Le Canadien revient de deux victoires de suite signées sous le signe de l’émotion, et maintenant, le plus gros des défis se profile à l’horizon : refaire la même chose ce samedi soir, puis lors du match d’après, puis lors du match suivant. Et ainsi de suite.

Bien sûr, mis à part Freddie Mercury jadis, personne ne peut carburer à l’émotion soir après soir. Il y a toujours, inévitablement, des passages à vide, des soirs plus tranquilles, des matchs à Winnipeg, par exemple. Le Canadien de lundi soir et de jeudi soir ne sera pas forcément le Canadien de ce samedi soir au Centre Bell, au moment de la visite des Stars de Dallas.

Martin St-Louis est bien au fait de tout ça.

« Il y a 82 matchs et des fois, t’as une baisse d’énergie », a répondu l’entraîneur montréalais vendredi matin au Centre Bell.

Des fois, tu te perds dans le calendrier un peu. Quand tu vois ça comme entraîneur, c’est peut-être ta job de les inspirer un peu, mais c’est pas quelque chose que l’entraîneur doit faire pendant 40 matchs… C’est aussi la responsabilité des joueurs d’apporter la pelle et les bottes, et d’aller au travail.

Martin St-Louis

Selon Martin St-Louis, aussi, il serait illusoire de croire que chaque avant-match doit mener à une envolée oratoire enflammée de la part du coach alors que ses hommes sont en train de lacer leurs patins.

Ça fonctionne à Hollywood, ça fonctionne un peu moins dans la réalité.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

« Je ne suis pas surpris [par ce début de saison], a expliqué l’entraîneur-chef Martin St-Louis. On avait une fiche de 0-8, mais de la manière dont on jouait, c’était rassurant à mes yeux. »

« L’entraîneur ne va pas arriver avant chaque match pour faire un discours comme dans Rocky IV… c’est pas de même que ça marche. De temps en temps, il faut que tu inspires tes joueurs, mais c’est une décision de groupe. Ça arrive organiquement, mais si t’essaies d’inspirer les gars chaque fois, ça perd de son effet. »

En attendant, il y a de l’effet, amplement, dans ce début de saison du Canadien. Avec une fiche de 3-2 après 5 matchs, le club montréalais est certes à classer dans la catégorie des surprises, encore plus après un calendrier préparatoire désastreux, où l’équipe n’avait pas pu remporter un seul match en huit sorties.

« Je ne suis pas surpris [par ce début de saison], a expliqué St-Louis. On avait une fiche de 0-8, mais de la manière dont on jouait, c’était rassurant à mes yeux. Parce qu’on jouait rarement avec une meilleure formation que l’autre équipe. On avait beaucoup de jeunes avec nous, et on travaillait à inculquer des nouveaux principes.

« Les résultats obtenus en calendrier préparatoire, nous, on ne s’en préoccupait pas. Alors, ça ne me surprend pas qu’on ait un bon début de saison. Parce qu’on avait réussi à bien se préparer durant le camp, si on oublie les résultats des matchs. »

Le Canadien devra aussi se préparer aux imprévus, comme vendredi ; l’entraînement prévu au Centre Bell a dû être annulé en raison d’une rupture de canalisation dans le secteur. Ce qui n’a pas trop semblé ébranler Martin St-Louis, de toute manière. Son club gagne, ses jeunes jouent au-delà des espérances, et par ici, tout le monde est de bonne humeur.

Que demander de plus ?

« C’est le fun à voir, a-t-il admis. C’est quelque chose que tu bâtis, quelque chose qui se fait de manière organique, que tu ne peux pas provoquer. Nos jeunes ont une mentalité de meute, et ça ne me surprend pas. Les gars sont contents l’un pour l’autre. »

Le temps de la photo d’équipe

C’était jour de photo d’équipe de début de saison, en ce vendredi matin au Centre Bell. Tout le monde y était, y compris Paul Byron, mais pas Carey Price. Fait à noter : France Margaret Bélanger, présidente sports et divertissement du club, était du groupe. C’est la première fois de l’histoire du Canadien qu’une femme membre du comité exécutif fait partie de la photo d’équipe officielle.

De bons mots pour Harris

Tout le monde parle de Kaiden Guhle en ce début de saison magique, mais selon Martin St-Louis, il y a un autre jeune défenseur qui s’en tire assez bien lui aussi : Jordan Harris. « Il joue très bien, a noté le pilote montréalais. Il se défend aussi bien avec ses pieds qu’avec son bâton. Il est capable de jouer physique aussi, et c’est rare qu’il n’est pas en bonne position. On parle peut-être moins de Jordan, mais il fait son travail. »