(Arlington, Virginie) L’hiver dernier, Mavrik Bourque avait enfin gagné son pari, celui de représenter le Canada au Championnat du monde junior. Quelques jours plus tard, des éclosions de COVID-19 entraînaient l’annulation du tournoi.

L’été venu, une nouvelle invitation lui a été lancée en vue de la reprise du tournoi en août. Cette fois, il a décidé de décliner l’offre.

A-t-il ressenti un petit pincement en voyant la formation canadienne remporter la médaille d’or ? « Non, pas vraiment », répond-il, le plus franchement du monde.

Croisé à la Vitrine des recrues de la LNH plus tôt cette semaine, Bourque semblait résolument gonflé à bloc. S’il a décidé de faire l’impasse sur le Mondial junior, c’était pour se donner la chance de poursuivre son entraînement estival, les yeux rivés sur son objectif du moment : percer la formation des Stars de Dallas, équipe qui l’a repêché au premier tour (30e au total) en 2020.

« C’était pour mon bien, plaide-t-il en entrevue. Je voulais voir à long terme et connaître une bonne première saison professionnelle, peu importe où je vais être. »

« Pour [s]on bien », cela signifiait surtout profiter d’une pause suffisante entre la fin de la dernière saison et le début de la suivante. Avec les Cataractes de Shawinigan, Bourque a remporté la Coupe du Président – et, sur une base individuelle, le trophée Guy-Lafleur, remis au joueur par excellence des séries éliminatoires. Avec les Cats, il a ensuite atteint la demi-finale de la Coupe Memorial, si bien qu’il était encore sur la glace à la fin du mois de juin.

En outre, sa campagne 2021-2022 a été réduite à seulement 31 matchs en raison de diverses blessures, désormais totalement guéries, assure-t-il. « Tout est réglé, je suis prêt. » Depuis quelques semaines, il s’entraîne à l’Université Laval, à Québec, en compagnie notamment de joueurs établis comme Thomas Chabot et David Savard.

« Peu importe où [il va] être » renvoie plutôt à une question : sera-ce à Dallas, dans la LNH, ou en banlieue d’Austin, dans la Ligue américaine ? Rien n’est joué, et les deux options semblent possibles.

« Leur forcer la main »

Au sein d’une organisation dont les vedettes comme Tyler Seguin et Jamie Benn vieillissent et traînent des antécédents chargés de blessures, Bourque est vu comme l’un des principaux espoirs en attaque. Il n’est donc pas utopique de penser qu’il pourra décrocher un poste dans la LNH dès cet automne. La direction du club n’a pas encore fait le point avec le petit attaquant sur ses plans à court terme à son égard.

Réaliste, il sait bien qu’un détour par la Ligue américaine est plus probable. Il sait aussi, notamment pour en avoir discuté avec Jakob Pelletier, qui est passé par là dans le système des Flames de Calgary, qu’une année entière dans les mineures n’est pas la fin du monde.

Il avait d’ailleurs eu un avant-goût de ce calibre de jeu, à la fin de la saison 2020-2021, alors qu’il avait disputé six matchs avec les Stars du Texas, récoltant cinq points.

Or, « le but, c’est de jouer en haut », soutient-il. Et de conclure : « Je veux leur forcer la main. »

Quand on connaît la fougue que Mavrik Bourque déploie sur la glace, on s’imagine bien qu’il ne lance pas cette déclaration à la légère.