À n'en point douter, les joueurs de la Ligue nationale ont déjà commencé à établir des scénarios d'urgence en cas de lock-out. Kristopher Letang est de ceux-là.

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Letang, qui s'entraîne ces jours-ci à Brossard avec certains membres du Canadien, a confirmé hier ce que l'on soupçonnait déjà: avec une convention collective qui vient à échéance le 15 septembre, plusieurs patineurs de la LNH songent déjà à l'Europe.

Comme lui.

«J'ai commencé à penser à des plans B avec mon agent, et il y a beaucoup de gars qui ont les mêmes idées que moi», a déclaré le défenseur des Penguins de Pittsburgh, hier midi au centre d'entraînement de Brossard. «Je ne me vois pas rester à la maison sans jouer pendant une saison au complet. Peut-être que ce sera en Suisse, peut-être que ce sera en Russie, mais j'y pense, moi aussi.»

Letang estime que plusieurs joueurs vont le suivre dans les vieux pays si jamais Gary Bettman et les propriétaires imposent un second lock-out en huit ans après le 15 septembre. «On va s'arranger pour aller jouer en Europe, mais on va aussi avoir des clauses échappatoires dans les contrats pour nous permettre de revenir ici si jamais ça se règle», explique-t-il.

Le brouillard

Pour le moment, il est certes difficile de prévoir la suite des choses dans l'univers un peu confus de la LNH. On raconte que joueurs et propriétaires pourraient reprendre les négociations en vue d'une prochaine convention collective la semaine prochaine à New York. Ou peut-être même aussi tôt qu'aujourd'hui. Mais hier soir, il n'y avait toujours aucune rencontre officielle de prévue, malgré les discussions qualifiées d'informelles entre les patrons des deux parties pendant la journée d'hier.

Peu importe, le joueur des Penguins essaie d'y voir un peu de positif.

«Chaque discussion est une bonne chose, a ajouté le défenseur. Mais pour le moment, c'est assez mort au chapitre des négociations. On fait confiance à Donald Fehr. Je peux dire qu'on est tous derrière Donald, on croit en lui et on l'appuie à 100 %.»

Grogne

Comme plusieurs de ses collègues, Letang n'a pas particulièrement apprécié la dernière offre des propriétaires, dans laquelle on propose aux joueurs une réduction du pourcentage des revenus qui sont liés au hockey, soit une baisse de 57 % à 46 %.

«La vérité, c'est que les propriétaires voulaient absolument un plafond salarial en 2004, et depuis, ils passent leur temps à essayer de le contourner... La question des revenus est importante. Les joueurs des autres ligues, au baseball, au football, au basketball, touchent tous des revenus liés à la vente de produits dérivés. Pas nous. Pourquoi est-ce que c'est comme ça?»

Selon Letang, les joueurs ne sont pas sur le point de plier devant le commissaire et les patrons du circuit.

«Ils disent qu'ils veulent faire des concessions, mais on a l'impression que ça va juste d'un bord... Ils ne veulent pas faire de concessions, ils veulent juste boucher leurs trous avec l'argent des joueurs.»