C'est peut-être seulement une simple coïncidence, mais depuis que le Canadien a ses deux bagarreurs dans la formation, l'équipe joue pour une moyenne de ,500 en temps régulier.

Plusieurs intervenants ont insisté sur ce phénomène récemment... dont plusieurs joueurs du Canadien. Ils n'ont peut-être pas tort.

Acquis au ballotage le 27 février, le fougueux attaquant Brad Staubitz a disputé son premier match le lendemain à Tampa Bay, environ deux semaines après le retour au jeu d'un autre bouillant athlète, l'attaquant Ryan White. Avec ces messieurs dans la formation, deux types qui ne détestent pas une bonne bagarre quand il le faut, le Canadien a une fiche de 5-5-3.

Ce n'est certes pas une moyenne digne d'un club de première place, mais dans le cas du Canadien de 2011-2012, c'est déjà une amélioration par rapport au reste de la saison.

Ce qui nous pousse à poser la question: pour avoir du succès dans cette ligue, le Canadien doit-il miser sur une formation plus «physique»?

«Il faut savoir jouer de façon agressive dans cette ligue, a fait remarquer Tomas Plekanec hier, lorsqu'on lui a posé la question. Il faut avoir des gars qui sont prêts à défendre leurs coéquipiers lorsque la situation l'exige.»

Personne ne va prétendre que si Staubitz et White avaient été dans la formation en octobre, le Canadien serait aujourd'hui un sérieux prétendant à la Coupe Stanley. Mais plusieurs ont remarqué un Canadien plus robuste au cours des dernières semaines, ce qui fait changement du CH des dernières saisons.

Au retour du lock-out en 2005, la direction montréalaise, croyant à la promesse d'une «nouvelle» LNH, avait pris un virage vitesse, croyant que l'ère du hockey à coups de poing était terminée. Il y a bien sûr eu l'embauche du poids lourd Georges Laraque, mais le Canadien a choisi de se raviser et de racheter son contrat.

Plekanec, lui, estime que le Canadien peut encore miser sur la rapidité pour avoir du succès.

«Il y a deux ans à peine, on a fait un bon bout de chemin en séries en misant sur notre vitesse, répond-il. L'équipe des séries de 2010 était une équipe axée sur la vitesse.»

La clé? La santé

Pour Plekanec, qui en est à sa septième saison complète à Montréal, les ennuis du Canadien n'ont rien à voir avec une recherche d'identité.

«Ce qu'on doit faire pour avoir une meilleure saison en 2012-2013, c'est de rester loin de l'infirmerie, explique-t-il. Toutes les blessures à nos meilleurs joueurs sont arrivées en même temps. Je sais que les blessures ne sont pas une excuse, je sais que les Penguins ont dû se débrouiller sans Sidney Crosby, mais nous, on a eu du mal à s'en remettre. Quand on perd autant de gars dans une saison, ce n'est pas une excuse, c'est juste un fait qui explique ce qui est arrivé.»

Plekanec rappelle que le Canadien du printemps magique de 2010 a eu aussi à composer avec les blessures. «Mais ce n'était pas tout le monde en même temps... La plupart du temps, on avait une formation à peu près intacte, surtout en séries. On avait réussi à obtenir notre place en toute fin de saison, et ensuite, tous les gars s'étaient mis à pousser dans la même direction.»

En attendant le bilan et les grandes décisions de la direction en vue de la prochaine saison, Plekanec reconnaît que le printemps qui s'en vient sera loin d'être magique comme celui de 2010.

«Rater les séries, surtout dans une ville comme Montréal, ce n'est jamais plaisant», admet-il.