Quand on regarde un peu la feuille de route de Frédéric St-Denis, on se dit que le type doit avoir la tête dure. Jamais repêché, le défenseur de 26 ans a passé ses dernières saisons au hockey junior, dans la fameuse East Coast League et dans la Ligue américaine, avant de se retrouver, finalement, dans la cour des grands cette saison.

St-Denis n'a peut-être que 12 matchs de la LNH derrière la cravate, mais peu à peu, il commence à faire parler de lui. En bien.

«Il est prêt pour la Ligue nationale, a expliqué le défenseur Josh Gorges, hier à Brossard. J'aime son style de jeu depuis le début. C'est un gars qui fait bien son travail et qui ne se plaint jamais. Il montre à tout le monde qu'il veut rester ici.»

Rester? St-Denis aimerait bien, mais il sait aussi que son avenir immédiat n'est pas si clair. Voilà pourquoi il voit un peu ces moments passés dans le maillot tricolore comme une audition. Une audition qui pourrait lui permettre de gagner un poste en vue de la prochaine saison.

«C'est mon but de jouer dans la LNH, mais en même temps, j'essaie de ne pas trop penser à ça, a-t-il admis hier. C'est un peu comme une bataille pour un poste, un peu comme le début d'un camp d'entraînement pour moi. Je fais mon travail, et j'espère que quelqu'un va le remarquer.»

En tout cas, Randy Cunneyworth l'a remarqué. Au point de lancer quelques fleurs au jeune défenseur mardi soir, au terme de la défaite du Canadien contre les Panthers de la Floride. «Sans doute mon meilleur match depuis que je suis ici», a dit St-Denis.

Mais rien n'est assuré pour le défenseur québécois, qui peut être retourné à tout moment au club-école de Hamilton. C'est d'ailleurs l'ennui avec les joueurs qui sont dans cette situation: il n'y a jamais rien de garanti.

«J'espère pouvoir rester ici jusqu'à la fin de la saison régulière... Si je dois retourner à Hamilton, je ne vais peut-être pas jouer plus longtemps, puisque l'équipe va avoir du mal à se qualifier pour les séries. Au pire, je vais prendre un mois de repos, ce que je n'ai pas fait une seule fois en trois ans. Je vais prendre un peu de repos avant de recommencer l'entraînement, et me préparer pour le mois de septembre et le camp d'entraînement.»

Un mois de septembre où Frédéric St-Denis aura sûrement à faire ses preuves. Ce qui ne devrait pas être un problème pour lui. Après tout, il commence à être habitué.