La mort. Les impôts. Le succès des Red Wings de Detroit. Il y a de ces certitudes dans la vie!

Imaginez: le jeune capitaine qui a présidé au redressement des Wings au début des années 90 est aujourd'hui un directeur général de la LNH. Steve Yzerman a eu le temps de jouer toute sa carrière et ensuite d'établir sa crédibilité en tant que gestionnaire et, tout ce temps-là, les Red Wings ont formé une puissance de la ligue.

L'équipe que le Canadien affronte avant de profiter de la pause du match des Étoiles se dirige vers une 12e saison de suite de 100 points ou plus, ce qui ne ferait qu'améliorer un record lui appartenant déjà.

Comment se fait-il que le succès colle à la peau des Wings?

«Chez nous, ce n'est pas une bonne saison si elle se termine sans Coupe Stanley, a répondu Henrik Zetterberg à La Presse. Voilà la mentalité qui prévaut chez les Wings depuis que je suis arrivé dans la ligue. On n'accorde pas d'importance aux séries victorieuses ou à l'histoire. Ce qui importe, c'est de gagner le prochain match.

«Je pense que ça nous vient de joueurs comme Nicklas Lidstrom et Tomas Holmstrom, qui ont établi les attentes dans le vestiaire. On peut avoir une superbe saison régulière, terminer au premier rang de notre Association; si nous perdons au premier tour des séries, tout cela n'aura servi à rien.»

Imbattables à Detroit

Prenez l'incroyable série de succès que connaissent les Wings à domicile. Ils ont remporté 17 matchs de suite au Joe Louis Arena, brisant une marque d'équipe. Il n'y a pas de secret là; seulement la responsabilité de chacun d'améliorer l'équipe.

«L'an dernier, nous ne jouions pas à domicile comme on le souhaitait, et on s'en était parlé comme étant un objectif clair cette année, a expliqué Zetterberg.

«À partie du moment où l'on a remporté huit ou neuf matchs de suite à domicile, notre confiance est devenue très élevée. Nous n'avons pas toujours été en avance, mais nous avons trouvé le moyen de combler des déficits et de remporter des matchs en tirs de barrage.»

Résultat: la prochaine victoire des Wings à Detroit leur permettra d'égaler leur total de l'an dernier.

Un lent départ

Dans les premières semaines de la campagne, ça ne s'annonçait pourtant pas comme un grand cru chez les Red Wings. Ils occupaient le 10e rang de l'Association de l'Ouest à la mi-novembre et on entendait dire que le temps avait peut-être rattrapé cette formation dont l'âge moyen dépasse 30 ans.

Zetterberg n'avait que trois buts et quatre mentions d'aide à ses 17 premiers matchs alors que son complice Pavel Datsyuk n'affichait que deux buts et neuf passes.

«Je ne crois pas que Pav a eu un lent départ, a soutenu le Suédois de 31 ans. Il a été bon toute l'année, mais il est éblouissant actuellement.

«Quant à moi, mes premiers matchs n'ont pas été à la hauteur, mais je sais que je suis un meilleur joueur que ça.»

Et les Wings aussi se savaient meilleurs que ça.

L'entraîneur-chef Mike Babcock a séparé ses deux attaquants-vedettes et a placé Datsyuk au centre des colosses Todd Bertuzzi et Johan Franzen, une combinaison qui tient le coup deux mois plus tard.

Zetterberg, lui, évolue aujourd'hui avec Jiri Hudler et Valtteri Filppula.

L'éclosion de Howard

Les Wings ont également pu compter sur la contribution de Jimmy Howard. Après une entrée timide dans la LNH, le gardien de 27 ans n'a été rien de moins qu'époustouflant cette saison. Il vient de remporter huit de ses neuf dernières décisions.

«Il affiche beaucoup de confiance et de calme devant son filet, a reconnu Zetterberg. Ça nous aide à mieux jouer quand on sait que notre gardien peut voler des matchs.

«Surtout qu'en tant qu'équipe, nous ne jouons pas toujours comme nous le voudrions...»

Vraiment, les Wings ont beau être au sommet du classement, il n'y a rien qui les contente.

L'équipe veut maintenant s'attaquer à sa fiche à l'étranger (13-13-0).

Mike Babcock en veut plus de son avantage numérique.

Et les moteurs de l'attaque, eux, se demandent comment garder le haut du pavé et maintenir le style de possession de rondelle qui a fait leur renommée au fil des ans. «Il y a plusieurs équipes qui adoptent un style semblable, constate Zetterberg. La ligne est mince entre garder possession de la rondelle et s'assurer qu'on envoie celle-ci dans la zone et qu'on la garde là.»

Même les meilleures équipes ont leurs soucis!