La saison d’Alex Belzile s’est conclue avant le temps, mais le principal intéressé est certain qu’il y aura une suite. Une belle suite.

« Je pense que j’ai pris part à assez de matchs pour avoir pu montrer de quoi je suis capable », a expliqué le joueur québécois lundi à Brossard.

« Ce n’est pas comme si j’avais seulement disputé sept ou huit matchs. Ça devient difficile dans la LNH quand tu franchis les premiers matchs, et que tu arrives à un moment où tu dois garder ton niveau de compétition élevé. Je pense que ç’a été une de mes qualités : j’ai été très constant, je n’ai pas eu tant de mauvais matchs. »

Reste à voir si la direction du Canadien sera en accord avec ce constat. Pour l’heure, aucune discussion n’a été amorcée entre Belzile et la direction, selon le joueur québécois, qui demeure sans contrat en vue de la prochaine saison.

« Je ne pense pas être une priorité », a-t-il ajouté bien humblement. Belzile n’est peut-être pas à classer dans la catégorie des priorités, en effet, mais dans une saison montréalaise à la fois pénible et compliquée, son histoire a été l’un des rares rayons de soleil dans le ciel très souvent gris du Canadien.

Car l’attaquant de 31 ans, un joueur des rangs mineurs pendant presque toute sa carrière, est arrivé au Centre Bell le 21 janvier. En 31 matchs, il a pu surprendre un peu tout le monde, en récoltant 6 buts et 8 mentions d’aide. Ce chapitre inattendu dans le livre du Canadien de cette saison a mené tout droit à sa nomination pour le trophée Bill-Masterton, remis annuellement au joueur qui incarne le mieux la persévérance, l’esprit sportif et le dévouement.

« J’ai été très surpris de cette nomination, je ne m’attendais pas à ça, a-t-il admis. Je sais c’est quoi, ce trophée, mais jamais j’aurais cru être en nomination. Il y a eu de grands joueurs qui ont été nommés au fil du temps, je suis très ému, très reconnaissant… Ça fait drôle d’être nommé un an après Carey Price, mais je vais le prendre ! »

« Tout ça s’est passé très vite cette saison. C’est la saison où je suis un peu sorti de ma coquille. Je vois ça comme un début. Jusqu’à maintenant, toutes mes saisons, mes 10 dernières saisons environ, je me disais toujours que ça avait été ma meilleure… et je pense encore que ce fut le cas cette année. »

Son histoire a pris fin, comme on le sait, en bloquant un tir au Centre Bell, le 1er avril, lors d’un match face aux Hurricanes de la Caroline. Il avait pu finir la rencontre, de manière presque héroïque, après avoir été vu grimaçant de douleur sur la patinoire. C’est d’ailleurs avec une botte protectrice au pied droit que Belzile s’est présenté à Brossard lundi, alors que le reste de l’équipe s’entraînait sur la glace, un peu plus loin.

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C’est avec une botte protectrice au pied droit qu’Alex Belzile s’est présenté à Brossard lundi.

« Tu ne veux jamais te blesser, c’est sûr, mais il restait cinq matchs à notre calendrier, et j’aurais aimé pouvoir disputer ces cinq matchs, a-t-il admis. Mais je me dis que ce n’est pas arrivé en plein milieu de la saison, où j’aurais eu à rater plus de matchs que ça. » Alex Belzile devra maintenant penser à son avenir, à lui. Sans surprise aucune, il avance que cet avenir, il aimerait bien pouvoir le vivre ici, dans ce même maillot bleu, blanc et rouge, pour cette même équipe qui le fait rêver depuis son enfance.

Mais il ignore si ce rêve pourra continuer. « Je n’ai pas de contrôle là-dessus… mais j’ai tout fait ce que j’ai pu faire sur la glace. Mon échantillon est assez grand, je pense que j’ai prouvé que je suis un joueur de la LNH. C’est sûr que je suis très ouvert à revenir ici. Ça fait des années que je fais partie de l’organisation. En tant que Québécois, la motivation de pouvoir porter ce gilet-là, c’est le rêve. Mais chaque chose en son temps… »