Après avoir joué à peine six minutes à son premier match, jeudi, dont un peu plus d’une minute en troisième période, Shane Wright a été rayé de la formation par son entraîneur du Kraken de Seattle, Dave Hakstol, vendredi.

Le Kraken affrontait les Kings, un club robuste, qui laisse très peu d’espace en zone neutre, une trappe dont il est très difficile à se défaire et la rencontre était disputée à Los Angeles par surcroît.

On a donc choisi un joueur plus vieux, plus costaud, Morgan Geekie, 6 pieds 3 pouces et 200 livres, plus efficace en échec-avant, pour affronter une formation comme les Kings. La stratégie a payé, puisque le Kraken l’a emporté 4-1. « Dans les matchs serrés, il faut se rendre et jouer dans les espaces restreints », a déclaré Hakstol après la rencontre.

Le retrait de Shane Wright de la formation n’enlève rien à son potentiel. Mais il rappelle à quel point la réalité de la LNH est difficile pour un jeune homme de 18 ans.

Wright est le seul de la cuvée 2022, avec Juraj Slafkovsky, à avoir entamé la saison dans la Ligue nationale. Et d’ici quelques semaines, l’ailier du Canadien repêché au premier rang pourrait bien être le seul. Il faudra le garder en tête lorsqu’il sera six ou sept matchs sans marquer.

Le phénomène n’est pas inhabituel. L’an dernier, un seul joueur, Cole Sillinger, repêché au 12rang, a passé l’hiver dans la LNH. Il a offert une production modeste de 31 points. Ils étaient trois de la cuvée 2020, trois de la cuvée 2019 et quatre de celle de 2018.

Depuis le repêchage de 2017, un seul joueur, Nico Hischier, a atteint la marque des 50 points à sa première saison et un autre, Brady Tkachuk, a obtenu au moins 45 points. Tim Stützle en aurait peut-être fait autant, n’eût été une blessure.

Dans la majorité des cas, ces joueurs de première année ont dû se contenter d’une trentaine de points, sinon moins.

Depuis des années, des spécialistes exhortent la LNH à faire passer l’âge d’admissibilité au repêchage à 19 ans. À la lumière des résultats des dernières années, l’idée ne serait pas bête, mais il faudrait convaincre l’Association des joueurs de renoncer à une année de contrat pour certains de ses jeunes membres. Pourquoi alors ne pas créer une clause exceptionnelle pour des joueurs hors norme ?

Les plus récents repêchages nous rappellent qu’il faut éviter de choisir un joueur en fonction des besoins de l’organisation à certaines positions.

À compter du moment où un jeune joueur a acquis l’élan nécessaire pour avoir un impact sur une équipe, le portrait de l’organisation peut avoir changé complètement.

À la fin de la saison 2018, Jonathan Drouin, Phillip Danault, Jacob de la Rose et Byron Froese constituaient les quatre centres du CH. Avec Ryan Poehling dans la NCAA et Michael McCarron dans la Ligue américaine.

À peine quatre ans plus tard, au moment où la carrière de Jesperi Kotkaniemi semble sur le point de décoller véritablement, désormais au centre du deuxième trio des Hurricanes de la Caroline, il n’en reste plus un de ce groupe de six, du moins au centre, et même Kotkaniemi a changé de camp !

Montréal en compte désormais en surabondance et doit même faire jouer Sean Monahan à l’aile avec la présence de Nick Suzuki, Kirby Dach, Christian Dvorak et Jake Evans.

Il ne faut pas conclure pour autant que la décision de 2018 était mauvaise. Si les Hurricanes n’avaient pas soumis une offre qualificative à Kotkaniemi, celui-ci serait peut-être le deuxième centre derrière Suzuki, et Alexander Romanov un pilier du côté gauche de la défense avec Kaiden Guhle devant, ou derrière lui.

Christian Dvorak n’y serait pas, puisqu’on l’a obtenu avec le choix de première ronde acquis des Hurricanes, mais il y aurait Monahan.

Ceci étant dit, la nouvelle administration a évité ce piège en juillet. Elle a repêché le meilleur joueur disponible à ses yeux, Slafkovsky, au détriment de Logan Cooley et Wright, même si l’équipe semblait avoir des besoins au centre.

2022

Juraj Slafkovsky (1er)

Shane Wright (4e)

2021 (1)

Cole Sillinger (12e)

80 matchs, 16 buts, 31 points.

2020 (3)

Alexis Lafrenière (1er)

56 matchs, 12 buts, 21 points. 31 points sur une saison complète.

Tim Stützle (3e)

53 matchs, 12 buts, 29 points. 45 points sur une saison de 82 matchs

Jamie Drysdale (6e)

24 matchs, 3 buts, 8 points. (14 matchs dans la AHL)
27 points sur une saison complète.

2019 (3)

Jack Hughes (1er)

61 matchs, 7 buts, 21 points. 28 points sur une saison complète.

Kaapo Kakko (2e)

66 matchs, 10 buts, 23 points. 29 points sur une saison complète.

Kirby Dach (3e)

64 matchs, 8 buts, 23 points. 29 points sur une saison complète.

2018 (4)

Rasmus Dahlin (1er)

82 matchs, 9 buts, 44 points.

Andrei Svechnikov (2e)

82 matchs, 20 buts, 37 points.

Jesperi Kotkaniemi (3e)

79 matchs, 11 buts, 34 points.

Brady Tkachuk (4e)

71 matchs, 22 buts, 45 points.

2017 (2)

Nico Hischier (1er)

82 matchs, 20 buts, 52 points.

Nolan Patrick (2e)

73 matchs, 13 buts, 30 points.

Filip Mesar s’accroche !

Le choix de fin de première ronde du Canadien en 2022 disputera donc le match d’ouverture du Rocket de Laval, vendredi soir. L’entraîneur Jean-François Houle veut un échantillon plus grand avant de décider si le jeune homme restera dans la Ligue américaine ou si on le cédera aux rangs juniors. Pour un garçon de 18 ans repêché au 26rang, c’est déjà un exploit.

Il y aura plusieurs jeunes à observer lors de ce premier match. Rafaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen joueront au sein du premier trio avec le centre Mitchell Stephens. Xavier Simoneau a obtenu une place à l’aile gauche du troisième trio. Jan Mysak sera au centre de Mesar et Lucas Condotta.

Les jeunes poussent des vétérans comme Nate Schnarr, Peter Abbandonato et Joël Teasdale vers la tribune de la presse.

En défense, Otto Leskinen devrait jouer avec Justin Barron au sein de la première paire, Mattias Norlinder sur la deuxième avec Tory Dello.

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