Vous étiez surpris d’apprendre que Johnathan Kovacevic participait à l’épreuve du patineur le plus rapide au concours d’habiletés du Canadien ? Rassurez-vous, vous êtes au moins deux.

« J’étais sous le choc quand je l’ai appris hier, a admis Kovacevic dimanche. Je me suis demandé qui avait choisi le gars de 6 pi 5 dans le concours du patineur le plus rapide ! »

Ce concours d’habiletés n’affichait pas le lustre qu’auraient souhaité les bonzes du marketing du Canadien.

Quand Martin St-Louis rappelait samedi que dix de ses joueurs sont blessés, ça donne donc des situations où deux des joueurs les plus acclamés – Kaiden Guhle et Juraj Slafkovsky – ont dû se contenter de jouer à un jeu vidéo sur l’écran géant. Deux autres – Cole Caufield et Kirby Dach – ont quant à eux fait leur apparition dans un segment préenregistré où ils se tiraient la pipe comme Claude Blanchard et Pierre Marcotte à Bar en direct.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER @CANADIENSMTL

Les joueurs du Canadien saluent la foule.

Mais l’absence des uns permet à d’autres de se mettre en valeur, et dans ce qui était essentiellement une métaphore de sa saison, Kovacevic en a profité pour s’offrir quelques beaux moments, notamment un tir frappé à 100,1 milles à l’heure et un tour de patinoire en 13,908 s, un temps qui lui aurait valu la 2place au concours d’habiletés du match des Étoiles.

Un tir dans les trois chiffres, « c’est ce que tu vises. C’était la première fois que mon tir était mesuré. Je viserai 102 milles à l’heure l’an prochain ! », a lancé l’affable défenseur.

Une métaphore de sa saison, parce que sur papier, Kovacevic n’était pas destiné à une telle campagne. Il y a un an, il faisait du va-et-vient entre les Jets de Winnipeg et le Moose du Manitoba. Retranché au camp d’entraînement des Jets en octobre, il devait désormais passer par le ballottage, où le Tricolore l’a réclamé le 8 octobre, en quête d’un défenseur droitier.

Une fois à Montréal, rien ne lui assurait un rôle permanent, mais les blessés ont été nombreux et il a montré suffisamment de stabilité pour endosser l’uniforme 51 fois en 56 matchs. Son différentiel de + 1, dans une équipe qui a encaissé sa part de raclées cette saison, est impressionnant.

« Un évènement comme aujourd’hui est un bon indicateur. Je me sens à mon aise, je sens que je fais partie de l’équipe », a confié Kovacevic à la demi-douzaine de journalistes qui couvraient le concours.

« Quand tu arrives dans une nouvelle organisation, il y a plein de nouveaux gens à rencontrer, des membres du personnel, des entraîneurs. Là, je sens que je fais partie de l’équipe, que j’y ajoute de la valeur. Ça me donne confiance. C’est ma première année dans la LNH et ça signifie beaucoup à mes yeux. »

L’Ontarien semble clairement apprécier ce nouveau départ. Avec sa copine, il vit dans le Vieux-Montréal, où il tente de dépoussiérer son français appris à l’école, plus jeune. Il s’est d’ailleurs inscrit aux cours de français offerts par l’équipe cette saison. Comment vont les cours ? « Ils vont bien. Je fais mon possible, mais je dois pratiquer plus », a-t-il répondu en français.

Kovacevic et Samuel Montembeault sont des exemples probants de l’efficacité du système de ballottage pour offrir un tremplin à des joueurs coincés dans des organisations.

Quatre en quatre

Un autre qui a saisi sa chance, c’est Rafaël Harvey-Pinard. Encore samedi, même s’il a été blanchi, c’est son travail en échec avant qui a été à l’origine du seul but des Montréalais. Avec des jeux du genre, il s’assurera de continuer à signer des autographes comme il l’a fait pendant les temps morts de ce concours d’habiletés.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DU CANADIEN DE MONTRÉAL

Rafaël Harvey-Pinard a remporté le concours du tireur le plus précis.

On connaissait le numéro 49 pour son acharnement contagieux, moins pour la qualité de son tir. Or, il a montré une minutie impressionnante en gagnant le concours du tir le plus précis, abattant les quatre cibles en quatre tentatives.

C’était le genre de moment qui, on le devine, fait du bien au moral d’une équipe qui revient d’un voyage où il a subi deux défaites par un pointage combiné de 11-3. Et qui se prépare pour un autre match pas très commode au New Jersey mardi.

« C’était plus relax, a convenu Harvey-Pinard. On n’a pas eu une excellente performance à Toronto. Ça a fait du bien de se changer les idées. Il va falloir revenir au travail demain et revenir fort. »

En bref

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Sean Monahan

Seuls les joueurs réputés en santé ont participé aux épreuves. Sean Monahan, dont la progression a « plafonné », selon Martin St-Louis, était sur place, mais n’a pas chaussé les patins. Kirby Dach était également au banc avec ses coéquipiers. Rappelons que le grand attaquant a raté les deux derniers matchs en raison d’une maladie, selon la version officielle des autorités. Une maladie visiblement pas contagieuse puisqu’il demeure dans l’entourage du club.

Alex Belzile a remporté le concours du patineur le plus rapide avec un tour de 13,744 secondes. Harvey-Pinard a gagné celui de la précision, abattant les quatre cibles en 9,311 s. Justin Barron a également atteint les quatre cibles avec ses quatre premières rondelles, mais en 9,603 s. Enfin, avec une frappe à 100,9 milles à l’heure, Mike Matheson a complété le balayage québécois des épreuves mesurées en triomphant à l’épreuve du tir le plus puissant.

Comme on l’avait vu au concours d’habiletés de la Ligue américaine, les baies vitrées sur les côtés ont été retirées, permettant aux joueurs d’échanger davantage avec les partisans. « C’est bien, tu peux regarder quelqu’un dans les yeux quand tu lui donnes une rondelle, au lieu de la lancer par-dessus la baie vitrée », a noté Kovacevic.