Coïncidence ou pas, le Canadien n'a pas perdu en temps réglementaire depuis le retour au jeu d'Andrei Markov, il y a trois matchs.

Le défenseur russe n'a pas retrouvé complètement ses repères, évidemment, puisqu'il a disputé une poignée de matchs en deux ans, et l'entraîneur Randy Cunneyworth l'utilise encore avec parcimonie, mais son impact se fait sentir.

«J'aime quand il fonce en zone adverse et se transforme en quatrième attaquant, mentionnait jeudi l'entraîneur Cunneyworth en point de presse après la pratique de l'équipe. Ça amène une autre dimension à notre offensive. Il nous en a donné un bon aperçu contre les Sabres à Buffalo. Il prend l'adversaire par surprise de cette façon. Il a cette capacité de lire le jeu et de foncer au moment opportun. C'est un jeu qui lui est propre.»

En défense, si le genou de Markov semble tenir le coup, la rouille n'est toujours pas partie et il lui faudra sans doute le reste de la saison, au minimum, pour retrouver l'élan des beaux jours.

Le vétéran de 33 ans, qui a reçu congé d'entraînement jeudi pour subir des traitements, semble stationnaire par moments, comme par exemple lundi à Buffalo sur l'un des buts de Tyler Ennis à la suite d'une bataille à un contre un.

«Il y a encore place à amélioration, note Cunneyworth. Entre autres son jeu de pieds. Il s'est fait battre de vitesse à quelques occasions depuis son retour.»

Malgré la rouille et les gaffes occasionnelles, la présence de Markov raffermit la défensive.

«Surtout au plan de la possession de rondelle, mentionne le gardien Carey Price, qui est bien placé pour apprécier le jeu du Russe. Il fait tellement bien circuler la rondelle que ça nous permet de rester moins souvent dans notre territoire. Il enlève aussi beaucoup de pression aux autres parce qu'en santé, il peut passer beaucoup de temps sur la glace.»

Le coéquipier de Markov en défensive, Chris Campoli, note une amélioration notable de match en match.

«J'ai trouvé qu'il ressemblait davantage au vrai Markov hier soir (mercredi). C'est sûr qu'il ne retrouvera pas son plein synchronisme du jour au lendemain mais il semblait plus confortable, l'écart entre le porteur de la rondelle et lui avait rétréci et son positionnement en général était meilleur; c'est étonnant compte tenu d'une si longue absence, mais c'est un joueur au talent exceptionnel.»

Après trois matchs Markov a une aide et une fiche de -2. Il a joué en moyenne 17 minutes par match.

Et si l'équipe a compté seulement un but en six tentatives lors des supériorités depuis son retour, on l'a sentie plus engagée offensivement à ce chapitre.

«Il constitue une menace supplémentaire en supériorité numérique, mentionne P.K. Subban. Il garde l'adversaire sur les talons. Et c'est un grand passeur. Je suis toujours prêt pour le tir sur réception et avec Pacio (Max Pacioretty), Davey (David Desharnais) et maintenant lui, les passes peuvent venir de plusieurs endroits. On a été bons ces dernières années en supériorité numérique, mais ça n'a pas fonctionné cette saison. Nos récents succès nous permettent de voir ce que nous devons reproduire pour compter des buts en supériorité numérique.»

Les coéquipiers de Markov ont semblé apprécier l'accueil du public mercredi pour le premier match du Russe au Centre Bell depuis le 13 novembre 2010.

«C'était bien de voir les fans lui accorder cette ovation debout, a lancé Subban avec son enthousiasme habituel. On aurait tous souhaité qu'il compte. Je lui ai dit de faire sa feinte, a-t-il ajouté en riant, mais il a préféré tirer...»

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