Les Flames de Calgary peuvent oublier les séries éliminatoires.

Leur défaite, jeudi, une dixième à leurs quinze derniers matchs (mais cinq en surtemps), les place désormais à six points des Jets de Winnipeg et de la dernière place donnant accès aux séries.

Pour ajouter l’insulte à l’injure, ils viennent d’être devancés au classement par les Predators de Nashville, des vendeurs à la date limite des transactions.

Non seulement le statut du directeur général Brad Treliving semble-t-il précaire, avec l’expiration de son contrat à la fin de la saison, mais le distingué Elliotte Friedman fait désormais état de frictions entre le centre Nazem Kadri et l’entraîneur Darryl Sutter.

Kadri a marqué son premier but en 17 matchs jeudi. Il s’agissait pour lui d’un cinquième point seulement à ses douze dernières rencontres.

Contre Los Angeles, Dallas et Vegas récemment, il a été employé 12 : 35, 13 : 01 et 12 : 35, dont l’un de ces matchs avec les membres du quatrième trio Milan Lucic et Trevor Lewis. Et il n’a pas touché à la glace en prolongation samedi.

Plus tôt cette saison, Sutter a joué à la chaise musicale avec une autre acquisition estivale obtenue à gros prix, Jonathan Huberdeau, qu’il a changé de trio et de flanc à répétition.

Kadri et Huberdeau ont vu leur production chuter de façon importante cette saison. Kadri a 50 points en 73 matchs. Il en avait amassé 87 en deux rencontres de moins au Colorado l’an dernier. Huberdeau a seulement 49 points en 70 matchs. Il en avait obtenu 115 en Floride l’an dernier.

PHOTO PAUL SANCYA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Nazem Kadri (91) et Jonathan Huberdeau (10)

Les Flames seront placés dans une situation particulière l’an prochain. Les contrats monstrueux accordés à Huberdeau et au défenseur MacKenzie Weegar, 10,5 millions et 6,5 millions annuellement pour les huit prochaines saisons, entreront en vigueur. Huberdeau aura alors 30 ans et Weegar fêtera la trentaine en janvier. Et il restera six ans à l’entente de Kadri, 33 ans en octobre, à un salaire annuel de 7 millions.

Or, quatre joueurs importants, Elias Lindholm, Noah Hanifin, Mikael Backlund et Tyler Toffoli auront droit à l’autonomie complète à la fin de la prochaine saison.

Les Flames devront sans doute y aller le tout pour le tout en 2023-2024, avec autant de pertes potentielles.

Une reconstruction n’est évidemment pas suggérée avec autant de contrats faramineux. Et une réinitialisation donnera-t-elle vraiment des résultats avec un noyau de joueurs de plus de 30 ans qui n’a rien de celui des Penguins, des Bruins ou du Lightning ?

La relève n’est pas spectaculaire non plus. Calgary a repêché une seule fois dans les cinq premiers tours, au 59e rang, en 2022 et ne disposait d’aucun choix dans les quatre premiers tours en 2018.

Le choix de premier tour en 2019, Jakob Pelletier, constitue un espoir intéressant. Mais on ne sait pas où se situe son plafond. Pelletier, 22 ans, a été rayé de la formation lors de quatre des cinq dernières rencontres des Flames. Il a sept points, dont trois buts, en 23 matchs. Le premier choix l’année suivante, Connor Zary, connaît une saison intéressante avec 54 points en 62 matchs à sa deuxième année dans la Ligue américaine, mais il n’a toujours pas mérité de rappel.

PHOTO SERGEI BELSKI, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jakob Pelletier

Matt Coronato, 13e choix au total en 2021, et partenaire de trio de Sean Farrell ces dernières années, pourrait joindre l’organisation prochainement, mais il est loin de la production de Farrell. L’espoir du CH a amassé 52 points en 33 matchs à Harvard cet hiver, contre 33 pour Coronato. Même en USHL deux ans plus tôt, Farrell avait amassé 101 points, contre 85 pour l’espoir des Flames.

Calgary a aussi bêtement perdu le défenseur Juuso Valimaki au ballottage en octobre. Valimaki avait pourtant constitué le premier choix des Flames, 17e au total, en 2017. Non seulement Valimaki, 24 ans, a-t-il amassé 31 points en 68 matchs avec les Coyotes, en route vers une production de 37 points, mais il joue en moyenne 22 minutes par match depuis la fin janvier, au sein de la première paire en Arizona.

Le successeur de Brad Treliving, si celui-ci n’est pas retenu, héritera d’un joli désastre.

Et le Canadien pourrait profiter d’un choix de premier tour avantageux en 2024 ou 2025, obtenu pour soulager Calgary du contrat de Sean Monahan…

Le Canadien pourrait repêcher cinquième

Avec cette autre défaite, dans un match âprement disputé à Boston, le Canadien consolide son cinquième rang en prévision du repêchage, en vertu de sa 28e place au classement général. Montréal peut difficilement rejoindre les Coyotes de l’Arizona avec dix matchs à disputer. Les Coyotes ont quatre points d’avance sur le CH. Au 29e rang, les Ducks se retrouvent à six points du Canadien.

L’organisation montréalaise a 8,5 % de chance de remporter le premier prix à la loterie et 8,8 % pour le second. Mais même à repêcher cinquième, le CH ne serait pas en reste. Connor Bedard, Adam Fantilli, Leo Carlsson et Matvei Michkov sont les quatre favoris sur la majorité des listes.

Un nom à retenir : Will Smith (pas le donneur de gifles aux Oscars !). Ce centre de 18 ans, 6 pieds et 172 livres, a amassé 100 points en 49 matchs au sein du programme de développement américain. Il joindra Boston College l’an prochain. À titre comparatif, Logan Cooley, troisième choix au total en 2022, a obtenu 75 points en 51 rencontres au sein du même programme l’année précédente.

À ne pas manquer

  1. Le CH a disputé un bon match contre de coriaces Bruins, jeudi soir à Boston. L’analyse de Guillaume Lefrançois.
  2. Le courage a sauvé Christian Mbilli, lors du gala de boxe de jeudi au Casino de Montréal. Justin Vézina y était.
  3. Elliot Desnoyers retrouve au sein du club-école des Flyers un entraîneur en chef, Ian Laperrière, qui a joué avec son père. Katherine Harvey-Pinard raconte.