quelques matchs rendraient les choses un peu plus faciles.

«La pression serait moindre, même si je sais qu'il y en a toujours. C'est un boulot formidable, que j'adore. Mais c'est sûr que je l'adorerai encore plus quand nous gagnerons plus de matchs...»