S’il n’en tenait qu’à lui, Juraj Slafkovsky passerait la saison en entier avec le Canadien.

« Où peut-on apprendre à jouer dans la Ligue nationale de hockey, à moins de jouer dans la Ligue nationale de hockey ? a répondu le jeune attaquant dimanche à Brossard. Alors oui, ce serait mieux que je reste et que je passe la saison avec le Canadien. Si la direction n’a pas d’autres plans en ce qui me concerne, ce serait la meilleure option, à mon avis. »

La question sur l’avenir immédiat de Slafkovsky est survenue, et elle va continuer de survenir, sans doute. Certains affirment qu’il aurait dû participer aux récents Mondiaux de hockey junior, d’autres avancent qu’un détour dans la Ligue américaine à Laval lui ferait le plus grand bien.

Mais le principal intéressé n’est pas du tout de cet avis, lui qui affirme qu’aucun de ces scénarios n’a été abordé par la direction du club avec lui.

« Il n’y a eu aucune discussion pour les Mondiaux, aucune discussion au sujet de Laval, personne ne m’a parlé de ça, a-t-il ajouté après l’entraînement de dimanche. Alors je crois que le mieux, c’est que je reste ici. »

L’attaquant de 18 ans est le premier à l’admettre : cette saison, sa première dans la LNH, n’est certes pas parfaite. En 35 matchs, il a récolté 4 buts et 6 aides pour 10 points, et le voici pris dans quelque chose qui ressemble à une sécheresse, alors qu’il n’a aucun point depuis le 14 décembre. En tout, il s’agit d’une série de 11 matchs avec des zéros à sa fiche.

« J’ai vécu beaucoup de hauts et de bas, a-t-il admis. J’ai eu un mauvais début de saison, ensuite ça a été très bien, et ensuite il y a eu d’autres ennuis… mais ça fait partie de la réalité pour un jeune joueur qui arrive dans cette ligue. J’essaie de jouer de mieux en mieux, je me concentre sur ça. »

Comme plusieurs autres venus des vieux pays avant lui – le Slovaque a joué en Finlande la saison dernière –, Slafkovsky a mis du temps à pouvoir retrouver ses repères sur une glace de dimensions différentes.

Il y travaille encore, d’ailleurs, comme il continue de travailler sur cette nouvelle habitude de garder la tête haute pour éviter les trains adverses qui foncent en sa direction.

« Je savais en arrivant ici que le jeu allait être plus rapide… Ça a été pour moi le plus gros ajustement : le temps de réaction qui est différent. Il faut apprendre à savoir quoi faire avec la rondelle avant même de l’avoir sur son bâton. C’est la meilleure ligue, la ligue la plus rapide aussi. Je m’y attendais.

« Garder la tête haute, ça, on en a parlé il y a deux semaines. J’essaie de balayer la glace du regard de plus en plus, pour voir tout ce qui s’en vient devant moi. C’est quelque chose sur quoi je travaille, mais ce n’est pas un gros problème pour moi en ce moment. »

Il y a eu, aussi, des moments d’apprentissage. Comme tout récemment, lorsque sa petite passe par-derrière, enrobée de dentelle, s’est retrouvée sur la lame d’un membre des Rangers de New York, qui s’est ensuite poussé seul jusqu’à Jake Allen pour marquer…

Il y a sans doute des entraîneurs qui l’auraient engueulé en rentrant au banc, mais pas Martin St-Louis.

« Parce qu’il savait déjà que je n’étais pas très heureux de moi… alors ce n’était pas nécessaire d’en rajouter. À la place, on a regardé ça ensemble de plus près par la suite, et il m’a expliqué ce qu’il fallait faire dans une telle situation. Alors je ne pense pas que je vais tenter de nouveau cette passe-là… enfin, je l’espère ! »

Le reste, le calendrier, les voyages, le décalage horaire d’une ville à l’autre, ça ne le dérange pas du tout. Il est dans la LNH, il vit son rêve, et c’est pas mal tout ce qui compte à ses yeux.

« L’an dernier, je me tapais des voyages de huit heures en bus pour me rendre aux matchs… alors un vol de deux heures pour me rendre à un match maintenant, ça me va ! »

Un rare dimanche sur la glace

Comme chacun le sait, le dimanche est fait pour regarder le football ou aller à la messe, mais ce n’est pas ça que les joueurs du Canadien ont fait, en tout cas pas en matinée. Ils ont plutôt eu à sauter sur la glace du centre de Brossard pour un entraînement en vue du match de lundi soir au Centre Bell, contre le Kraken de Seattle. Martin St-Louis espère que la victoire de samedi aura des suites. « C’est beau d’avoir gagné samedi, mais là ça recommence, lundi ça recommence… il faut aller chercher ça à tous les jours », a expliqué l’entraîneur.

La formation du Canadien à l’entraînement de dimanche

Caufield-Suzuki-Dach

Slafkovsky-Dvorak-Anderson

Dadonov-Evans-Armia

Pezzetta-Drouin-Richard

(Hoffman)

Edmundson-Savard

Harris-Kovacevic

Xhekaj-Wideman/Barron