Repêchés ensemble, retraités ensemble, intronisés ensemble. Les jumeaux Sedin auront connu des parcours à peu près identiques, jusqu’à leur entrée au Temple de la renommée du hockey.

Quatre ans après leur retraite, Henrik et Daniel Sedin recevront lundi soir prochain l’honneur ultime décerné aux grands joueurs de hockey de ce monde. Les Suédois ont rencontré les médias virtuellement, mercredi après-midi. Avec le calme qui les caractérise, ils se sont dits heureux et honorés, quoique nerveux de se retrouver sous les projecteurs.

« Nous ne nous sommes jamais considérés comme des membres du Temple de la renommée, a dit Daniel. Dès le premier jour, nous ne voulions que devenir de meilleurs joueurs. […] C’est surréel depuis que nous avons reçu l’appel. »

« Ce sera un grand soir, lundi. Nous n’aimons pas être sous les projecteurs, mais il faut accepter d’y être pour quelques minutes. Ce seront de beaux projecteurs », a pour sa part affirmé Henrik.

Les frangins n’ont jamais été friands d’attention. Ils devront néanmoins monter sur scène afin de prononcer un discours, comme le veut la tradition.

« C’est la chose qui nous rend un peu plus nerveux, a admis Daniel. Mais nous essayons d’en profiter. Nous voulons remercier toutes les personnes qui nous ont accompagnés toutes ces années. C’est une belle occasion de le faire.

« Nous avons nos propres discours, mais nous voulons aussi nous assurer que nous ne dirons pas la même chose, a-t-il ajouté. Nous voulons remercier les bonnes personnes. De ce côté, il faudra nous séparer le travail. »

Entre frères

Choisis aux deuxième et troisième rangs du repêchage de la Ligue nationale en 1999, Daniel et Henrik Sedin ont passé la totalité de leur carrière de 17 saisons avec les Canucks de Vancouver. Vivement critiqués à leurs premières années, les jumeaux ont finalement connu une remarquable carrière. Ils ont formé l’un des meilleurs duos de la LNH pendant plusieurs années.

« Nous ressentions la pression, c’est sûr, a reconnu Henrik. Certains jours, c’était difficile d’aller à la patinoire, mais il y a des gens qui croyaient en nous dans ce vestiaire et au sein de l’administration. Ça voulait dire beaucoup pour nous. Il y a eu bien des soirs où nous ne connaissions pas nos meilleurs matchs. Ç’aurait été facile de nous blâmer, mais [ces gens] se sont tenus debout pour nous, nous ont soutenus. »

Ensemble, les deux attaquants ont traversé des hauts et des bas. Mais jamais ils n’ont souhaité quitter Vancouver, ont-ils assuré. « Nous savions que si nous n’offrions pas de meilleures performances, il était possible que nous soyons échangés. Nous y allions une journée à la fois, une année à la fois, a expliqué Henrik. Nous voulions seulement prouver à tous et à nous-mêmes que nous nous améliorions. »

Fort de ses 112 points, Henrik Sedin a remporté le trophée Art-Ross au terme de la saison 2009-2010, en plus du trophée Hart. La saison suivante, c’était au tour de Daniel de mettre la main sur le Art-Ross grâce à ses 104 points.

En 1330 matchs dans le circuit Bettman, Henrik a enregistré 1070 points, tandis que Daniel en a récolté 1041 en 1306 rencontres.

À travers toutes ces années, les frères pouvaient compter l’un sur l’autre. Et c’est sans doute ce qui a été leur plus grande force.

« Chacun de nous savait en tout temps que l’autre vivait exactement la même chose, a soutenu Daniel. Avoir quelqu’un à qui parler quotidiennement des problèmes ou des belles choses que l’on vit, c’est un avantage énorme pour tout le monde. Que ce soit un frère, évidemment, ça rend la situation plus facile. »

« Beaucoup de choses se sont passées exactement comme il fallait, a quant à lui reconnu Henrik. Nous avons eu la chance de jouer dans la même équipe et nous voulions en profiter le plus possible. C’est ce dont nous sommes le plus fiers. Si nous n’avions pas persévéré et travaillé fort, certaines choses auraient pu arriver en cours de route. »