Le Canadien a annoncé lundi ne pas avoir soumis d’offre qualificative à trois de ses joueurs autonomes avec compensation. Parmi eux, on retrouve Rem Pitlick.

C’est donc dire que Pitlick deviendra joueur autonome sans compensation mercredi, et sera libre de s’entendre avec l’équipe de son choix.

L’Américain, réclamé au ballottage en janvier, a connu un passage productif à Montréal, inscrivant 9 buts et 17 aides en 46 matchs. Ses 26 points lui ont valu le 4e rang du Canadien à compter de son arrivée, le 12 janvier, jusqu’à la fin de la saison.

Le problème, et ça s’est vu ailleurs dans la LNH lundi, c’est que Pitlick avait droit à l’arbitrage salarial, si jamais il n’acceptait pas l’offre qualificative du Canadien. Sa production offensive aurait pu lui permettre de se montrer gourmand devant l’arbitre, et d’aller chercher possiblement un salaire plus élevé que ce qu’il pourrait obtenir sur le marché libre, du Canadien ou d’une autre équipe.

Ces audiences en arbitrage sont toujours fortement basées sur différents joueurs qui présentent des profils comparables.

L’agent de Pitlick aurait ainsi pu faire valoir que son client mérite une entente comme celle signée par Andreas Johnsson à l’été 2019. Cet attaquant suédois venait en effet de connaître une saison de 43 points (20 buts, 23 aides) en 73 matchs, des chiffres qui ressemblent au total de Pitlick avec le Canadien et le Wild du Minnesota la saison dernière (15-22-37 en 66 matchs).

Or, Johnsson a obtenu 13,6 millions de dollars sur 4 ans (moyenne de 3,4 millions par saison), et il serait étonnant qu’un joueur soumis deux fois au ballottage la saison dernière (par Nashville, puis le Minnesota) ait droit à une telle somme sur le marché des joueurs autonomes.

De son côté, le Canadien aurait pu trouver des joueurs comparables à moindre salaire, mais même si l’arbitre coupait la poire en deux entre les demandes des deux clans, le montant aurait assurément été plus élevé que la valeur réelle du joueur.

En accordant à Pitlick son autonomie complète, le Tricolore lui enlève donc ce recours à l’arbitrage et laissera à la main invisible d’Adam Smith le soin de déterminer la valeur du volubile attaquant.

Cependant, rien n’exclut qu’il s’entende tout de même avec le Canadien. Pitlick n’a jamais caché sa joie de jouer à Montréal et de travailler sous les ordres de Martin St-Louis. Cependant, il demeure un joueur avec ses carences, malgré sa production. Pendant sa moitié de saison à Montréal, seul Mike Hoffman (37,3 %) a fait pire que Pitlick (39 %) dans le ratio des chances de marquer quand il est sur la patinoire à 5 contre 5 (selon Natural Stat Trick).

Pitlick n’a pas été la seule victime d’équipes craintives d’une audience devant l’arbitre. Les Ducks d’Anaheim, entre autres, ont laissé filer Sonny Milano, un attaquant qui a amassé 34 points (14 buts, 20 aides) en 66 matchs la saison dernière.

Fini pour Clague

Deux autres joueurs n’ont pas reçu d’offre qualificative du Canadien et deviendront libres mercredi. Il s’agit des défenseurs Kale Clague et Josh Brook.

Dans le cas de Clague, la décision n’a aucun lien avec sa présence au sein d’Équipe Canada junior 2018, empêtrée dans un scandale, selon les informations du collègue Simon-Olivier Lorange. Il s’agit simplement d’une décision de hockey pour un défenseur qui n’a jamais trouvé sa place avec le Canadien.

Quant à Brook, sa carrière professionnelle n’a toujours pas pris la tournure escomptée quand le Tricolore l’a repêché au 2e tour en 2017. Ralenti par les blessures, Brook n’a jamais pu s’établir comme un pilier du Rocket de Laval.

Cinq joueurs ont reçu des offres qualificatives. Il s’agit des attaquants Kirby Dach, Nate Schnarr et Joël Teasdale et des gardiens Samuel Montembeault et Cayden Primeau.

Le simple fait de déposer une offre permet aux équipes de garder les droits exclusifs sur ces joueurs, même s’ils n’ont pas signé une nouvelle entente.