Bonne nouvelle pour le Canadien : Joel Edmundson est manifestement tout près d’un retour au jeu.

Embêté par une blessure au dos qui l’a privé de tout le camp d’entraînement et des sept rencontres du Tricolore cette saison, le vétéran de 29 ans s’est envolé mercredi après-midi en compagnie de son équipe en direction de Buffalo, premier arrêt d’un voyage de huit jours qui se poursuivra à St. Louis, au Minnesota et à Winnipeg.

Vêtu d’un chandail l’excluant de contacts sur la glace, Edmundson a pris part à deux entraînements complets cette semaine. Mercredi matin, son collègue Corey Schueneman a été cédé au Rocket de Laval, dans la Ligue américaine. Comme il est inhabituel qu’un club voyage avec seulement six défenseurs en santé, on présume que le Manitobain sera rapidement à la disposition de ses entraîneurs pour sauter dans la mêlée.

Il ne fait aucun doute que dès l’instant où il sera prêt à jouer, Edmundson sera inséré dans la formation. La défense montréalaise a jusqu’ici tenu le coup, mais la présence de quatre recrues en situation de match a déjà commencé à montrer ses limites.

Edmundson « paraît très bien sur la patinoire ; je suis sûr qu’il est prêt et fébrile de jouer », a estimé Kaiden Guhle après l’entraînement, mercredi. « Il apportera beaucoup de calme et de confiance à notre jeune groupe. Chaque fois qu’on peut avoir de l’aide, on la prend. C’est emballant de le voir revenir. »

On se demandera donc qui la présence de Joel Edmundson enverra dans les gradins. L’exercice peut sembler surprenant, sachant que cette unité défensive n’est pas une force du circuit, mais quelques éléments méritent qu’on s’y attarde.

David Savard peut dormir en paix. Stéphane Robidas, entraîneur des défenseurs du Tricolore, a salué mercredi sa « présence rassurante ».

Malgré leur jeune âge, Kaiden Guhle et Jordan Harris seront eux aussi fort probablement épargnés. Guhle joue systématiquement plus de 20 minutes par match et, avec Savard, il affronte les meilleurs trios adverses. Harris, lui, se démarque de plus en plus par sa fiabilité défensive. « Il prive l’adversaire de temps et d’espace », a analysé Robidas.

L’Américain a hérité de 25 minutes de jeu mardi soir dernier, après que Guhle eut été forcé de quitter le match en raison d’une blessure à l’oreille.

« Je me sentais préparé, a dit Harris. Tu dois être prêt à toutes les éventualités. »

Restent donc Johnathan Kovacevic, Arber Xhekaj et Chris Wideman. Des arguments existent pour et contre chacun d’eux. Parlons-en.

Kovacevic : pour

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Johnathan Kovacevic

« Il est bon défensivement, c’est un gros bonhomme ; il a un bon bâton, joue en désavantage numérique et bloque des lancers. C’est une belle addition. » Robidas n’avait que de bons mots au sujet de celui qui s’est joint au Canadien à la toute fin du camp d’entraînement. Avec Harris, il affronte généralement le deuxième trio adverse, une charge considérable pour un duo aussi vert. Il est par ailleurs droitier.

Kovacevic : contre

Il est maladroit. Sur le but gagnant du Wild du Minnesota, mardi, il n’a fait le poids ni contre Ryan Hartman ni contre Frédérick Gaudreau. La liste des compliments de Robidas pourrait également aussi s’appliquer intégralement au profil d’Edmundson.

Xhekaj : pour

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Arber Xhekaj

Incontestable surprise du camp d’entraînement. La robustesse qu’il apporte est inégalée en défense, possiblement dans toute l’équipe. Robidas, comme d’autres avant lui, a vanté la fluidité de son coup de patin pour un joueur de son gabarit.

Xhekaj : contre

Son inexpérience plus manifeste que chez Harris et Guhle. Au cours des deux derniers matchs, son indiscipline l’a trahi.

