Après la victoire de 4-1 du Canadien contre les Canucks de Vancouver, samedi, Andrei Markov se promenait dans le vestiaire avec le genou droit dans la glace. Ce sera probablement ainsi pour le reste de sa carrière.

Mais ce n'était pas le genou qui en disait le plus sur son état. C'était le sourire accroché à son visage.

Dire que Markov s'était ennuyé du hockey est un euphémisme. Plusieurs fois il a vu la lumière au bout du tunnel. Plusieurs fois il l'a vu s'éteindre. Sa patience et sa détermination ont été mises à dure épreuve.

Mais après deux interventions chirurgicales et une arthroscopie au genou droit, après avoir vécu le doute et l'isolement, Markov peut enfin recommencer à faire ce qu'il aime.

C'est ce qu'il a exprimé lorsqu'on lui a demandé de parler des 17:09 qu'il venait de passer sur la patinoire.

«Ce qui importe, a-t-il dit, c'est que je sois là et que je joue au hockey.»

«Compte tenu de tout ce qu'il a traversé et du professionnalisme qu'il a affiché, c'était très difficile pour lui et l'on ne peut que se réjouir de le revoir parmi nous», a souligné l'entraîneur Randy Cunneyworth.

Revenir au jeu aussi tard dans la saison, alors que le niveau de jeu est aussi élevé et que le sien est en mode rodage, n'est pas de tout repos. Et le ramener dans la formation face à une équipe de premier plan, à l'étranger de surcroît, là où le Canadien n'a pas le dernier changement, était un pari risqué.

Mais c'est un pari que Markov et le Canadien ont remporté.

«C'était une bonne soirée pour se mouiller, estime Cunneyworth. Sa charge de travail n'était pas trop élevée. En termes de temps de glace et de responsabilités, ça s'est passé comme nous le souhaitions.

«Il a pratiqué un jeu simple et intelligent.»

Une nouvelle route qui commence

Le retour de Markov ajoutera du punch à l'attaque à cinq du Tricolore, qui montre enfin des dents depuis quelques matchs.

Samedi, le premier bénéficiaire en a été P.K. Subban. Le tir sur réception qui a battu Roberto Luongo entre les jambières avait été mis en place par Markov.

«C'est un passeur incroyable, a dit Subban. On n'a pas à s'inquiéter, la rondelle arrive toujours au bon endroit. On n'a qu'à tirer.

«Son synchronisme était parfait. Je ne sais pas comment il le fait, mais il le fait.»

Markov, qui n'avait pas joué depuis le 13 novembre 2010, aspirait à un retour au début décembre. Or, des débris restants de sa deuxième opération au genou l'avaient forcé à se soumettre à une arthroscopie qui a repoussé le début de sa saison.

Il ne fallait donc pas s'attendre à ce qu'il soit dès le premier match le défenseur dominant qu'il était jadis.

Il y a eu la longue route menant à son retour à la compétition. Celle qu'il entreprend maintenant - qui comporte aussi sa part d'inconnu - est celle visant à le ramener à un statut de joueur élite.

Certaines présences en première moitié de match, par exemple, ont été plus ardues. C'était à prévoir.

«Ça va me prendre un certain temps à vraiment m'ajuster à la vitesse du jeu et à bien lire le jeu», a d'ailleurs reconnu le défenseur de 33 ans, qui même avec sept défenseurs en uniforme, a été jumelé à son compatriote Alexei Emelin durant tout le match.

«On s'attend à ce qu'il s'améliore à compter d'aujourd'hui, a prévenu Cunneyworth. C'était le point de départ (samedi) pour mettre tout son jeu en ordre. Ses coéquipiers doivent être là pour le soutenir. Il n'est pas seul là-dedans.»

Et c'est en partie pourquoi Markov souriait après la victoire face à des Canucks fatigués qui allaient ensuite bénéficier de deux pleines journées de congé.

«Toute l'équipe a bien joué et c'est ça qui a facilité mon retour.»

Bienvenue, répond le Canadien.