Si la LNH a appris quoi que ce soit des nombreux changements apportés à la suite du lock-out de 2004-05, c'est que le sport peut changer très rapidement.

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Alors, quand les directeurs généraux ont commencé à discuter de la prolongation, d'élargir l'éventail de jeux qu'on peut revoir sur vidéo et d'une foule d'autres sujets, il y a eu beaucoup de débats enflammés, mais pas beaucoup d'attrait pour des changements importants. Il y a une explication à cela.

«Depuis 2004, il y a eu beaucoup de changements apportés au sport, et il faut prendre garde de ne pas le modifier de façon trop importante, a déclaré le directeur général des Rangers de New York, Glen Sather. Nous avons fait pire dans certains cas, mais ça demeure tout un sport.»

Un sport qui bénéficierait de certaines améliorations, notamment en réduisant le nombre de matchs se terminant en tirs de barrage, et en tentant d'éviter les décisions incorrectes qui ont une incidence directe sur le résultat d'une partie.

C'est pourquoi quand les 30 DG du circuit Bettman ont tenu des réunions en trois petits groupes de 10 personnes, au premier jour de leur réunion annuelle, l'un de ces groupes a discuté de la façon de modifier la prolongation et un autre s'est penché sur l'augmentation possible des jeux admissibles à une révision vidéo et l'instauration d'un système de contestations des entraîneurs.

Les deux groupes ne semblaient pas très enclins à apporter des changements majeurs, comme la prolongation à trois contre trois ou de rendre admissibles à la reprise tous les jeux, à la façon de la NFL.

«Quand vous discutez d'un scénario, ça affecte toujours un autre aspect, a dit Jim Nill, des Stars de Dallas. Vous devez y aller prudemment.»

Ken Holland, des Red Wings de Detroit, était déçu qu'il n'y ait pas plus d'appui à une prolongation à trois contre trois ou de prolonger le jeu à quatre contre quatre.

«Si vous jouez plus longtemps en prolongation, cela signifie que vos meilleurs joueurs jouent plus longtemps, a noté George McPhee, des Capitals de Washington. Ils jouent suffisamment comme ça.»

D'avoir plus de matchs qui se sont terminés en fusillade (136) qu'en prolongation (100) cette saison - et de façon générale - est un problème auquel les directeurs généraux veulent trouver une solution. Mais ça ne se fera pas à pas de géants.

De changer de côté, comme en deuxième période, pour forcer de plus longs changements et ainsi provoquer plus d'erreurs et de descentes en surnombre a reçu un appui «plutôt massif» de la part des membres du groupe, selon Garth Snow, des Islanders de New York. On a aussi songé à refaire la glace après 60 minutes comme on le fait avant les tirs de barrage, mais on ne veut pas rallonger les matchs de façon importante.

D'ajouter une contestation de l'entraîneur afin d'admettre plus de jeux à la révision vidéo semble une bonne idée pour certains, dont Bryan Murray, des Sénateurs d'Ottawa. Mais il ajoute toutefois que «si les jeux importants sont admissibles à une reprise, nous n'avons pas besoin de la contestation de l'entraîneur».

Colin Campbell, vice-président exécutif et directeur des opérations hockey de la LNH, qui est en charge de ces réunions, a donné son appui à la révision vidéo des hors-jeux. Il sait que cela peut avoir une importance capitale.

«Que se passe-t-il si ça se passe dans un match décisif en séries? Vous allez en entendre parler longtemps, a-t-il dit. Ed Snider, le proprio des Flyers de Philadelphie, me parle encore du but marqué à la suite d'un hors-jeu dont il a été victime en 1980. Vous pouvez rire, mais ça le tracasse encore. Il est certain que ça lui a coûté une coupe Stanley.»

Malgré toutes les discussions, aucune décision n'a été prise lundi. Certaines propositions ont obtenu plus d'appui que d'autres, notamment les buts marqués du patin, qui pourraient être généralement acceptés.

«Nous avons beaucoup plus de latitude en termes de buts déviés qui sont acceptés présentement, a indiqué Craig MacTavish, des Oilers d'Edmonton. Une redirection intentionnelle est très difficile à détecter, alors nous estimons que nous devrions avoir une définition moins stricte et permettre plus de buts marqués de la sorte.»

Un autre groupe s'est penché sur l'obstruction envers les gardiens, qui pourrait faire l'objet d'une révision vidéo. Brian Burke, DG par intérim des Flames de Calgary, ne croit pas qu'il s'agisse d'un fléau dans le circuit, mais a déclaré que le groupe avait parlé de la possibilité d'installer un écran au banc des punitions afin que les officiels puissent mieux juger de la présence ou non d'obstruction.

Malgré toutes ces questions laissées sans réponse, les 30 DG doivent se réunir mardi afin de donner leurs recommandations et de voter sur d'éventuels changements. Mais s'il y en a, il y a fort à parier qu'ils ne seront pas importants.