« Le talent est là. C’est du bon hockey. C’est rapide. C’est physique. » Le Secret Dream Gap Tour, qui aura lieu ce week-end à Montréal, réunira plusieurs des meilleures joueuses d’Amérique du Nord. Ann-Sophie Bettez nous en donne un avant-goût.

Mis sur pied par l’Association des joueuses de hockey professionnelles (PWHPA), le showcase est passé par Truro, Toronto, Ottawa et Washington cette année. À Montréal, il portera le nom de Vitrine Quartexx. Et c’est au Centre 21.02 que ça se passera, samedi et dimanche.

« Les olympiennes ne sont pas là, mais quand tu regardes une année où les olympiennes jouent, il y a 23 joueuses au sein des équipes américaines et canadiennes, explique Bettez. Sur le bassin de 200 joueuses, c’est le reste qui va être là ce week-end. »

Du talent, donc. Divisé en quatre équipes : Bauer (Boston), Adidas (Minnesota), Banque Scotia (Calgary) et Harvey’s (Montréal).

Voilà longtemps – le temps d’une pandémie, plus précisément – qu’un tel évènement de hockey féminin n’avait pas eu lieu dans la métropole. Les joueuses de l’équipe Harvey’s, qui s’entraînent à raison de deux fois par semaine au Centre 21.02, sont impatientes d’enfin « donner du hockey féminin aux partisans de Montréal ».

« Quand on met des choses sur les réseaux sociaux, les gens veulent savoir quand on joue et nous disent qu’ils vont être là », soulève Bettez.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Ann-Sophie Bettez

Les gens nous suivent et c’est le fun de voir leur engouement. Ils veulent vraiment venir nous encourager, sont contents qu’il y ait du hockey à Montréal. Souvent, ce que je dis, c’est que ça vient d’eux, des partisans. Nous, on est contentes de jouer devant eux.

Ann-Sophie Bettez

Avant que la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) ne s’éteigne, en 2019, les Canadiennes de Montréal comptaient sur une importante présence partisane à leurs matchs. Bettez, alors une des meilleures joueuses du circuit, s’en souvient très bien.

« Même les filles des autres équipes nous disaient : “C’est malade, jouer à Montréal, vous avez de bons partisans, c’est le fun.” Ça, pour moi, ça démontre beaucoup que les partisans d’ici sont exceptionnels. »

Il y a fort à parier qu’il y aura, dans les gradins, de nombreuses jeunes hockeyeuses. « Pour les jeunes qui jouent atome, pee-wee en montant, ça leur donne un visuel de ce à quoi ça pourrait ressembler plus tard, de jouer devant des partisans à Montréal », avance Bettez.

« On est plus près que jamais »

On en parle depuis longtemps, encore plus depuis la victoire de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Pékin. Tout indique qu’elle arrivera bientôt, cette ligue professionnelle de hockey féminin. Enfin, diront plusieurs.

« On est plus près que jamais et j’ai vraiment bon espoir qu’il y a une ligue qui s’en vient plus rapidement que l’on pense », lance Ann-Sophie Bettez.

Avec le Centre 21.02, mené par Danièle Sauvageau, le hockey féminin est en bonnes mains à Montréal, fait valoir Bettez.

« Il y a beaucoup de soutien, dit-elle. Quand on regarde les installations et la structure en place à Montréal, on a un bon début, une bonne base. En plus de ça, on a de bons partisans. C’est la recette magique. »

Maintenant, il reste juste à avoir la ligue, l’équipe pro à Montréal, pour que le tout s’enclenche et que les autres provinces, régions ou États modèlent ce qu’on a ici. Parce que je pense que ça va vraiment bien fonctionner.

Ann-Sophie Bettez

Ann-Sophie Bettez ne sera probablement pas celle qui bénéficiera le plus de cette future ligue, étant donné qu’il lui reste moins de matchs à jouer qu’elle n’en a de joués, mais elle aura certainement contribué à la mettre sur pied à sa façon.

« Les filles qui sont au niveau midget, collégial ou universitaire et qui vont venir ce week-end, au moins, elles vont voir le niveau de compétitivité qu’il y a sur la glace, soutient-elle. Ça va peut-être leur donner espoir qu’elles ont une place pour jouer et qu’elles ne sont pas obligées d’aller chercher un travail à temps plein.

« C’est un peu le gros débat de se dire : il faut que tu travailles pour être capable de payer tes choses, mais il faut que tu travailles à temps plein. Tu es un peu limitée dans le temps. Si on veut être capables d’être au meilleur de nos performances, il faut avoir un côté rémunérateur. »