Bien que Max Pacioretty joue le plus clair de son temps sur le trio le plus productif du Canadien, il ronge son frein avec une seule mention d'aide à ses six derniers matchs.

Et ce n'est certainement pas la tenue de son équipe qui est de nature à le mettre de bonne humeur.

«Nous n'avons aucune raison d'être heureux en ce moment, a martelé Pacioretty au terme de l'entraînement d'hier. Nous sommes si loin au classement, nous ne sommes même pas proches du huitième rang. Il ne devrait pas y avoir de sourires dans le vestiaire. Il faut qu'on enchaîne quelques victoires avant de se permettre d'être plus décontractés.»

L'Américain de 23 ans affichait 10 buts et 9 aides en 24 matchs avant qu'il ne soit suspendu pour trois rencontres pour sa mise en échec à la tête de Kristopher Letang, des Penguins de Pittsburgh.

Depuis, il n'a marqué qu'une fois en 13 rencontres.

Pacioretty assure que cet incident n'a pas altéré son jeu, mais il reconnaît du même souffle que cela l'incite aujourd'hui à la

clémence envers ses adversaires. «L'autre soir, Evander Kane s'est présenté dans le milieu de la patinoire en possession de la rondelle, je me suis retenu de le frapper et il a pu profiter d'une chance de marquer, a confié Pacioretty. C'est ainsi que le hockey évolue en ce moment...

«J'étais très frustré parce que d'ordinaire, c'est une situation où je me serais interposé pour le contrer. Là, je dois donner des passe-droits et ça ne devrait pas être le cas.»

Et ce n'est pas comme si les joueurs pouvaient créer de nouvelles façons de frapper qui protégeraient davantage le porteur du disque.

«À la vitesse où nous allons, d'aucune façon on ne peut frapper un joueur au centre de la glace et être certain d'éviter sa tête, surtout s'il est en possession de la rondelle et qu'il n'est pas en position de se défendre, soutient Pacioretty. Chaque fois, il y a un risque que la tête soit touchée. C'est un peu effrayant, et c'est la raison pour laquelle tant de joueurs craignent de frapper un adversaire en milieu de patinoire.»

Il a sprinté au début d'un marathon

En voulant démontrer qu'il était bien remis de la fameuse blessure provoquée en mars 2011 par Zdeno Chara, Pacioretty a bondi des blocs de départ comme un sprinteur au début de la saison.

D'une part, cela a haussé les attentes. Mais surtout, au fil d'une saison équivalente à un marathon, il en a payé le prix. «Les choses allaient tellement bien au début de l'année que ça donne l'impression que j'en arrache beaucoup en ce moment, dit-il. Mais si je ne marque pas de but, je dois au moins m'assurer d'être une présence physique et de bien jouer défensivement.»

Or, ces mandats sont plus difficiles à remplir compte tenu d'une fatigue inhabituelle que Pacioretty admet ressentir.

«Ç'a été un long été d'entraînement pour moi parce que je tenais à revenir en pleine forme, a-t-il rappelé. J'aurais peut-être dû prendre quelques semaines de vacances de plus, mais je n'y peux rien.

«Je sais que décembre et janvier sont des mois qui sont exigeants pour le corps. Je pourrai mieux récupérer ce mois-ci étant donné que l'équipe jouera la plupart de ses matchs à Montréal, mais il s'agit pour moi de tenir le coup jusqu'à la pause du math des Étoiles.

«Mon programme d'entraînement doit être modifié parce que je n'ai pas mon énergie habituelle, a ajouté Pacioretty. Être souvent sur la route a été drainant parce qu'on a moins de contrôle sur ce qu'on mange et sur notre sommeil.»

- Avec La Presse Canadienne