Après avoir obtenu deux choix de premier tour pour ses joueurs de location Ryan O’Reilly et Vladimir Tarasenko, le DG des Blues de St. Louis, Doug Armstrong, lorgnerait l’ailier Timo Meier ou le défenseur Jakob Chychrun.

Meier, 26 ans, et Chychrun, 24 ans, ont été mis en vitrine par leurs clubs (en reconstruction) respectifs, San Jose et l’Arizona.

Dès le départ de O’Reilly, il y a quelques jours, Armstrong a laissé planer l’éventualité de se servir de ses choix nouvellement acquis pour obtenir des joueurs dans la force de l’âge.

Le directeur général des Blues serait en territoire connu, advenant l’arrivée d’un joueur au profil semblable. Le 23 juin 2017, il cédait aux Flyers de Philadelphie deux choix de premier tour, en 2017 et 2018, pour obtenir un centre à l’aube de ses 26 ans, Brayden Schenn.

Armstrong avait acquis des choix de premier tour supplémentaires lors de ces deux cuvées en échangeant Kevin Shattenkirk à la date limite des transactions en 2017 et Paul Stastny en pareilles circonstances en 2018. Les deux constituaient des joueurs de location, comme O’Reilly et Tarasenko.

On s’est demandé pendant quelques années si les Blues n’avaient pas trop donné pour Schenn. Celui-ci avait amassé 70 points à sa première saison à St. Louis, mais jamais plus de 58 points par la suite, et sa contribution avait été somme toute modeste lors de la conquête de la Coupe Stanley en 2019, quoiqu’il avait permis à l’équipe de se doter d’une belle profondeur.

Pendant ce temps, les deux joueurs repêchés par les Flyers avec les choix des Blues, Morgan Frost et Joel Farabee, montraient de grandes promesses.

Trois ans après l’échange, Frost, repêché au 27e rang en 2017, connaissait une première saison prometteuse dans les rangs professionnels à 20 ans, après deux saisons consécutives de plus de 100 points avec Sault-Sainte-Marie, dans la Ligue junior de l’Ontario, et la tête des compteurs de l’équipe canadienne au Championnat mondial junior de 2019 avec huit points en cinq matchs. Il constituait le premier centre de l’équipe et avait contribué à reléguer Nick Suzuki à l’aile.

Repêché un an après Frost, au 14e rang, Farabee, un ailier, a obtenu un poste régulier à Philadelphie à 19 ans seulement et amassé 21 points en 52 matchs dès sa première année. Il allait marquer 20 buts en seulement 55 matchs dès sa deuxième saison.

Presque six ans plus tard, Brayden Schenn n’est peut-être pas devenu le grand centre espéré, mais Armstrong n’a pas perdu son pari.

Schenn est toujours au centre du deuxième trio, à 31 ans, et sous contrat pour cinq autres saisons à 6,5 millions par année.

Après avoir amassé 58 points, dont 24 buts, en 62 matchs l’an dernier, 77 points et 32 buts sur une saison complète, Schenn montre une fiche de 43 points en 57 matchs cet hiver – 62 points sur 82 matchs – dans une saison plus difficile offensivement pour une majorité de joueurs à St. Louis.

On n’a pas perdu espoir en Frost à Philadelphie. À sa quatrième saison dans les rangs professionnels, à bientôt 24 ans, Frost montre une fiche de 27 points en 58 matchs au centre d’un deuxième trio. Il ne deviendra sans doute pas le centre espéré. Et atteindra-t-il un jour le niveau de Schenn ?

Quant à Farabee, la malchance a frappé. Après des blessures à l’épaule, il a subi l’été dernier une délicate intervention chirurgicale pour remplacer des disques cervicaux endommagés, une opération semblable à celle de Jack Eichel.

Ces blessures ont affecté son rendement. Après une saison de 34 points en 63 matchs l’an dernier, il a 26 points en 59 matchs cette année à l’aile d’un troisième trio. Mais il a seulement 22 ans (23 dans quelques jours) et il pourrait bien relancer sa carrière avec un bon été de thérapie et d’entraînement.

Si c’était à refaire, Doug Armstrong répéterait sans l’ombre d’un doute cette transaction, compte tenu en outre de son aversion pour les reconstructions.

Schenn vient de lui donner six bonnes saisons, 319 points en 400 matchs, 65 points en moyenne par saison sur 82 matchs, et quatre participations consécutives aux séries éliminatoires.

La présence de Schenn dans la formation a aussi permis à Robert Thomas, choix de premier tour de l’équipe en 2017, et désormais le premier centre du club, de se développer à son rythme, sans la pression de transporter le club sur ses épaules à 20 ans.

« Échanger Tarasenko et O’Reilly ne rendra pas [les espoirs] Jimmy Snuggerud, Jake Neighbours et Zachary Bolduc plus matures et proches d’affronter les rigueurs de la LNH, a expliqué Armstrong ce week-end pour justifier son plan d’acquérir des joueurs dans la force de l’âge avec ses choix de premier tour supplémentaire. C’est mon travail de ne pas ruiner leur carrière et d’éviter de les placer en situation d’échec. »

Voyez comme la situation actuelle chez les Blues ressemble drôlement à celle de 2017 avec Brayden Schenn ?

Ryan O’Reilly rêve éveillé

Ryan O’Reilly ne pouvait espérer mieux, à son troisième match avec les Maple Leafs : trois buts et une aide, dans une victoire de 6-3, contre l’une de ses anciennes, équipes, les Sabres de Buffalo, de surcroît. « Je n’arrive toujours pas à y croire, confiait-il déjà après cette soirée magique. Ma famille a grandi à Toronto et aujourd’hui je porte cet uniforme. C’est irréel. »

Après trois matchs, O’Reilly a désormais cinq points, au centre du deuxième trio avec John Tavares à gauche et Mitch Marner à droite. C’est déjà le quart de sa production en 40 matchs avec St. Louis cette saison !

Qui sait si les Leafs ne parviendront pas à le convaincre de signer une prolongation de contrat, à bon prix, d’ici la fin de la saison ou à la conclusion de celle-ci ?

À ne pas manquer

1- Justin Barron joue bien, très bien ces temps-ci. Ce défenseur de 21 ans a compté un troisième but à ses six derniers matchs, mardi au New Jersey, et il est au cœur de l’analyse de Guillaume Lefrançois.

2- En ce mois de l’histoire des Noirs, Richard Labbé s’entretient avec l’entraîneur des gardiens chez le Lightning de Tampa Bay, Frantz Jean, pour faire le point sur les efforts d’inclusion mis sur pied par le monde du hockey.

3- Simon-Olivier Lorange nous rappelle que Marie-Philip Poulin n’est pas la seule reine des grandes occasions au sein de l’équipe canadienne de hockey féminin, il y a aussi la gardienne Ann-Renée Desbiens.