(Brossard) Le gardien Cayden Primeau est conscient de la pression sous laquelle il se retrouve.

Il achève sa quatrième campagne dans les rangs professionnels et célébrera son 24e anniversaire de naissance cet été. Et même s’il est normal qu’un gardien prenne un peu plus de temps à se développer qu’un patineur, le temps commence à manquer à Primeau pour prouver qu’il peut être le gardien d’avenir du Canadien de Montréal.

« Vous ne pouvez pas devenir un diamant sans être mis sous pression (No pressure, no diamonds) », a dit Primeau en y allant d’une citation attribuée à l’écrivain et historien écossais Thomas Carlyle.

Primeau n’a pas connu beaucoup de succès lors de ses séjours dans la LNH jusqu’ici, comme en font foi sa fiche de 3-12-2, sa moyenne de 4,11 et son taux d’efficacité de ,871.

Le Canadien a décidé de lui donner quelques occasions de se faire valoir en fin de campagne. Le gardien américain a accordé huit buts en deux sorties en huit jours, lors de défaites contre les Flyers de Philadelphie et les Red Wings de Detroit.

L’entraîneur-chef Martin St-Louis a affirmé après le revers face aux Red Wings, mardi, que Primeau avait été « correct » lors de ses deux récents départs. Le principal intéressé a noté se concentrer sur son jeu sans mettre l’accent sur les résultats.

Je ne pense pas au pointage. Je veux aller sur la glace et me battre. C’est ça mon but, d’être compétitif, de tout donner sur la glace

Cayden Primeau

Primeau a affirmé que cette approche lui permettait d’être dans un bien meilleur état d’esprit que par le passé.

« Je ne me laisse plus abattre et je continue à jouer », a dit Primeau.

« Oui, vous devenez un peu plus fort, plus rapide et plus intelligent chaque année, mais c’est surtout au niveau mental où je me suis le plus amélioré par rapport à l’an dernier », a-t-il ajouté.

Primeau a été au cœur du parcours du Rocket de Laval jusqu’en finale de l’Est de la Ligue américaine le printemps dernier. Il a affirmé avoir beaucoup appris en jouant des matchs aussi importants.

Il a ensuite connu un début de saison difficile cet automne, avant que la malchance le frappe. Il a subi une commotion cérébrale quand il a été atteint par un bâton alors qu’il était sur le banc du Rocket comme gardien réserviste.

Il n’a pas obtenu de départ quand il a ensuite été rappelé par le Canadien en début de 2023, puisqu’il venait à peine de retrouver la santé.

Primeau a finalement retrouvé ses repères au cours des derniers mois avec le Rocket, qui se retrouve dans la course aux séries dans la section Nord. Le choix de septième tour du Tricolore en 2017 se concentre sur le moment présent, plutôt que sur son avenir à long terme.

« Il y a encore des matchs importants à jouer avec le Rocket ou ici », a insisté Primeau.

Toutefois, il a admis être heureux d’avoir eu la chance de démontrer sa progression en jouant des matchs dans la LNH. Il espère également avoir fait oublier les contre-performances des dernières saisons.

« L’an dernier, je ne jouais pas comme j’en suis capable, a-t-il affirmé. Ce n’était pas moi. Ça fait du bien de retourner sur la glace ici et de bien faire, de jouer à la hauteur de mes capacités. »

Primeau sera admissible au ballottage la saison prochaine. Le Canadien devra donc bientôt décider s’il lui fait une place avec le grand club en échangeant Jake Allen ou Samuel Montembeault, qui sont aussi sous contrat pour au moins la prochaine campagne, ou s’il veut risquer de le perdre pour rien en voulant le retourner chez le Rocket pour poursuivre son apprentissage. Les performances de Primeau d’ici la fin de la saison du Canadien et du Rocket, et lors du prochain camp, dicteront donc cette décision.

En attendant, Primeau ne s’en fait pas trop avec cette pression, qui ne peut que l’aider à polir son jeu.