Le Canada souhaite diversifier son arsenal au Championnat du monde de hockey féminin.

Les Canadiennes ont misé sur leur attaque explosive pour obtenir l’or aux Jeux olympiques, avant de grimper sur la plus haute marche du podium au Mondial féminin avec un peu moins de tranchant en attaque et un peu plus d’huile de bras en 2022.

Les représentantes de l’unifolié convoiteront un troisième titre mondial consécutif à compter de mercredi, lorsqu’elles croiseront le fer avec la Suisse à Brampton, en Ontario.

L’entraîneur-chef Troy Ryan a donc mis au défi ses ouailles de trouver un certain équilibre entre une attaque dévastatrice et une éthique de travail irréprochable au CAA Centre.

Le Canada a gagné le Mondial féminin de 2022 à Herning, au Danemark, moins de sept mois après avoir pulvérisé le record du tournoi olympique en inscrivant 57 buts à Pékin, en Chine.

Pendant la Série de la rivalité de sept matchs contre les États-Unis, que les Canadiennes ont remportée 4-3, Ryan a demandé à ses joueuses de réfléchir à un style de jeu hybride réunissant ceux qui ont fait leurs succès l’an dernier.

« Nous misions beaucoup sur l’attaque aux Jeux olympiques. Au Danemark, les États-Unis étaient l’équipe la plus offensive, la plus spectaculaire, alors que nous misions plutôt sur notre combativité », a évoqué Ryan à La Presse Canadienne.

« Et si nous fusionnions ces deux styles ? Je ne crois pas qu’on doive concéder de l’attaque afin d’être plus étanches en défensive, et plus coriaces.

« Nous avons commencé à appliquer cette philosophie lors de la Série de la rivalité. Certes, c’est encore un projet en développement, mais c’en est un palpitant. J’ai la certitude que ce groupe croit en ce concept de fusionner ces deux styles de jeu. »

La pandémie de COVID-19 a contraint le report du Championnat du monde de 2021 à la fin de l’été, et la Fédération internationale de hockey sur glace a ajouté un Mondial de hockey à une année olympique. En conséquence, pour la première fois, les Canadiennes convoiteront donc une quatrième médaille d’or consécutive dans une compétition internationale d’envergure en moins de 20 mois.

Le Canada a gagné l’or au Mondial féminin de Calgary en 2021, mettant du même coup un terme à l’hégémonie des États-Unis pendant cinq Mondiaux féminins consécutifs.

Après son match d’ouverture contre la Suisse, les Canadiennes affronteront la République tchèque vendredi et le Japon samedi. Le Canada terminera la phase préliminaire avec un choc contre les Américaines, le 10 avril.

La Finlande, la Suède, la Hongrie, l’Allemagne et la France composent le groupe B.

Les quarts de finale se dérouleront le 13 avril, seront suivis des demi-finales le 15, ainsi que de la petite et la grande finale le 16.

La formation canadienne comprend 18 joueuses qui ont triomphé aux Jeux olympiques et au Championnat du monde de 2022, dont la gardienne québécoise Ann-Renée Desbiens et ses coéquipières Emerance Maschmeyer et Kristen Campbell.

Sans surprise, la Beauceronne Marie-Philip Poulin, élue athlète féminine par excellence selon La Presse Canadienne en 2022, sera la capitaine de la formation. Elle est d’ailleurs devenue seulement la cinquième joueuse de l’histoire à atteindre le plateau des 200 points en carrière pendant la Série de la rivalité contre les États-Unis.

Poulin, Brianne Jenner, Sarah Nurse et Sarah Fillier devraient mener l’attaque canadienne.

L’attaquante Natalie Spooner sera de retour au jeu après avoir donné naissance à un enfant en décembre.

Rebecca Johnston effectuera aussi un retour avec Équipe Canada, après s’être absentée des JO de Pékin afin d’offrir du repos à son dos.

Claire Thompson, qui fut nommée la défenseuse par excellence du dernier tournoi olympique, a raté le Mondial féminin au Danemark afin d’entreprendre ses études en médecine à l’Université de New York.

Elle sera de retour dans la formation canadienne, ce qui ajoutera une autre dimension à l’attaque canadienne.

« Nous disposons de nombreuses jeunes défenseuses… qui jouent suffisamment bien pour être ici et avoir un impact sur notre équipe, même si certaines d’entre elles n’ont toujours pas atteint leur plein potentiel », a noté Ryan.

« Au début d’un cycle olympique, on doit leur trouver du temps de jeu. On doit leur offrir des opportunités de jouer, si possible. Ce n’est pas toujours possible, et ce n’est de toute évidence pas toujours possible de le faire pour chacune d’elles », a-t-il ajouté.

Ryan, de Spryfield, en Nouvelle-Écosse, est sous contrat avec l’équipe jusqu’aux JO de Cortina, en Italie, en 2026. Il a donc les coudées franches avec sa formation, et ses joueuses le lui rendent bien.

« Il nous permet de nous amuser sur la patinoire, ce qui nous pousse à nous surpasser et à vouloir lui en donner plus », a expliqué Spooner.

« Avec Troy, nous avons toujours l’impression d’être prêtes à relever des défis. Si vous commettez une erreur, elle se produit généralement dans sa structure de jeu, même si celle-ci est généralement flexible et permissive », a-t-elle ajouté.

« Je pense aux Jeux olympiques. Nous étions tellement, mais tellement préparées. Peu importe ce qui se produisait sur la patinoire, nous savions que nous allions sortir victorieuses. »