(Québec) L’Université McGill sera finalement présente mercredi à la commission parlementaire sur les initiations violentes dans le hockey junior et dans le sport étudiant. Les députés avaient unanimement critiqué mardi le refus initial de l’Université à témoigner de son expérience à Québec, évoquant même la possibilité de citer l’établissement d’enseignement à comparaître.

McGill a géré par le passé des scandales d’initiations violentes impliquant des équipes de basketball et de football. Selon Joël Arseneau du Parti québécois (PQ), l’Université – qui reçoit « des fonds publics massifs » du gouvernement – doit remplir son « pacte social » et faire part de son expérience aux députés.

« L’intention des législateurs était très clairement de pouvoir bénéficier de leur expérience de façon positive. Quels sont les moyens qui ont été mis en place ? Les différentes étapes qu’ils ont dû franchir pour qu’on puisse s’en inspirer ? », a dit le député péquiste.

Dans l’horaire détaillé des auditions, qui se tiendront mercredi au Parlement, le nom de Fabrice Labeau, premier vice-principal exécutif adjoint aux études et à la vie étudiante, apparaît finalement.

« La raison pour laquelle l’Université a initialement décliné l’invitation qu’elle a reçue est fondée sur le fait que les évènements qu’elle a eu à traiter datent de plusieurs années, et que le délai entre l’invitation et la comparution était très court. Cela dit, l’Université McGill a informé le secrétariat de la commission aujourd’hui qu’elle se rendrait disponible au moment qui conviendra aux députés membres de cette dernière », a expliqué le service des communications de l’Université.

La commission parlementaire sur les initiations violentes dans le sport est l’initiative des députés face au scandale qui bouleverse le milieu du hockey. Les détails entourant les allégations d’initiations violentes dans le hockey junior au pays ont été dévoilés dans un jugement de la Cour supérieure de l’Ontario, plus tôt ce mois-ci.

La Presse a rapporté mardi que la ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, envisage de donner plus de mordant à l’Officier des plaintes, un poste créé en 2020, qui gère un nombre croissant de cas d’abus et de harcèlement dénoncés par des athlètes.

Le refus initial de McGill de participer à la commission parlementaire a été vivement critiqué, mardi. « C’est très décevant, surtout qu’on ne les a pas invités pour faire leur procès, on les a invités pour apprendre de leur expérience », a affirmé en matinée le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

« McGill a fait face à un scandale d’initiation violente, dégradante il y a quelques années. On voulait les entendre sur comment ils ont géré la situation, puis quels moyens ils ont pris pour que ça prenne fin. On ne les invitait pas pour leur tirer des tomates, on les invitait pour, de manière constructive, qu’ils nous aident à trouver des solutions », a-t-il ajouté.

« Je pense que McGill doit venir. McGill a des choses importantes à dire aux députés », a également affirmé le chef libéral par intérim, Marc Tanguay.