Christian Thomas avait bien hâte à ce match des Bulldogs de Hamilton au Centre Bell, hier soir.

Obtenu des Rangers de New York en échange de l'espoir Danny Kristo en juillet, Thomas, 21 ans, a passé les sept premières semaines de la saison à l'infirmerie. Il est finalement remonté à la surface la semaine dernière.

«Je me suis blessé au début du camp d'entraînement et ça n'a jamais cessé d'empirer, confiait-il hier matin dans le vestiaire des Bulldogs. Quand j'ai finalement consulté les médecins, c'était pire que je le croyais. On parle d'un genre de hernie sportive qui m'embête encore, mais qui ne m'empêche plus de jouer.»

Après trois matchs avant celui d'hier soir, Thomas avait seulement une mention d'aide à sa fiche, mais il tente encore de chasser la rouille.

«C'était la première fois que je me blessais aussi sérieusement, c'est très frustrant et ça exerce la patience, surtout quand on arrive avec une nouvelle organisation.»

Un compteur naturel

Pendant que Thomas soignait sa blessure, Kristo, un choix de deuxième ronde du CH en 2008, accumulait les points dans la Ligue américaine. Il montre une fiche de 16 points, dont 9 buts, en 17 matchs, mais n'a pas encore mérité de rappel à New York.

Mais Marc Bergevin a songé à la perspective à long terme lorsqu'il a échangé Kristo, 6' et 195 lb, pour Thomas, 5' 9 et 176 lb.

Le premier a trop souvent fait parler de lui pour ses frasques à l'extérieur de la patinoire et il est plus âgé que le joueur obtenu en retour.

«Christian Thomas a beaucoup plus de vitesse, note Sylvain Lefebvre, qui a dirigé brièvement Kristo à la fin de la saison dernière. Son tir frappé est aussi supérieur. Quand tu as un gabarit moins imposant, tu dois exploiter ta vitesse, comme Gionta le fait. Si tu es petit et moins rapide que la moyenne, ça devient plus difficile.»

Dans les rangs juniors à Oshawa, Thomas a déjà réussi une saison de 54 buts. On espère chez le Canadien qu'il retrouvera sa touche de marqueur. Il avait d'ailleurs obtenu 19 buts à sa première saison chez les professionnels dans la Ligue américaine l'an dernier. «Il doit mettre à profit son tir et sa vitesse, note Sylvain Lefebvre. Son père, Steve, avait aussi un bon tir. Il m'a déjà cassé le doigt avec un tir...»

Steve Thomas a marqué 421 buts en 1235 matchs dans la LNH. Il a joué avec le DG du Canadien, Marc Bergevin, chez les Blackhawks de Chicago.

«Avoir eu un père dans la Ligue nationale peut être un atout, dit Lefebvre. Il a grandi dans un vestiaire de hockey, comme [Jarred] Tinordi.»

Steve Thomas a prodigué de bons conseils à son fils en début de saison.

«Curieusement, il a subi le même type de blessure, de même que certains joueurs du Canadien, affirme Christian. Ils m'ont aidé dans cette épreuve.»

Thomas, qui a disputé son premier match préparatoire avec Tomas Plekanec et Rene Bourque, a hâte de retrouver son synchronisme.

«J'ai eu une bonne chimie avec Martin St-Pierre et Erik Nystrom lors du match précédent. Je suis un compteur et je veux montrer que je peux marquer. Ils m'ont donné une belle chance au début du camp, mais les trios ont changé, puis il y a eu cette blessure. Sauf que les joueurs les plus méritants sont rappelés et j'entends me faire remarquer. Je veux être rappelé par le Canadien le plus rapidement possible.»

Voilà un jeune homme qu'il sera intéressant de suivre.