Elle s’appelle Fillier. Sarah Fillier. Et elle a propulsé le Canada en finale du Mondial féminin grâce à ses trois buts, samedi soir.

On la savait douée, du haut de ses 22 ans. Samedi, elle n’a fait que démontrer une nouvelle fois pourquoi elle est une des meilleures hockeyeuses de sa génération. L’attaquante à la tresse blonde a enfilé ses cinquième, sixième et septième buts du tournoi pour permettre au Canada de vaincre la Suisse au compte de 5-1 en demi-finale.

L’Ontarienne affichait le plus grand des sourires en enlaçant ses coéquipières après avoir inscrit son troisième but du match. Pendant ce temps, chapeaux et casquettes volaient vers la patinoire.

« C’est vraiment cool ! », s’est exclamée la jeune femme au micro de TSN après la rencontre.

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS

Sarah Fillier (10)

Ça ne m’est jamais arrivé avec les chapeaux sur la patinoire ! C’est un sentiment incroyable, surtout avec tout le monde qui me félicitait [sur le banc]. C’est spécial de faire partie de ça. Avec ma famille ici, c’est vraiment cool.

Sarah Fillier

À son retour sur le banc de son équipe, Fillier a reçu de précieuses félicitations de la part de sa coéquipière, capitaine et idole, la Québécoise Marie-Philip Poulin.

« Elle me disait combien elle était fière. C’est génial ; j’ai grandi en la regardant jouer. L’an dernier, quand nous étions centralisées [en vue des Jeux olympiques], j’ai essayé d’apprendre tout ce que je pouvais d’elle. Elle est toujours mon idole et mon inspiration. Qu’elle me dise ça, ça représente beaucoup pour moi. »

Fillier, qui joue encore en NCAA pour l’Université de Princeton, n’évolue pour l’équipe canadienne que depuis un an et demi, mais déjà, elle est au cœur des succès de celle-ci. L’an dernier, à ses premiers Jeux olympiques en carrière, elle avait enregistré huit buts et trois mentions d’aide en sept matchs pour aider le Canada à remporter l’or. Elle est actuellement la troisième pointeuse du Championnat mondial avec ses 11 points en six rencontres.

Ce n’est donc que le début d’une carrière qui s’annonce longue et prolifique…

Manque d’opportunisme

Les Canadiennes arrivaient dans cette demi-finale avec un des pires taux d’efficacité aux tirs du tournoi. Sans surprise, elles ont pris le contrôle du jeu dès les premiers instants ; la rondelle était leur, mais encore une fois, l’opportunisme n’y était pas.

Blayre Turnbull, Kristin O’Neill et Brianne Jenner se sont toutes illustrées avec de jolies pièces de jeu en première période, mais elles se sont chaque fois butées à la gardienne adverse, Andrea Brändli, grande sauveuse du clan suisse tout au long de la rencontre.

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La gardienne suisse Andrea Brändli et l’attaquante canadienne Natalie Spooner

Le premier tir des Suissesses n’est venu qu’après 16 minutes de jeu, lors du premier avantage numérique du match. Elles ont par ailleurs encaissé un dur coup à la fin du premier tiers, quand leur capitaine, Lara Stalder, a reçu une inconduite de partie pour mise en échec par-derrière à l’endroit de Sarah Nurse. Les représentantes de la Suisse ont donc été privées de leur meilleure pointeuse – aussi une de leurs seules trois attaquantes à avoir inscrit un point dans le tournoi – pour le reste du match…

La foule ontarienne, toute de rouge vêtue, a dû patienter jusqu’en milieu de deuxième période pour finalement célébrer : Fillier a accepté une passe de Sarah Nurse en entrée de zone avant d’y aller d’un tir des poignets du haut de l’enclave.

Le Canada trouvait enfin réponse au mystère Brändli.

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS

La gardienne de but Ann-Renée Desbiens (35) célèbre la victoire contre la Suisse avec Ella Shelton (17) et Jaime Bourbonnais (25).

Fillier a récidivé à peine six minutes plus tard. L’Ontarienne de 22 ans a sauté sur un retour pour faire 2-0. Jamie Lee Rattray a creusé l’avance en début de troisième engagement, avant que Fillier n’inscrive son troisième, provoquant l’euphorie au CAA Centre de Brampton.

Les Suissesses ont eu la satisfaction de priver Ann-Renée Desbiens d’un blanchissage en inscrivant leur seul but du match lors d’un double avantage numérique avec seulement deux minutes à disputer à la partie. Le Canada a fermé le pointage avec un dernier but, marqué par Rebecca Johnston dans la toute dernière seconde. Ultimement, Brändli a bloqué 54 rondelles dans la défaite…

En quête d’un troisième titre mondial consécutif, les Canadiennes se mesureront à leurs grandes rivales américaines en finale, dimanche à 19 h.