(Dallas) Ce jeudi féerique a commencé en force, aux petites heures en plus : l’ami et collègue Jonathan Bernier, du Journal de Montréal, qui part au vent devant moi, les quatre fers en l’air, après avoir glissé sur l’un des trottoirs couverts de neige et de glace à Denver.

On pardonnera à Jonathan ce soudain engouement pour le ballet classique, d’autant plus que nous avions tous dormi deux bonnes heures, avec un réveil qui avait été programmé pour 5 h du mat’. On aurait bien aimé voir les Rocheuses une dernière fois avant de partir, mais on avait du mal à voir à deux mètres devant soi, alors ce bout-là sera pour une prochaine fois.

Pas pour rien que le Canadien avait choisi de dormir à Denver après la défaite de mercredi soir face à l’Avalanche : il faisait frette, comme diraient les gars de Loco Locass, et les conditions n’étaient pas propices à un vol de fin de soirée (d’ailleurs, je vous conterai un jour la fois où on est partis dans l’avion du CH en pleine tempête de Pittsburgh, la seule fois de ma vie où j’ai cru revivre le Titanic, mais dans les airs).

Une fois arrivé à l’aéroport de Denver, la file d’attente à la sécurité devait bien faire trois kilomètres de long, et il a fallu ajouter une autre heure de retard pour le déglaçage de l’avion. Heureusement, la chaleur du Texas nous attendait à l’autre bout…

PHOTO LM OTERO, ASSOCIATED PRESS

Voyageurs à l'aéroport de Dallas

Mais ce n’est pas exactement ce qui s’est passé. Il n’y a pas eu de chaleur, parce qu’au moment d’écrire ceci, il fait - 17 à Dallas avec les vents.

J’ai bien dû venir à Dallas au moins 50 fois dans ma vie, je n’ai jamais rien vu de tel. Le vent arrache tout, et les gens ont du mal à tenir debout dans les rues.

« Je me demande où vont aller les sans-abri, ils ne sont pas habitués à ça », a lancé à voix haute notre chauffeur Uber, une excellente question à laquelle personne n’avait de réponse.

Le Canadien devait s’entraîner ici jeudi en après-midi, et ç’a été annulé. Le Canadien doit affronter les Stars ici ce vendredi soir, mais ce match aura-t-il même lieu ? On peut déjà prédire des centaines et des centaines de sièges vides si le match est présenté comme prévu. Ils ne sont pas habitués à ça par ici, à part peut-être la fois où les Cowboys ont joué dans la neige en plein Thanksgiving, en 1993.

PHOTO GLENN JAMES, LA PRESSE

Les Cowboys de Dallas et les Dolphins de Miami se sont affrontés sur le sol gelé du Texas stadium, le 25  novembre 1993.

Les Cowboys ont maintenant un nouveau stade, et ils ont d’ailleurs eu la bonne idée, eux, d’aller y mettre un toit dessus. Fallait y penser.