(Denver) Les joueurs de l’Avalanche du Colorado se sont réunis dans le vestiaire et ils ont attendu — bouteilles d’eau à la main — que leur coéquipier vedette entre.

Lorsque Mikko Rantanen a passé la porte, il a été arrosé lors d’une célébration que l’Avalanche a partagée sur les réseaux sociaux. C’était toute une façon de savourer un plateau qui n’a pas souvent été atteint dans l’histoire de l’équipe.

Grâce à son tour du chapeau contre les Sharks de San Jose, jeudi soir, Rantanen est devenu le cinquième joueur de l’histoire de l’Avalanche et des Nordiques de Québec à atteindre la marque des 50 buts au cours d’une même saison.

Rantanen est devenu le premier joueur de l’Avalanche depuis Milan Hejduk, en 2002-2003, et le troisième Finlandais de l’histoire de la LNH à accomplir l’exploit.

En demandant à Rantanen quel avait été le secret de ses succès cette saison, alors que ses 52 buts constituent une hausse de 16 par rapport à son sommet personnel, il a gardé son explication assez simple.

« Plus de tirs », a-t-il dit en riant.

C’est une bonne raison parce que c’est effectivement le cas. Ses 293 tirs constituent un sommet en carrière et ils le classent au 10e rang de la LNH à ce chapitre.

La prodigieuse saison de Rantanen cette saison a été grandement nécessaire. L’Avalanche, championne en titre de la coupe Stanley, a été confrontée à plusieurs blessures et il a élevé son jeu d’un cran.

« Plus la rondelle entre dans le filet, plus tu veux tirer, a déclaré l’entraîneur-chef de l’Avalanche, Jared Bednar. Je pense que tu vois un peu de croissance sur ce plan avec Mikko. »

Rantanen a rejoint un groupe sélect en atteignant le plateau des 50 buts. Les autres joueurs à accomplir l’exploit sont Michel Goulet (à quatre reprises avec les Nordiques), Joe Sakic (à deux occasions avec l’Avalanche), Jacques Richard (en 1980-1981 avec les Nordiques) et Hejduk. Goulet et Sakic sont tous deux des membres du Temple de la renommée du hockey.

De plus, seulement deux autres Finlandais ont marqué au moins 50 buts lors d’une même saison, soit Jari Kurri (quatre fois) et Teemu Selanne (trois fois). Selanne a d’ailleurs félicité Rantanen sur les réseaux sociaux.

« Évidemment, tu regardes les noms et c’était de très bons joueurs. Je suis heureux d’être ici, a affirmé Rantanen. Mais j’essaie de ne pas trop y penser. Je ne pense pas à mes statistiques personnelles parce que ce n’est pas une recette gagnante. »

Il a dû prendre les bouchées doubles à la suite de toutes les blessures à l’Avalanche. Les attaquants Artturi Lehkonen et Valeri Nichushkin ont raté des matchs cette saison, sans parler du capitaine Gabriel Landeskog (genou), qui n’a pas joué de la campagne.

Cette version de Rantanen vient aussi avec une attitude fougueuse. Il n’a pas peur de défendre ses coéquipiers — ou lui-même — alors qu’il a accumulé 68 minutes de pénalité, ce qui constitue un sommet en carrière.

« Parfois, je deviens féroce, a expliqué Rantanen. Peut-être que c’est simplement ce désir de gagner. »

Par le passé, Rantanen avait un peu plus une mentalité de passeur et il est facile d’en comprendre la raison. Il a souvent été jumelé à Nathan MacKinnon, qui vient tout juste de connaître la première saison de 100 points de sa carrière.

« Si tu peux le trouver libre, tu vas donc tenter de lui refiler la rondelle », a observé Bednar en souriant.

Utilisé au sein de différentes combinaisons de joueurs cette saison, Rantanen a cherché un peu plus à tirer. Il a également engrangé plus de temps de glace (22 minutes par match), pris plus de mises en jeu et asséné plus de mises en échec.

Et bien sûr, il marque plus souvent.

Après le match de jeudi, MacKinnon lui a remis une rondelle pour souligner son 50e but. Rantanen s’est assuré de donner du crédit à ses coéquipiers.

« Bon travail, les gars, a laissé entendre Rantanen dans la vidéo. Merci pour tous les très bons jeux et les très belles mentions d’aide cette saison. »