Daniel Brière ne retient que du positif de ses expériences avec Hockey Canada. Il a participé deux fois au Championnat du monde sénior, une fois au Mondial junior, et même une fois à une certaine Copa Mexico, un tournoi des moins de 18 ans qui est depuis devenu la Coupe Hlinka-Gretzky. Quatre tournois, quatre médailles d’or.

Sauf que Hockey Canada, à l’époque, avait une réputation enviable. Aujourd’hui, c’est une organisation qui fait trop souvent les manchettes pour les mauvaises raisons.

Brière en est bien conscient et c’est pourquoi, quand son bon ami Shane Doan l’a appelé pour obtenir de l’aide, il a accepté.

« J’ai toujours voulu m’impliquer avec Hockey Canada, parce que j’ai toujours vécu de belles expériences, note-t-il, au bout du fil.

« Mais je sais aussi qu’ils ont laissé tomber beaucoup de gens. Ils sont en transition en ce moment. Si je peux aider à les ramener sur la bonne voie, je suis heureux de donner un coup de main. »

La Coupe Spengler à Davos

Pour la première fois de sa carrière de dirigeant, Brière s’impliquera au sein du programme national. Ce sera dans un rôle mineur, en tant qu’adjoint à Doan (le directeur général) pour la Coupe Spengler, un tournoi annuel bientôt centenaire, qui s’amorce lundi, et qui vient avec l’obligation de passer le temps des Fêtes à Davos. De la véritable torture.

Comme joueur, à son grand regret, il n’y a jamais participé, même s’il a joué en Suisse en 2004-2005. Cette année-là, seuls les joueurs établis à temps plein en Europe avaient été invités, et non pas ceux de la LNH qui cherchaient à garder la forme pendant le lock-out.

« Je voulais surtout y aller pour le côté historique, et parce que c’est un endroit assez spécial. J’ai joué quelques fois à Davos, je les ai affrontés en séries. C’est une place magnifique ! J’aurais aimé y passer plus de temps. »

Brière devra toutefois attendre avant de humer l’air des montagnes.

Avec tous les changements survenus ces derniers mois à Hockey Canada, Doan l’a appelé sur le tard, et Brière travaille à temps plein pour les Flyers de Philadelphie, ne l’oublions pas.

L’ancien numéro 48 prévoyait passer les Fêtes à Halifax, pour assister au Championnat du monde junior ; il n’a pas changé ses plans. Sa Coupe Spengler, ce sera donc en télétravail.

Initiation aux tâches administratives

Le temps file, mais il y a seulement 11 mois, Brière était finaliste au poste de directeur général du Canadien.

Kent Hughes a décroché l’emploi, mais Brière n’est pas reparti bredouille. En plus d’avoir vécu un processus d’embauche, il a eu droit à une promotion chez les Flyers. De simple consultant, il est devenu adjoint spécial au directeur général.

PHOTO ANDRE PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Daniel Brière a terminé sa carrière de joueur avec l’Avalanche du Colorado, en 2014-2015.

Sa présence au Mondial junior en dit long sur ses nouvelles tâches. « Mon temps est divisé entre le recrutement amateur, le recrutement professionnel, le développement des joueurs et l’équipe actuelle », décrit-il. Il a aussi participé aux entrevues d’embauche de John Tortorella comme entraîneur-chef.

Côté recrutement amateur, il se concentre sur « les joueurs qui sortiront dans les deux premières rondes ». Il a déjà vu jouer Connor Bedard en personne « sept ou huit fois ». « Je vous confirme qu’il est bon ! », blague-t-il.

Lors de notre appel, il n’était pas en affectation spéciale, mais plutôt à Philadelphie, là où ça chauffe un brin. Auteurs d’une fiche de 5-2-0 après 7 matchs, les Flyers ont subi 10 défaites de suite en novembre. Les absences de Sean Couturier, Cam Atkinson et Ryan Ellis dès le départ n’ont évidemment pas aidé.

« J’adore ce que je fais, je m’amuse comme un fou même si on a de la misère à gagner », assure-t-il.

J’ai quand même le nez dedans, je suis là tous les jours, sauf si je suis sur la route. Je vis la frustration qu’on vit ici. Mais ce qui me stimule, c’est la chance de mettre ma touche pour l’avenir des Flyers.

Daniel Brière, adjoint spécial au directeur général des Flyers de Philadelphie

Bref, ça fait beaucoup de tâches additionnelles depuis son entrevue pour devenir DG du Tricolore. Avec le recul, croit-il qu’il aurait été prêt pour un tel poste ?

« Je sais qu’il y a plein de choses que je ne connais pas, que je dois apprendre. Je sais que j’en aurai toujours à apprendre. Est-ce que j’aurais été prêt ? Dur à dire. Mais je ne fais pas mon travail en me disant : je dois devenir DG. Si ça arrive, ça arrive. Je suis tellement heureux avec les Flyers que je n’ai pas besoin de pousser pour me trouver une job de DG. Je pourrais rester ici pour plusieurs années. »

Il n’y a actuellement que deux DG québécois, Hughes et Julien BriseBois, en plus de Martin Brodeur, qui est vice-président directeur aux opérations hockey des Devils. Avec Brière, Mathieu Darche (Lightning) et Roberto Luongo (Panthers) qui grimpent les échelons, le contingent québécois pourrait s’accroître avant longtemps.