Wideman : pour

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Chris Wideman

C’est, littéralement, la seule option viable du club en avantage numérique. Défenseur offensif pur, il est employé sur la première vague. Robidas aime aussi voir ce vétéran sur le duo de Xhekaj à forces égales. Et c’est un droitier.

Wideman : contre

Tout le reste. Malgré ses qualités humaines, Wideman peinerait à percer un top 6 ailleurs dans la LNH. Il dispute à peine 14 minutes par rencontre à cinq contre cinq.

En fait, si le choix ne se faisait qu’au mérite, c’est probablement Wideman qui écoperait. Contre le Wild, il a été particulièrement malmené. Et sa performance en avantage numérique n’est pas inspirante, à l’image de celle de ses coéquipiers d’ailleurs.

Retirer Kovacevic ou lui de la formation impliquerait toutefois d’envoyer un gaucher sur le flanc droit, une option dont ne raffolent pas tous les entraîneurs. Harris et Guhle ont tous deux joué du côté inverse pendant le camp des recrues ou le camp d’entraînement. Harris l’a aussi fait, dans le passé, à l’Université Northeastern et au Mondial junior. « C’est quelque chose que je pratique. Et je veux aider l’équipe de toutes les manières possibles. Je peux aussi devenir gardien, s’ils veulent ! », s’est-il esclaffé.

Changer les défenseurs de côté n’est pas tabou pour Robidas. Lui-même droitier, il a dû jouer à gauche dans trois équipes différentes pendant sa carrière sur la glace.

De toute façon, a-t-il rappelé, c’est à Martin St-Louis que reviendra la décision de trancher. Et on sait bien que l’entraîneur-chef ne craint pas les expériences hors norme.

C’est peut-être bien ce qu’il fera une nouvelle fois pour régler son problème. Un heureux problème, tout de même.

En bref

Nicolas Beaudin acquis des Hawks

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Nicolas Beaudin

Le Canadien a acquis le défenseur québécois Nicolas Beaudin des Blachkawks de Chicago en retour de l’attaquant Cam Hillis. Les deux clubs s’échangent ainsi deux joueurs qui n’avaient plus de place dans leur organisation. Beaudin, un choix de premier tour en 2018 (27e au total), a vu son étoile pâlir d’année en année. À sa quatrième saison dans les rangs professionnels, il n’a encore disputé que 22 rencontres dans la LNH. Au terme du camp d’entraînement des Hawks, il a été soumis au ballottage, mais n’a pas été réclamé. Hillis, pour sa part, écoule la troisième et dernière année de son contrat d’entrée. Il semble toutefois bien loin de la grande ligue, lui qui a été cédé aux Lions de Trois-Rivières, dans l’ECHL, pour la deuxième année consécutive. Choix de troisième tour, aussi en 2018, il n’a disputé qu’un match avec le Canadien, principalement en raison du manque d’effectifs de l’organisation au plus fort de la pandémie de COVID-19.

Plus de peur que de mal pour Guhle

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Kaiden Guhle

Les points de suture qui décorent l’oreille gauche de Kaiden Guhle ne constituent pas le plus ragoûtant des spectacles, mais ils n’empêcheront pas le défenseur de disputer le prochain match. Le jeune homme a été atteint par une rondelle pendant l’affrontement de mardi contre le Wild du Minnesota et a dû quitter prématurément la rencontre pour recevoir les premiers soins. Son oreille interne n’a toutefois pas été touchée, assure-t-il.

Armia et Slafkovsky patientent

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Joel Armia

Même s’ils accompagnent leur équipe sur la route, on ne sait pas si Joel Armia et Juraj Slafkovsky joueront bientôt. Armia a subi une blessure au « haut du corps » pendant un match préparatoire et poursuit encore sa rééducation. Slafkovsky a lui aussi été atteint au « haut du corps », il y a une semaine. Il s’est entraîné pour la première fois mercredi, avec un chandail lui permettant de donner et de recevoir des contacts. Après l’entraînement, le club a toutefois indiqué qu’il n’avait toujours pas reçu le feu vert des médecins pour jouer.