(Arlington) Alexander Ovechkin est soutenu par de nombreux joueurs.

Le joueur étoile russe occupe maintenant le deuxième rang des buteurs dans l’histoire de la LNH, et plusieurs coéquipiers sont prêts à mettre l’épaule à la roue pour qu’il réécrive le livre des records.

Seul Wayne Gretzky, avec 894 filets, devance Ovechkin et ses 810 réussites en carrière dans la LNH, et de ce nombre à peine 40 ont été amassés sans aide.

Mettre la table pour le plus redoutable buteur de sa génération, et peut-être un jour de l’histoire, est un art – qui a été développé et perfectionné par de nombreux coéquipiers des Capitals de Washington au fil des 18 saisons d’Ovechkin en carrière en Amérique du Nord.

« Il préfère de toute évidence recevoir le disque à certains endroits sur la patinoire, a reconnu Tom Wilson, qui a contribué à 39 buts d’Ovechkin en saison régulière depuis environ une décennie. Tu finis par savoir à quel moment il veut l’avoir, et à quel endroit. Plus tu joues de matchs avec lui, plus tu développes ton rythme, tu t’y habitues, et plus tu établis une chimie avec lui qui te permet de miser davantage sur ton instinct. »

L’instinct dépend en grande partie des circonstances dans un match, du moins selon sept joueurs qui ont obtenu la première mention d’assistance sur 365 de ses filets (et 698 au total).

La plupart du temps, ils repèrent Ovechkin au haut du cercle gauche des mises en jeu en avantage numérique, ou lui refilent le disque au haut de l’enclave. Le secret serait toutefois d’alterner régulièrement la vitesse des passes et l’endroit où on lui refile le caoutchouc.

John Carlson, qui a remplacé Mike Green (70 passes, dont 48 principales sur les filets d’Ovechkin entre 2005 et 2015) en tant que général à la ligne bleue des Caps en supériorité numérique, compare carrément cette chimie avec le Russe à une science. En résumé, Carlson dit : « Parfois, il déjoue le gardien. Parfois, on doit l’aider à battre le gardien. Parfois, c’est une combinaison des deux ».

Que faut-il retrouver comme ingrédients pour qu’Ovechkin puisse décocher un de ses légendaires tirs sur réception ? Des détails qui ne sautent pas toujours aux yeux des joueurs et des gardiens adverses.

« La chose la plus difficile, ce n’est pas d’effectuer une passe précise de 20 pieds, mais de prévoir la réaction de l’équipe adverse, de varier les angles d’attaque, parce qu’on doit le garder à l’œil tout en s’assurant de savoir d’où viendra la rondelle, a expliqué Carlson, dont les 142 mentions d’aide sur des filets d’Ovechkin lui permettent d’occuper le deuxième rang à ce chapitre derrière uniquement le vétéran Nicklas Backstrom. Pour lui, en raison de son niveau de précision unique, ça n’a probablement pas d’importance. L’hésitation du gardien va probablement lui permettre de gagner trois, ou quatre pouces, sur son déplacement latéral. Et c’est ce qui fait la différence. »

C’est évident. Ovechkin a inscrit un total de 294 buts en supériorité numérique, un record, et la plupart d’entre eux se sont produits du cercle des mises en jeu, qui est maintenant reconnu comme étant « son bureau », comme Gretzky derrière le filet adverse à l’époque.

Ça signifie aussi qu’il a marqué plus de 500 buts à forces égales, une phase de jeu dans laquelle brille particulièrement Backstrom depuis son arrivée dans la LNH en 2007. Ils ont d’ailleurs disputé plus de 1000 matchs ensemble dans le circuit Bettman.

Le scénario préféré de Backstrom : Quand Ovi entre en territoire offensif à pleine vitesse et qu’il peut lui refiler la rondelle en retrait.

« Je recherche constamment son pied arrière, a expliqué Backstrom, qui a mis la table pour 278 filets d’Ovechkin. Je ne cherche pas tant la lame de son bâton, pour être bien franc. Quand il veut décocher un tir sur réception, habituellement il s’attend à la recevoir sur son pied arrière. »

Le reste du boulot revient au Russe, dont le tir sera analysé par les historiens du hockey pendant encore des décennies en raison de sa capacité à mystifier les défensives adverses et les 167 gardiens de but qu’il a battus au fil de sa carrière. Aucun joueur n’a converti plus de tirs qu’Ovechkin, qui a récemment battu la marque du défenseur Raymond Bourque qui tenait depuis 2001. En date de lundi, Ovechkin avait marqué sur 12,6 % de ses 6266 tirs tentés.

Sachant cela, la plupart de ses coéquipiers seront encore plus enclins à lui refiler le caoutchouc, contribuant à étoffer leur récolte de points dans la LNH alors que le vétéran tente de surpasser la marque de Gretzky.

« C’est merveilleux de pouvoir compter sur un joueur qui peut marquer sur chacun de ses tirs et qui est toujours dangereux, a noté le défenseur des Capitals Dmitri Orlov. Il possède un don unique, et il s’en sert bien. »