(Québec) « Je l’ai admiré toute ma vie. » « Il a un don. » « Il est tellement intelligent. » « C’est vraiment un exemple pour tous les jeunes. »

Ces quatre phrases sont sorties de la bouche de quatre joueurs différents, mardi soir, dans les coulisses du Centre Vidéotron, à Québec. Toutes décrivaient la même personne : Patrice Bergeron.

Un peu plus de 24 heures plus tôt, l’attaquant québécois avait officialisé son retour avec les Bruins de Boston pour une 19saison. Il s’est entendu sur les termes d’un contrat d’une saison à 5 millions, un salaire considérablement en deçà de ce qu’un joueur de sa trempe aurait pu demander.

Bergeron a toujours été très clair : dans le cas d’un retour, c’est à Boston qu’il jouerait, coûte que coûte. En fait de loyauté, difficile de trouver mieux…

« Patrice a goûté aux deux générations : la vieille et la nouvelle. Ce qu’il a fait, j’espère que d’autres joueurs vont faire la même chose éventuellement », a dit Simon Gagné, coorganisateur, avec Bergeron, de l’évènement Pro-Am Gagné-Bergeron.

« Ça démontre la personne qu’il est et le leadership qu’il a, a-t-il continué. C’est un capitaine qui veut gagner encore à Boston. Faire ça donne la possibilité à son organisation de peut-être aller chercher quelques éléments manquants aux Bruins pour aller loin dans les séries. »

Une inspiration

Outre qu’il demeure un des meilleurs joueurs de centre – ou joueur tout court – de la Ligue nationale, le natif de L’Ancienne-Lorette sert de modèle à bien des jeunes hockeyeurs. Par « jeune », on entend 5 à 25 ans.

Quand j’ai vu qu’il avait resigné pour une 19saison, le fan en moi était un peu content de le revoir sur la glace.

Pierre-Luc Dubois

« Il a signé pour une saison, mais ça reste encore le joueur le plus difficile à affronter de la Ligue nationale, a poursuivi l’attaquant. Je suis vraiment content de voir ça en tant que compétiteur. »

Dubois se souvient avoir affronté Bergeron au deuxième tour des séries éliminatoires de 2019. Boston avait eu le dessus en six matchs. « Un bon défi » duquel Dubois a grandement appris, s’est-il souvenu, avant d’y aller d’une série d’éloges à l’endroit du capitaine des Bruins.

« Il est tellement intelligent sur une glace. Il sait où aller, quand y aller. Il est toujours au bon endroit. […] Il est une coche devant tout le monde. Il sait où moi je vais aller avant même que moi j’y aille. Des joueurs comme ça, ce sont des joueurs spéciaux. »

Même son de cloche du côté de Phillip Danault, Jack Eichel et Alexis Lafrenière. Aucun n’a eu à se faire prier pour vanter son homologue. Tous ont souligné sa force mentale, son dévouement et, naturellement, son talent.

« Pat est tellement impressionnant ! s’est exclamé Danault. Je m’entraîne un peu avec lui l’été. Il est sur la coche, que ce soit hors glace ou sur glace. Il fait tous les détails. »

C’est tout un modèle pour les jeunes joueurs, mais aussi pour les plus vieux. Je suis surpris qu’il joue encore, mais il est tellement fort.

Phillip Danault

« Je m’inspire de lui, a-t-il poursuivi. Sa game dans les deux sens de la patinoire est impeccable et je pense que c’est avec des joueurs comme ça que tu peux gagner. »

Jack Eichel, considéré comme un des jeunes joueurs de centre les plus talentueux du circuit Bettman, a grandi en regardant Bergeron à l’œuvre. « Je l’ai admiré toute ma vie », a laissé tomber l’Américain de 25 ans, de passage au Québec pour l’évènement.

« Quand j’ai vu qu’il signait, je me suis dit : merde, je vais encore devoir jouer contre lui ! Mais maintenant, c’est juste deux fois [par année], pas comme à Buffalo. »

La ligue est meilleure avec lui, je suis vraiment content qu’il continue à jouer.

Jack Eichel

« Je me sens encore jeune »

Bergeron est bien au fait que la plupart des joueurs qu’il affronte aujourd’hui ont grandi en le regardant jouer.

« L’an dernier, au camp d’entraînement, notre choix de première ronde était un [joueur né en] 2003. J’ai été repêché en 2003… », a-t-il d’ailleurs rappelé en souriant.

« C’est sûr que, dans ce temps-là, ça frappe un petit peu, comme on dit. Ça me va. Je me sens encore jeune, malgré le fait que beaucoup de jeunes sont dans l’équipe. »

Personne ne sait combien de temps Bergeron sera encore là pour inspirer les joueurs qu’il côtoie, ceux qu’il affronte et ceux qui le regardent. Si on ne se fie qu’au rythme auquel il a produit la saison dernière, on pourrait croire qu’il sera au poste pour encore quelques saisons.

Comme le dit bien Phillip Danault : « Il pourrait être fort jusqu’à 45 ans et plus, mais un moment donné, ça va dépendre de la façon dont son corps réagit. »