Alors que le Lightning de Tampa Bay ressemble de plus en plus à un club en reconstruction, Martin St-Louis ressemble de plus en plus à un gars qui se pose des questions.

À 36 ans, le joueur québécois n'est plus un jeune premier, et il sait fort bien qu'il ne lui reste plus beaucoup de saisons au compteur.

C'est pourquoi la présente saison n'est pas facile pour lui. Déjà qu'il n'aime pas particulièrement la défaite, St-Louis doit en plus se débrouiller au sein d'un club qui pense manifestement au futur, et pas au présent.

Ce qui ne lui plaît pas plus que ça.

«Ce n'est pas à nous de juger les décisions de la direction, le temps nous le dira, a-t-il commencé par expliquer avant le match d'hier soir contre le Canadien. Je suis payé pour jouer au hockey, pas pour prendre des décisions. Mais c'est dur d'être dans ma situation. Quand on vieillit, on veut une chance de gagner.»

Pour cette raison, l'attaquant québécois pourrait trouver le temps long à Tampa Bay. Il est sous contrat avec le club jusqu'en 2015, et rien ne laisse croire que le Lightning va se replacer à court terme.

Pour le moment, il se dit encore heureux à Tampa Bay («ce n'est pas comme si on est maltraités»), mais il avoue que tout cela est encore plus dur à avaler pour un joueur dont l'équipe est venue à un seul match de la grande finale la saison dernière.

«Quand on passe près comme ça, c'est pas facile, reconnaît-il. Je ne suis plus jeune-jeune, je veux avoir une chance de gagner. Je suis déçu de notre position au classement, mais je ne peux pas m'arrêter à ça. Je vais laisser Steve (Yzerman) faire son travail.»

Sauf que Steve Yzerman, le directeur général de l'équipe, semble bel et bien en mode reconstruction. Depuis la présence du Lightning en finale de l'Association de l'Est, Yzerman a laissé partir Simon Gagné, Sean Bergenheim et Steve Downie, récemment échangé à l'Avalanche du Colorado, une transaction qui a tout de même permis au Lightning de récolter un choix de première ronde au bout du compte.

St-Louis admet que le Lightning de cette saison est différent du Lightning du printemps dernier.

«Ce n'est pas le même club, Gagné et Bergenheim étaient de bons joueurs pour nous. On a cru que ce serait facile parce qu'on revenait de la finale d'association... Je sais que Steve a un plan. Mais pour un joueur comme moi, dans ma position, c'est sûr qu'on évalue où on en est à la fin de chaque saison.»

Pendant que St-Louis se pose des questions, l'entraîneur Guy Boucher, lui, s'explique assez facilement la saison difficile.

«On n'a plus le même club, et on a dû composer avec toutes ces blessures, a répondu le coach. Aussi, il y a notre gardien Dwayne Roloson. Je ne l'ai jamais blâmé pour rien, il travaille fort pour s'en sortir, mais il a un pourcentage d'efficacité de 88,0%. Quelque chose comme ça, ça change la saison.»