(Laval) Avec son calendrier fixe de sept matchs échelonnés sur plusieurs mois, la Série de la Rivalité de hockey féminin entre le Canada et les États-Unis emploie un concept que l’on pourrait qualifier d’inusité. Mais dans l’esprit de l’entraîneuse-adjointe Caroline Ouellette et de l’attaquante Laura Stacey, la série répond à des objectifs fondamentaux.

« En tant que joueuse, j’adore. J’aime beaucoup avoir la chance de jouer contre les États-Unis sept fois par année », a déclaré Stacey après la séance d’entraînement optionnelle d’Équipe Canada sur la patinoire lavalloise, mercredi.

Le match de lundi, gagné 5-1 par le Canada à Trois-Rivières, était le sixième entre les deux pays dans le cadre de la série. Le Canada avait perdu les trois premières parties, en novembre, avant de revenir au plus fort de la lutte avec deux victoires à la mi-décembre.

Pour Stacey, l’intervalle entre les blocs de matchs n’enlève rien à ce qu’ils peuvent apporter aux joueuses, individuellement et collectivement. D’autant plus qu’ils servent de préparation à la prochaine édition du Championnat du monde, qui aura lieu à Brampton, en avril.

« Au bout du compte, lorsque vous enfilez ce chandail canadien, rien d’autre n’a de l’importance », a rappelé Stacey, qui a marqué l’éventuel filet victorieux lors de la sixième rencontre.

« De pouvoir disputer ces sept matchs est excellent pour la préparation et pour la chimie au sein de l’équipe. C’est positif d’être proches les unes des autres et d’être plus souvent ensemble. »

Dans l’esprit de Ouellette, de tels matchs sont bénéfiques pour vendre et faire croître le hockey féminin en général.

Elle a notamment donné l’exemple du duel de lundi qui a permis au Colisée Vidéotron d’établir un record d’assistance depuis son inauguration en septembre 2021.

« On a la chance d’aller dans plusieurs marchés, d’amener un match Canada–États-Unis à Trois-Rivières devant une salle comble, par exemple », note Ouellette, qui dit adorer la série.

« On va dans des marchés aux États-Unis où on n’est pas souvent allées. Je pense que c’est important globalement, mondialement, pour la promotion et le développement du hockey féminin. »

Reste à voir quelle formule serait adoptée si une ligue professionnelle de hockey féminin s’implante à l’automne 2023 comme le souhaitent une multitude d’intervenants.

Ouellette verrait bien la présentation de matchs d’une telle série répartis sur certains week-ends pendant une éventuelle saison complète de hockey professionnel féminin.

« Je ne peux pas répondre au nom de Hockey Canada et de USA Hockey, mais pour moi, c’est hyper important pour continuer à se préparer comme équipe nationale parce qu’on construit vers le championnat du monde qui est à la fin de la saison. »

Dans l’esprit de Danièle Sauvageau, ancienne entraîneuse-chef de l’équipe féminine du Canada, le concept de la Série de la Rivalité va possiblement changer avec l’arrivée d’une ligue.

« Je souhaite qu’une forme quelconque demeure, avec beaucoup moins de matchs parce que je pense que la prochaine étape, c’est une ligue. Jadis, il y a eu les Quatre nations, les Trois nations ; est-ce qu’il ne pourrait pas y avoir, par exemple, un tournoi à trois nations regroupant les Américaines, les Canadiennes et peut-être les Européennes dans un pays ? Pour moi, ce serait quelque chose d’intéressant parce que les gens aiment voir ces matchs-là. »